Historique

Description

L’Intrusion du Lac Ell est composée de deux unités informelles : 1) tonalite à hornblende et biotite coupée par des dykes de diorite (nAell1); et 2) diorite et diorite quartzifère, massives ou foliées (nAell2).

Intrusion du Lac Ell 1 (nAell1) : Tonalite à hornblende et biotite coupée par des dykes de diorite

L‘unité nAell1 est constituée de tonalite à hornblende et biotite foliée, par endroits plissée. Des enclaves de diorite à biotite ± hornblende à grain moyen, de forme arrondie à angulaire et de largeur centimétrique à décimétrique sont aussi observées. Un dyke observé sur l’affleurement 2006-MA-4198 est interprété comme une injection de diorite de la sous-unité nAell2 qui traverse la tonalite. Des veines de quartz-actinote-pyrite-chalcopyrite associées à des zones de cisaillement sont aussi observées localement.

Intrusion du Lac Ell 2 (nAell2) : Diorite et diorite quartzifère, massives ou foliées

L‘unité est composée de diorite et de diorite quartzifère massives ou foliées. La roche est relativement homogène, blanchâtre à légèrement rosée en surface altérée et gris moyen en cassure fraîche (Bécu et al., 2007). Elle est constituée de 5 à 10 % de hornblende et de 5 à 10 % de biotite, ainsi que de 10 % de phénocristaux de plagioclase avec des bordures localement diffuses et subarrondies (Bécu et al., 2007; Bandyayera et Fliszár, 2007). Le plagioclase est moyennement séricitisé et les minéraux ferromagnésiens sont communément chloritisés, localement épidotitisés. Localement, on dénote la présence mineure de carbonates. Une altération potassique locale dans la roche se traduit par la présence de 7 à 20 % de microcline et de fines baguettes d’actinote (Bécu et al., 2007). On note aussi la présence de 10 à 20 % d’enclaves d’amphibolite partiellement digérées. Des zones de cisaillement sont présentes localement.

Ces roches contiennent des zones minéralisées (chalcopyrite et pyrite avec présence mineure de bornite et de molybdénite) interprétées comme des minéralisations de type porphyrique à Au-Cu. Elles sont associées à des stockwerks de veines multiphasées à épidote-biotite ou à tourmaline-quartz-épidote ainsi qu’à des altérations potassiques et propylitiques (p. ex. affleurement 2006-JR-6035; Bandyayera et Fliszár, 2007).

Épaisseur et distribution

L’Intrusion du Lac Ell forme une bande d’orientation NW-SE de 10 km de longueur sur 4 km de largeur aux abords du lac Ell (feuillet 33C09). L’unité nAell2 forme près de 75 % de l’intrusion, alors que l’unité nAell1 est restreinte à une bande de ~1 km de largeur dans sa partie SW. Bandyayera et Fliszár (2007) associent l’Intrusion du Lac Ell à un filon-couche en forme de croissant au sein d’une antiforme d’orientation ENE.

Datation

Une datation effectuée sur une diorite de l’unité nAell2 a donné un âge de 2705,6 ±1,9 Ma (Ravenelle et al., 2010). Initialement, cet âge était difficile à interpréter puisqu’il impliquait que la diorite soit plus vieille que la séquence sédimentaire de la Formation de Low, localisée stratigraphiquement au-dessus de l’intrusion, et dont l’âge maximal de dépôt était estimé à 2686 Ma (Ravenelle et al., 2010). Toutefois, à certains endroits, des dykes de diorite coupent la séquence sédimentaire et contredisent ainsi cette implication. Des datations subséquentes ont permis de déterminer que la Formation de Low comporte en réalité de multiples événements de sédimentation entre 2714 ±2 Ma et 2675 ±6 Ma (Ravenelle, 2013). La mise en place de l’Intrusion du Lac Ell à 2705,6 Ma est donc tout à fait plausible.

Relations stratigraphiques

L’Intrusion du Lac Ell serait en contact avec les roches métasédimentaires de la Formation de Low, mais leur relation reste ambiguë car leur contact n’ont pas encore été observés. Des dykes de diorite coupant la Formation de Low sont toutefois associés à l’Intrusion du Lac Ell. Au NW, l’unité est séparée de la Pegmatite d’Asimwakw par une faille senestre.

Les roches de l’Intrusion du Lac Ell et du Pluton du Réservoir Opinaca (2708,9 ±0,9 à 2703,5 ±2,8 Ma; David et al., 2009) sont comparables sur les plans pétrologique et géochimique. Leur âge de mise en place est aussi similaire. C’est pourquoi Bandyayera et Fliszár (2007) évoquent la possibilité que ces deux unités soient issues du même événement magmatique.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

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