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Auteur(s) : | Madore et al., 1999 |
Âge : | Néoarchéen |
Stratotype : | Aucun |
Région type : | Région du lac Peters (feuillet SNRC 24M) |
Province géologique : | Province du Supérieur |
Subdivision géologique : | Sous-province de Minto |
Lithologie : | Roches intrusives et métamorphiques à orthopyroxène |
Catégorie : | Lithodémique |
Rang : | Complexe |
Statut : | Formel |
Usage : | Actif |
Aucune
Historique
Le Complexe de Qimussinguat a été introduit par Madore et al. (1999, 2000) dans la région du lac Peters (feuillet 24M) pour décrire des ensembles lithologiques correspondant à une forte anomalie magnétique subcirculaire à l’intérieur du Domaine de Douglas Harbour. Il tire son nom des lacs Qimussinguat situés une quarantaine de kilomètres au NW du lac Peters. Le complexe se composait alors principalement de roches intrusives et métamorphiques à orthopyroxène (tonalite gneissique à orthopyroxène et clinopyroxène [Aqim4] ainsi que gabbronorite à hornblende et gabbronorite à biotite [Aqim6]), mais comprenait également du granite migmatitique (Aqim5), des intrusions de granodiorite et de granite (Aqim5a), de petits corps d’ultramafites (Aqim3a), des lambeaux de roches supracrustales granulitiques (gneiss mafiques/métavolcanites granulitiques [Aqim3] et paragneiss à biotite et grenat [Aqim2]) et des niveaux de formation de fer (Aqim1). Le Complexe de Qimussinguat ainsi défini avait été prolongé dans les régions de la rivière Arnaud (feuillet 25D; Madore et Larbie, 2000, 2001) et du lac Klotz (feuillet 35A; Madore et al., 2001, 2002). Simard et al. (2008) ont redéfini le Complexe de Qimussinguat de façon à ne conserver que les roches à orthopyroxène à l’intérieur de l’unité. Les roches supracrustales, les ultramafites et les formations de fer ont été assignées au Complexe d’Arnaud (mAarn) et les granodiorites et les granites ont été assignés à la Suite de Leridon (nAlrd).
Unité actuelle | Simard (2008) | Simard et al. (2008) | Madore et al. (2001, 2002) | Madore et Larbie (2000, 2001) | Madore et al. (1999, 2000) |
nAqim1 | Aqim | Aqim |
Aqim4 |
Aqim4 | Aqim4 |
nAqim2 | Aqim | Aqim | Aqim6 | Aqim6 | |
nAlrd1 (Suite de Leridon) | Aqim5a | Aqim5 | |||
mAarn1 (Complexe d’Arnaud) | Aqim3a | ||||
mAarn2 | Aqim3 | Aqim3 | |||
mAarn4 | Aqim1 | ||||
mAarn5 | Aqim2 |
Description
Le Complexe de Qimussinguat se compose d’orthogneiss à orthopyroxène et d’intrusions charnockitiques de composition principalement tonalitique et plus rarement de composition granodioritique, granitique et dioritique (Madore et al., 1999, 2000; Madore et Larbie, 2000, 2001; Madore et al., 2001, 20002; Simard, 2008; Simard et al., 2008). Il a été divisé en deux unités informelles (Simard, 2002a, b; MRNF, 2008) : une unité de tonalite gneissique ou foliée à orthopyroxène et clinopyroxène (nAqim1, auparavant Aqim4 [Madore et al., 1999, 2000; Madore et Larbie, 2000, 2001; Madore et al., 2001, 2002]) et une unité de gabbronorite à hornblende et de gabbronorite à biotite (nAqim2, auparavant Aqim6 [Madore et al., 1999, 2000; Madore et Larbie, 2000, 2001]).
Complexe de Qimussinguat 1 (nAqim1) : Tonalite gneissique ou foliée à orthopyroxène et clinopyroxène
La tonalite gneissique ou foliée (orthogneiss granulitique) caractérisée par la présence de deux pyroxènes (clinopyroxène et orthopyroxène) constitue la lithologie principale du Complexe de Qimussinguat. Elle est intercalée entre des niveaux dioritiques d’épaisseur centimétrique qui représentent 1 à 25 % de la roche. Ce type de gneiss constitue environ 70 % de l’unité. La tonalite contient aussi des phases trondhjémitiques, granodioritiques et granitiques. Elle renferme 1 à 10 % d’enclaves mafiques de petite taille (<2 m2) composées de métagabbro, d’amphibolite ou de gneiss mafique. En affleurement, la roche est hétérogène, migmatitisée et constituée de 10 à 60 % de mobilisat felsique, lequel est présent sous forme de veines discontinues d’épaisseur centimétrique à décamétrique.
En lame mince, la tonalite gneissique ou foliée et les phases qui y sont associées ont une structure granoblastique et une granulométrie moyenne (0,5 à 2,0 mm). Malgré la recristallisation, ces roches présentent localement une structure relictuelle plus massive et grenue (1 à 4 mm) d’origine magmatique. Dans les faciès gneissiques, les minéraux ferromagnésiens ont tendance à se concentrer sous forme de porphyroblastes dans des rubans de composition dioritique. Ces minéraux ferromagnésiens sont la biotite rougeâtre, le clinopyroxène, l’orthopyroxène et la hornblende verte. Des porphyroblastes de grenats (<2 %) sont observés à quelques endroits. Entre 1 et 10 % de minéraux opaques, essentiellement de la magnétite, sont disséminés dans la roche. Les minéraux secondaires les plus communs sont l’apatite et le zircon.
Complexe de Qimussinguat 2 (nAqim2) : Gabbronorite à hornblende et gabbronorite à biotite
Quelques petits corps intrusifs de gabbronorite dont le diamètre n’excède pas 20 km se trouvent principalement à l’intérieur de la tonalite gneissique ou foliée (unité nAqim1) sous forme d’enclaves de taille métrique entourées de mobilisat felsique, définissant ainsi une structure agmatitique. Ces corps de gabbronorite se trouvent aussi en enclaves dans les roches granulitiques. Sur la base d’observations pétrographiques et géochimiques, il est possible d’identifier deux types de gabbronorite : la gabbronorite à hornblende et la gabbronorite à biotite. En lame mince, ces roches montrent une structure granoblastique hétérogranulaire où la taille des grains varie entre 1 et 5 mm. Localement, on observe des reliques de structure subophitique, mais généralement, les structures ignées primaires sont remplacées par des structures de recristallisation.
Les deux types de gabbronorite sont principalement composés de clinopyroxène (10 à 35 %), d’orthopyroxène (5 à 30 %) et de plagioclase (40 à 55 %). La gabbronorite à hornblende contient entre 15 et 30 % de hornblende verte remplaçant partiellement les pyroxènes et une petite quantité de biotite (1 à 5 %). Ce premier type de gabbronorite est généralement déformé et montre une foliation bien développée. La gabbronorite à biotite contient entre 5 et 15 % de biotite et moins de 5 % de hornblende. Ce deuxième type de gabbronorite est moins déformé que le précédent et forme localement des dykes dans lesquels on observe une structure porphyroïde ignée. Les minéraux secondaires observés dans les deux types de gabbronorite sont l’apatite (1 à 3 %) et le quartz (1 à 2 %). Ces roches contiennent entre 5 et 15 % de minéraux opaques disséminés, principalement de la magnétite et de l’ilménite.
Épaisseur et distribution
Le Complexe de Qimussinguat est une unité subcirculaire qui couvre une superficie importante, correspondant à un haut magnétique, dans le Domaine de Douglas Harbour (Madore et al., 1999, 2000; Simard et al., 2008; Simard, 2008). Il forme une bande d’une largeur de 45 à 50 km aux extrémités à 90 km au centre qui commence dans la partie nord du feuillet 24M et se poursuit vers le NNW sur plus de 150 km.
Datation
La datation U-Pb sur zircons d’un gneiss charnockitique granulitique massif de la région du lac Peters a livré des âges de cristallisation de 2734 ±3 et 2738 ±7 Ma, ainsi qu’un âge d’héritage de 2798 ±15 Ma (David et al., 2009).
Unité | Numéro d’échantillon | Système isotopique | Minéral | Âge de cristallisation (Ma) | (+) | (-) | Âge d’héritage (Ma) | (+) | (-) | Référence(s) |
nAqim1 | Pb-Pb | Zircon |
2734 |
3 |
3 |
2798 | 15 | 15 | David et al., 2009 | |
2738 | 7 | 7 |
Relations stratigraphiques
Le Complexe de Qimussinguat possède des caractéristiques lithologiques, géochronologiques et magnétiques comparables au Complexe de Troie, localisé juste au sud (Madore et al., 1999, 2000; Simard et al., 2008; Simard, 2008). Il est probable que les deux complexes soient génétiquement liés. La période de mise en place des roches intrusives de ces deux complexes s’étale approximativement de 2740 à 2720 Ma. Cette période correspond également à la mise en place de plusieurs unités de roches intrusives à orthopyroxène de la Sous-province de Minto (Simard et al., 2008). Toutefois, les complexes de Qimussinguat et de Troie renferment une quantité beaucoup plus importante de roches métamorphisées que les autres unités à pyroxènes Sous-province de Minto.
Paléontologie
Ne s’applique pas.
Références
Publications accessibles dans SIGÉOM Examine
DAVID, J., MAURICE, C., SIMARD, M. 2009. DATATIONS ISOTOPIQUES EFFECTUEES DANS LE NORD-EST DE LA PROVINCE DU SUPERIEUR – TRAVAUX DE 1998, 1999 ET 2000. MRNF. DV 2008-05, 92 pages.
MADORE, L., BANDYAYERA, D., BEDARD, J H., BROUILLETTE, P., SHARMA, K.N.M., BEAUMIER, M., DAVID, J. 1999. GEOLOGIE DE LA REGION DU LAC PETERS (24M). MRN. RG 99-07, 43 pages et 1 plan.
MADORE, L., BANDYAYERA, D., BEDARD, J H., BROUILLETTE, P., SHARMA, K N M., BEAUMIER, M., DAVID, J. 2000. GEOLOGY OF THE LAC PETERS AREA (24M). M R N. RG 99-16, 43 pages et 1 plan.
MADORE, L., LARBI, Y. 2000. GEOLOGIE DE LA REGION DE LA RIVIERE ARNAUD (SNRC 25D) ET DES REGIONS LITTORALES ADJACENTES (SNRC 25C, 25E, 25F). MRN. RG 2000-05, 39 pages et 4 plans.
MADORE, L., LARBI, Y. 2001. GEOLOGY OF THE RIVIERE ARNAUD AREA AND ADJACENT COASTAL AREAS. MRN. RG 2001-06, 35 pages et 4 plans.
MADORE, L., LARBI, Y., SHARMA, K.N.M., LABBE, J Y., LACOSTE, P., DAVID, J., BROUSSEAU, K., HOCQ, M. 2001. GEOLOGIE DE LA REGION DU LAC KLOTZ (35A) ET DU CRATERE DU NOUVEAU QUEBEC (1/2 SUD DE 35H). MRN. RG 2001-09, 46 pages et 2 plans.
MADORE, L., LARBI, Y., SHARMA, K N M., LABBE, J Y., LACOSTE, P., DAVID, J., BROUSSEAU, K., HOCQ, M. 2002. GEOLOGY OF THE LAC KLOTZ (35A) AND THE CRATERE DU NOUVEAU-QUEBEC (SOUTHERN HALF OF 35H) AREAS. MRN. RG 2002-05, 45 pages et 2 plans.
MRNF 2008. COMPILATION GEOLOGIQUE 1/250 000, 35A – LAC KLOTZ. In MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 35a. CG SIGEOM35A, 1 plan.
SIMARD, M. 2002a. GÉOLOGIE 1/250 000, 24M – LAC PETERS. In MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 24m. CG SIGEOM24M, 5 plans.
SIMARD, M. 2002b. GÉOLOGIE 1/250 000, 25D – RIVIÈRE ARNAUD-PAYNE. In MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 25d. CG SIGEOM25D, 6 plans.
SIMARD, M. 2008. LEXIQUE STRATIGRAPHIQUE DES UNITES ARCHEENNES DU NORD-EST DE LA PROVINCE DU SUPERIEUR. MRNF. DV 2008-03, 107 pages.
SIMARD, M., LABBE, J Y., MAURICE, C., LACOSTE, P., LECLAIR, A., BOILY, M. 2008. SYNTHESE DU NORD-EST DE LA PROVINCE DU SUPERIEUR. MRNF. MM 2008-02, 198 pages et 8 plans.
Citation suggérée
Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Complexe de Qimussinguat. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-superieur/complexe-de-qimussinguat [cité le jour mois année].
Collaborateurs
Première publication |
Céline Dupuis, géo., Ph. D. celine.dupuis@mern.gouv.qc.ca (rédaction, versions française et anglaise) Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Charles St-Hilaire, géo. stag., M. Sc. (lecture critique et révision linguistique); Ricardo Escobar Moran (montage HTML). |