Intrusion alcaline de Montviel
Étiquette stratigraphique : [ppro]mtv
Symbole cartographique : pPmtv
 

Première publication :  
Dernière modification :

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
pPmtv6 Brèche intrusive polygénique à matrice de carbonatite
pPmtv5 Carbonatite, silicocarbonatite
pPmtv5c Calciocarbonatite à pyrrhotite
pPmtv5b Ferrocarbonatite à apatite, silicocarbonatite
pPmtv5a Ferrocarbonatite, silicocarbonatite
pPmtv4 Granite à riebeckite et arfedsonite
pPmtv3 Ijolite, urtite, syénite et roches intrusives ultramafiques
pPmtv2 Syénite, mélanosyénite et pyroxénite à biotite
pPmtv1 Pyroxénite et péridotite, à biotite
 
Auteur(s) :
Goutier, 2005
Âge :
Protérozoïque
Stratotype :
Aucun
Région type :
Région du lac au Goéland (feuillet SNRC 32F15)
Province géologique :
Subdivision géologique :
Sous-province de l’Abitibi
Lithologie : Carbontites
Catégorie :
Lithodémique
Rang :
Lithodème
Statut : Formel
Usage : Actif

 

 

Historique

L’Intrusion alcaline de Montviel est une unité définie par Goutier (2006) qui comprend un cœur de carbonatite reconnu depuis 1974 (Barker, 1975). Dans les années 1970, la compagnie Duval International a découvert, en réexaminant les carottes de forage de Jowsey Mining (1958), que les « calcaires cristallins » et les « tufs chloriteux » de ce secteur étaient des carbonatites et des dykes ultramafiques minéralisés en niobium, en zinc et en plomb (Barker, 1975). Un levé aéroporté et des forages au diamant et à circulation inverse ont par la suite mené à la découverte de nouvelles zones minéralisées en niobium et en terres rares, en plus de préciser l’étendue de la carbonatite et des roches alcalines adjacentes (Barker, 1975; Dumont et Sauvé, 1977; Borduas et al., 1979; Labelle, 1979). Des travaux d’exploration menés dans les années 2000 ont été concentrés sur la mise en valeur de l’Intrusion alcaline de Montviel. Une nouvelle série de forages a pu confirmer des teneurs économiques en terres rares, en niobium et en phosphates (Berthelot et De Corta, 2002). L’Intrusion alcaline de Montviel tire son nom du canton de Montviel dont elle occupe le centre (feuillet 32F15). 

 

Description

Les roches de l’Intrusion alcaline de Montviel comportent des roches à silicates (>90 % de silicates), des silicocarbonatites (<90 % de silicates; <90 % d’oxydes-phosphates-sulfures; <50 % de carbonates), des roches à oxydes-phosphates ou à sulfures massifs (>90 % d’oxydes-phosphates-sulfures) et des carbonatites (>50 % de carbonates). De façon simple, les carbonatites ont des teneurs <7 % SiO2, tandis que celles des silicocarbonatites varient entre 7 et 35 % SiO2.

L’Intrusion alcaline de Montviel se distingue des autres carbonatites du monde par son abondance de ferrocarbonatite et par la présence d’une calciocarbonatite à pyrrhotite. Ailleurs, les carbonatites sont dominées par des calciocarbonatites (avec de la magnétite et pauvre en sulfures) et des magnésiocarbonatites (Woolley et Kempe, 1989; Richardson et Birkett, 1996).

Les roches riches en silicates forment les unités périphériques de l’intrusion. Ces roches sont regroupées en six unités, dont la séquence numérique reflète en partie l’évolution magmatique de l’intrusion. Ainsi, les unités pPmtv1 à pPmtv4 correspondent au faciès silicaté, variant d’une composition ultramafique à felsique et d’une affinité variant de miaskitique [(Na + K)/Al < 1] à agpaïtique ou hyperalcalin [(Na + K) Al > 1] (voir Currie, 1976). Les unités pPmtv5 et pPmtv6 sont associées aux carbonatites, aux silicocarbonatites et à la brèche intrusive polygénique à matrice de carbonatite. Ces deux unités représentent 25 % de la superficie de l’intrusion.  

L’Intrusion alcaline de Montviel se signale par une très forte anomalie magnétique positive de forme amiboïde. L’intrusion est peu déformée. En forage, on note la présence de failles fragiles, de zones fracturées et de zones de brèches. L’intrusion serait fortement inclinée vers le NNW si on se fie à la distribution asymétrique des unités, de l’altération et de certains faciès (Goutier, 2006).

 

Intrusion alcaline de Montviel 1 (pPmtv1) : Pyroxénite et péridotite, à biotite

L’unité pPmtv1 est associée aux roches possédant les plus fortes valeurs de susceptibilité magnétique de l’intrusion. Elle forme quatre zones, dont une seule affleure en surface. Cette unité est composée d’une pyroxénite à biotite et d’une péridotite à biotite. La pyroxénite à biotite est brune en patine et vert olive en cassure fraiche. Elle est composée à 90 % de grains grossiers de clinopyroxène à texture d’adcumulat. La magnétite et la biotite brun-rouge, qui mesurent de 0,5 à 2 mm de diamètre, sont intergranulaires. Les minéraux accessoires sont l’apatite, les carbonates et le plagioclase. Une légère ouralitisation est observée sur le clinopyroxène.

La péridotite à biotite est brune en patine, grisâtre et tachetée de gris bleuté en cassure fraiche. Elle est hétérogranulaire et composée de cumulats de clinopyroxène frais et de pseudomorphes d’olivine. Le clinopyroxène se présente sous la forme de grains fins automorphes ou hypidiomorphes, tandis que les pseudomorphes d’olivine sont xénomorphes, arrondis, d’un diamètre de 1 à 7 mm et donne à la roche une texture tachetée gris bleuté. Ces derniers sont composés de carbonates et d’amphibole bleutée, à texture feutrée, et associés à un peu de chlorite et de serpentine. La biotite brun-rouge forme des plages pœcilitiques de 1 à 5 mm de diamètre. La magnétite est interstitielle. La péridotite située dans la partie sud de l’Intrusion alcaline de Montviel a été incluse dans l’unité pPmtv1 puisqu’on note la présence de biotite; celle-ci n’est observée qu’en forage. Il s’agit d’une roche noire, à grain fin à moyen et massive à équigranulaire. Elle est riche en magnétite et contient 15 % de phénocristaux arrondis, probablement d’olivine, chloriteux et ayant une couronne (Corbeil et Villeneuve, 1994). La péridotite est variablement altérée en talc.

 

Intrusion alcaline de Montviel 2 (pPmtv2) : Syénite, mélanosyénite et pyroxénite à biotite

L’unité pPmtv2 forme la partie nord de l’Intrusion alcaline de Montviel. Elle se distingue des autres unités par une abondance de biotite, susceptibilité magnétique régionale relativement plus faible, une affinité géochimique miaskitique [(Na + K)/Al < 1] et une plus forte altération. Elle regroupe des lithologies qui varient de syénite à pyroxénite. La syénite est mésocrate ou mélanocrate avec une patine brune et une cassure fraiche rose verdâtre. Elle est composée d'orthose, de plagioclase, de diopside, de biotite verte et d'amphibole verte. La roche montre une texture hétérogranulaire. Les minéraux accessoires sont la titanite, la magnétite et l’apatite. La mélanosyénite est une roche intermédiaire entre la syénite et la pyroxénite. Elle ressemble mégascopiquement à un gabbro.

La pyroxénite à biotite possède une patine vert foncé à verte. La roche est à grain fin à moyen et à texture équigranulaire. Elle contient du diopside et un peu d’orthose et de plagioclase. Elle se distingue de l’unité pPmtv1 par l’abondance de biotite, laquelle est de plus grande taille que celle-ci. Les minéraux accessoires sont l’apatite, la magnétite, la titanite, le zircon, l’épidote et la fluorine. Certains échantillons contiennent jusqu’à 7 % d’apatite. Deux types d’altération ont été observés dans cette unité. Le premier type, le plus abondant, est calci-sodique et consiste en une carbonatation. Les carbonates sont disséminés et en veinules. Ils sont accompagnés d’amphibole sodique dans les portions les plus altérées. Le second type d’altération est potassique. La roche prend une teinte rougeâtre, les minéraux ferromagnésiens sont désintégrés, de la pyrite disséminée est présente et un gain en K2O est observé dans les analyses géochimiques.

 

 Intrusion alcaline de Montviel 3 (pPmtv3) : Ijolite, urtite, syénites et roches intrusives ultramafiques

L’unité pPmtv3 forme la plus grande unité de l’Intrusion de Montviel. Elle a été définie à partir des affleurements qui se trouvent principalement dans la partie ouest de l’intrusion et de la description des forages réalisés dans sa partie est. L’unité pPmtv3 regroupe une ijolite, une urtite, des syénites et des intrusions ultramafiques ayant une affinité agpaïtique [(Na + K)/Al > 1]. L’ijolite est verte à vert foncé. Elle est composée de grains fins à moyens de diopside, d’hédenbergite, de néphéline fraiche et de cancrinite. La roche est hétérogranulaire. Les minéraux accessoires sont la titanite (<1 à 4 mm de longueur), l’apatite, l’aegyrine-augite, le rutile, le zircon et la biotite brune (en traces). L’urtite est une variété leucocrate de l’ijolite.

Trois variétés de syénite ont été observées dans l’unité pPmtv3, respectivement à la bordure NW de l’unité, dans sa partie sud et à son extrémité NE. La syénite de la bordure NW est gris verdâtre à rosée. Elle est à grain moyen, hétérogranulaire et composée d’orthose et d’albite entourés de grains fins de chlorite bleue, d’amphibole sodique et de clinopyroxène. Les minéraux accessoires sont l’apatite, l’épidote, la biotite, les carbonates et la molybdénite. La roche est affectée par de nombreuses fractures remplies de chlorite. La syénite de la partie sud de l’unité est blanche à gris pâle et contient très peu de minéraux ferromagnésiens (≤1 %). Elle est composée de grains moyens à très grossiers d’albite et d’orthose. Les minéraux accessoires sont le microcline, l’aegyrine-augite, la calcite, l’apatite et l’épidote. Cette syénite est coupée par des dykes centimétriques et des veinules vert foncé qui sont riches en ægyrine-augite, ainsi que par quelques dykes de calciocarbonatite à ægyrine-augite. À l’extrémité NE de l’unité, le seul affleurement (05-JG-5316) montre une mélanosyénite à grain fin à très fin composée de feldspaths altérés en carbonate, d’amphibole sodique aciculaire, de magnétite, d’un mica brun-rouge, de zircon, de pyrite et de traces de chalcopyrite. Barker (1975) rapporte des teneurs significatives en cuivre, en plomb et en zinc sur cet affleurement.

Les roches ultramafiques de cette unité ont été observées dans les forages de la partie est. Elles comprennent une pyroxénite vert foncé à ægyrine-augite prismatique ainsi que des roches à biotite, carbonates et pyroxène sodique.

 

Intrusion alcaline de Montviel 4 (pPmtv4) : Granite à riebeckite et arfedsonite

L’unité pPmtv4 est située dans la partie centre sud de l’intrusion. Elle est composée de granite, lequel a été observé dans les forages MV-02-05 et 79-10 (Berthelot et De Corta, 2002; Borduas et al., 1979). Le pourtour de l’unité a été défini en suivant la zone moins magnétique adjacente à l’unité pPmtv3. Le granite est gris rosé, à grain fin à très grossier, localement pegmatitique. Le granite est légèrement fracturé et les fractures sont tapissées de chlorite. Les minéraux ferromagnésiens sont fins et représentent jusqu’à 10 % de la roche. Il s’agit de riebeckite aciculaire avec une fine bordure d’arfvedsonite, de biotite brune et de pyroxène sodique. On note aussi la présence de magnétite et de carbonates. Dans le forage MV-02-05, le granite est coupé par une multitude des dykes de silicocarbonatite vert foncé à noire. Ceux-ci sont à grain fin, en contact net avec le granite encaissant et d’épaisseur décimétrique (1 à 8 dm). Certains de ces dykes sont porphyriques à olivine.

 

Intrusion alcaline de Montviel 5 (pPmtv5) : Carbonatite, silicocarbonatite

L’unité pPmtv5 est composée de carbonatite et de silicocarbonatite localisées dans les parties centrale et occidentale de l’intrusion. La partie occidentale n’a été définie qu’à partir de deux forages de Corbeil et Villeneuve (1994). La partie centrale, peu magnétique, mesure 1,2 km sur 3,1 km. Elle n’affleure pas en surface, mais elle a été coupée par plusieurs forages. Les analyses géochimiques et les analyses au microscope électronique à balayage indiquent une dominance d’ankérite et de sidérite dans les carbonatites, l’absence de rhodochrosite et une proportion moindre de dolomie et de calcite. Quatre types de carbonatite ont été reconnus dans l’unité pPmtv5 au lieu des différentes variétés de Berthelot et De Corta (2002). Les trois principaux sont à la base de la distinction des sous-unités 5a, 5b et 5c. Un quatrième type, moins important, est composé de ferrocarbonatite beige. La roche est équigranulaire et constituée de sidérite à grain moyen hypidiomorphe. Elle se présente en bandes centimétriques à métriques ou en injections dans les sous-unités pPmtv5a et pPmtv5c.
 

Intrusion alcaline de Montviel 5a (pPmtv5a) : Ferrocarbonatite, silicocarbonatite

Le premier type consiste en une ferrocarbonatite (pPmtv5a), soit le type de carbonatite le plus abondant (variété 1). La roche est caractérisée par une texture marbrée et hétérogranulaire et un mélange de couleurs allant de beige verdâtre, blanc impur, rose à vert-noir. Elle est composée de grains moyens à grossiers de sidérite, d’ankérite, de dolomie ferrifère et de calcite, de grains fins de biotite, de chlorite et d’apatite ainsi que de grains fins à moyens de carbonate de Ca-Sr avec Ce-La-Nd, de carbonate de Sr-Ce-La avec Nd; de carbonate de Ca-Ba-Ce-Na avec La-Nd et de carbonate de Ba avec Ce-La-Nd. Les minéraux accessoires sont la withérite (BaCO3), la strontianite (SrCO3), la monazite, la pyrite, la magnétite, la sphalérite, la galène, l’hématite, le pyrochlore, une amphibole sodique et un pyroxène sodique.

Des silicocarbonatites sont intercalées dans les ferrocarbonatites. Les silicocarbonatites sont des roches magmatiques contenant un mélange de carbonates, de silicates, d’oxydes, de sulfures et de phosphates. Elles sont aussi présentes en tant qu’injections dans les unités pPmtv3 et pPmtv4. Elles étaient décrites comme des dykes mafiques, des dykes ultramafiques, des amphibolites ou comme la zone mafique hétérogène par De Corta et Berthelot (2002). Elles sont communes et d’épaisseur centimétrique ou, plus rarement, métrique. On distingue cinq variétés de silicocarbonatite dans l’Intrusion alcaline de Montviel. Les trois premières variétés sont visiblement associées à l’unité pPmtv5. Les deux dernières variétés s’injectent aussi bien dans les unités du Montviel que dans les roches archéennes adjacentes.

  • La variété 1 est apparentée avec la ferrocarbonatite hétérogranulaire. Le passage de cette silicocarbonatite à la ferrocarbonatite se fait sur une courte distance. Il correspond à une nette augmentation du pourcentage de biotite et de chlorite et à une diminution des carbonates. La texture de cette roche est hétérogène, avec du rubanement ou une apparence de brèche;
  • La variété 2 de silicocarbonatite est généralement équigranulaire, beige à brun-noir et à grain fin ou moyen. Elle est plus homogène que la première variété. Elle est composée d’ankérite, de biotite, de chlorite, de magnétite, de pyrochlore (0,05 à 0,3 mm), d’ilménite, d’apatite, de carbonates de Sr-Ca ou de Ca-Ba-Na-Ce et d’un peu de sulfures. Elle est associée aux sections riches en niobium (p. ex. les sections 176-178,2 m et 179,1-180,1 m du forage MV-02-04A);
  • La variété 3 est plus riche en silicates (pyroxène, olivine altérée, amphibole) et contient beaucoup moins de carbonates. Elle comprend des roches à grain moyen, brunes ou brun-vert et équigranulaires ou hétérogranulaires. Cette variété était décrite comme un dyke ultramafique dans le forage MV-02- 04A (95,7-96,8 m) ou comme la zone mafique hétérogène (jolite ?) du forage MV-02-06 (114,8-176,4 m) par Berthelot et De Corta (2002);
  • La variété 4 est une silicocarbonatite à grain fin, équigranulaire et de couleur gris-brun à vert foncé. Elle est composée de phénocristaux automorphes de biotite et d’amas de minéraux opaques dans une matrice de carbonates et de biotite-chlorite;
  • La variété 5 de silicocarbonatite est porphyrique à olivine (2 à 5 mm) et ressemble à des dykes de kimberlite ou de lamprophyre. Les phénocristaux d’olivine, automorphes ou arrondis, sont partiellement altérés. Ils sont contenus dans une matrice à grain très fin de biotite, de pyroxène, de carbonates, de magnétite et d’amphibole sodique.

 

Intrusion alcaline de Montviel 5b (pPmtv5b) : Ferrocarbonatite à apatite, silicocarbonatite

Le second type (pPmtv5b) est reconnu dans la partie centrale de l’unité (forage MV-02-03) et se distingue par une abondance d’apatite (jusqu’à 30 %) dans la ferrocarbonatite, en plus de former une zone minéralisée en phosphate (6,35 % P2O5 sur 107 m). À l’instar de l’unité pPmtv5a, des silicocarbonatites sont intercalées dans les ferrocarbonatites.

 

Intrusion alcaline de Montviel 5c (pPmtv5c) : Calciocarbonatite à pyrrhotite

Le troisième type consiste en une calciocarbonatite à pyrrhotite (pPmtv5c) qui est principalement observée au sud des unités 5a et 5b. Cette carbonatite se distingue par son abondance de calcite et de pyrrhotite et par sa teinte rosée homogène. La calcite est sous forme de cristaux hypidiomorphes ou xénomorphes, moyens à très grossiers, tandis que la pyrrhotite est grossière, interstitielle et en gerbe. Les minéraux accessoires, peu abondants et à grain fin, sont la pyrite, la biotite et la chlorite. Cette phase est précoce puisque, localement, la ferrocarbonatite est interstitielle entre les grands cristaux de calcite (forage MV-02-04A, 182,1 m).

 

Intrusion alcaline de Montviel 6 (pPmtv6) : brèche intrusive polygénique à matrice de carbonatite

L’unité pPmtv6 consiste en une brèche intrusive polygénique à matrice de carbonatite qui se situe au sommet de l’unité centrale de carbonatite. Elle affleure au nord de la rivière Nomans. Elle est aussi observée en forage. La brèche est massive avec quelques joints. Elle a une patine brun orangé et une cassure fraiche gris pâle. Elle est composée de fragments ultramafiques des unités pPmtv1 et pPmtv3, lesquels sont isolés à jointifs, arrondis à anguleux et d’un diamètre variant de quelques millimètres au décimètre, avec de rares blocs métriques. Certains fragments sont frais et d’autres sont très altérés par les carbonates. Quelques fragments, comme ceux d’une syénite à cristaux centimétriques, d’une roche ultramafique rubanée et d’une roche très riche en apatite (>90 %) n’ont été observés que dans cette brèche. La matrice de la brèche est composée de grains très fins de carbonates et d’amphiboles sodiques. Les minéraux accessoires sont la biotite, la pyrite, la magnétite, la chlorite, la fluorine, le quartz et la chalcopyrite. La brèche au NW se distingue par des fragments plus variés, de plus petite taille, plus anguleux et plus altérés ainsi que par un plus faible pourcentage de matrice et par un ciment de carbonates, de quartz et d’amphibole sodique. Ce ciment remplit plusieurs cavités millimétriques à centimétriques (texture drusique).

 

Épaisseur et distribution

L’Intrusion alcaline de Montviel est située dans le coin SE du feuillet 32F15, en plein centre du canton de Montviel. Son extrémité orientale se trouve dans le feuillet 32F16. Elle est orientée ENE. Ses dimensions sont de 10 km sur 3 km (30 km²) (Goutier, 2006).

Datation

Une datation isotopique U-Pb de l’intrusion a été effectuée sur un échantillon d’ijolite coupée par un dyke de syénite à néphéline provenant de l’affleurement 2004-RL-6186. Elle a révélé un âge protérozoïque de 1894,2 ±3,5 Ma (David et al., 2006).

Unité Échantillon Système isotopique Minéral Âge de cristallisation (Ma) (+) (-) Référence(s)
pPmtv SGNO-2004-07 U-Pb Zircon 1894,2 3,5 3,5 David et al., 2006

Relations stratigraphiques

L’intrusion est encaissée dans la Tonalite de Nomans, datée à 2708,9 Ma (McNicoll et Goutier, 2008). Les ensembles alcalins sont des intrusions peu communes et celles de 1,9 Ga, comme l’Intrusion alcaline de Montviel, sont rares. Au Québec, elles se trouvent >900 km au NNE de Montviel, au lac Castignon dans la Fosse du Labrador (Orogène du Nouveau-Québec; Dimroth, 1970; 1880 ±2 Ma, Chevé et Machado, 1988), et au lac Aigneau dans la Sous-province de Minto (Berclaz et al., 2001). En Ontario, certaines intrusions alcalines en bordure ou dans la Zone tectonique de Kapuskasing ont aussi cet âge, telles que Borden (1872 ±13 Ma, Bell et al., 1987) et Cargill (1907 ±4 Ma, Sage, 1988).

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

BARKER, A. L., 1975. SUMMARY OF EXPLORATION WORK. DUVAL INTERNAT CORP, rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 31071, 133 pages, 11 plans. 

BERCLAZ, A., CADIEUX, A. M., SHARMA, K. N. M., DAVID, J., PARENT, M., LECLAIR, A., 2001. GÉOLOGIE DE LA RÉGION DU LAC AIGNEAU (24E ET 24F/04). MRN; RG 2001-01, 51 pages, 2 plans. 

BERTHELOT, P., DE CORTA, H., 2002. RAPPORT D’ÉVALUATION, PROPRIÉTÉ BOYVINET-NOMANS. RESSOURCES NOMANS, rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 59595, 13 pages, 2 plans.

BORDUAS, B., LABELLE, J. P., TROTTIER, J., 1979. JOURNAUX DE SONDAGE, PROGRAMME DUVAL-MONTVIEL. S D B J, DUVAL INTERNAT CORP, rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 36350, 115 pages, 2 plans. 

CORBEIL, R., VILLENEUVE, D., 1994. RAPPORT SUR LES TRAVAUX D’EXPLORATION EFFECTUÉS SUR L’ENSEMBLE DES PROPRIÉTÉS DU PROJET DIAMANT II, RÉGION DE MIQUELON ET DE MATAGAMI. DIABEX INC, CLAIMS VILLENEUVE, rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 52874, 336 pages, 28 plans. 

DAVID, J., DION, C., GOUTIER, J., ROY, P., BANDYAYERA, D., LEGAULT, M., RHEAUME, P., 2006. Datations U-Pb effectuées dans la Sous-province de l’Abitibi à la suite des travaux de 2004-2005. MRNF, GÉOTOP UQAM-MCGILL; RP 2006-04RP 2006-04, 22 pages. 

DUMONT, P., SAUVE, P., 1977. RAPPORT SUR LES SONDAGES 77-1 @ 77-8, PROPRIÉTÉ MONTVIEL. S D B J, DUVAL INTERNAT CORP, rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 33767, 299 pages, 34 plans. 

GOUTIER, J., 2006. Géologie de la région du lac au Goéland (32/F15). MRNF; RG 2005-05, 44 pages, 4 plans. 

LABELLE, J. P., 1979. JOURNAL DE SONDAGE, PROPRIÉTÉ MONTVIEL. S D B J, DUVAL INTERNAT CORP, rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 34761, 64 pages, 1 plan. 

MCNICOLL, V., GOUTIER, J., 2008. Trois datations U-Pb de la région du lac au Goéland, Sous-province de l’Abitibi. MRNF, COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA; RP 2008-02, 11 pages.

Autres publications

BELL, K., BLENKINSOP, J., KWON, S.T., TILTON, G.R., SAGE, R.P., 1987. Age and radiogenic isotopic systematics of the Borden carbonatite complex, Ontario, Canada. Canadian Journal of Earth Sciences; volume 24, pages 24-30. doi.org/10.1139/e87-003

CHEVÉ, S.R., MACHADO, N., 1988. Reinvestigation of the Castignon Lake carbonatite complex, Labrador Through, New Quebec. Association géologique du Canada/Association minéralogique du Canada, réunion annuelle, programme et résumés; volume 14, page A119.

CURRIE, K.L., 1976. The alkaline rocks of Canada. Geological Survey of Canada; Bulletin 239, pages 1-228. doi.org/10.4095/103981

DIMROTH, E., 1970. Meimechites and carbonatites of the Castignon Lake complex, New Quebec. Neues Jahrbuch fuer Mineralogie, Abhandlungen; volume 112, pages 2717-2742. http://pascal-francis.inist.fr/vibad/index.php?action=getRecordDetail&idt=GEODEBRGM7007010592

RICHARDSON, D.G., BIRKETT, T.C., 1996. Gîtes associés à des carbonatites. In: Géologie des types de gîtes minéraux du Canada (O.R. Eckstrand, éditeur), Commission géologique du Canada; Géologie du Canada, numéro 8, pages 601-619. https://publications.gc.ca/site/archivee-archived.html?url=https://publications.gc.ca/collections/collection_2016/rncan-nrcan/M40-49-8-1-fra.pdf

SAGE, R.P., 1988. Geology of Carbonatite-Alkalic Rock Complexes in Ontario: Cargill Township Carbonatite Complex, District of Cochrane. Ontario Geological Survey; study 36, 92 pages. https://www.geologyontario.mndm.gov.on.ca/mndmaccess/mndm_dir.asp?type=pub&id=S036

WOOLLEY, A.R., KEMPE, D.R.C., 1989. Carbonatites: nomenclature, average chemical compositions and element distribution. In: Carbonatite Genesis and Evolution (K. Bell, editor). Unwin Hyman, London; pages 1-14.

 

Citation suggérée

Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Intrusion alcaline de Montviel. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-superieur/intrusion-alcaline-de-montviel [cité le jour mois année].

 

Collaborateurs

Première publication

Jean Goutier, géo., M. Sc.; Frédéric Massei, géo., M. Sc. (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D.; Céline Dupuis, géo., Ph. D. (coordination); Hanafi Hammouche, géo., M. Sc.(lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML).

 

 

20 mars 2024