Complexe de Chavigny
Étiquette stratigraphique : [narc]chy
Symbole cartographique : nAchy
 

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Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
nAchy2 Roche volcanique mafique
nAchy1 Roche volcanique felsique et roche sédimentaire
 
Auteur(s) : Parent et al., 2002
Âge : Néoarchéen
Stratotype : Deux localités types ont été retenues pour décrire l’unité nAchy1 : a) l’affleurement 2000-MP-1108 pour les roches volcaniques felsiques, et b) l’affleurement 2000-MP-1303 pour les conglomérats polygéniques (Parent et al., 2002, 2003). La localité type retenue pour l’unité nAchy2 est l’affleurement 2000-JD-2296 
Région type : Région du lac Vernon (feuillet SNRC 34J)
Province géologique : Province du Supérieur
Subdivision géologique : Sous-province de Minto
Lithologie : Roches volcano-sédimentaires
Catégorie : Lithodémique
Rang : Complexe
Statut : Formel
Usage : Actif

Historique

Le Complexe de Chavigny a été nommé et défini par Parent et al. (2002, 2003) dans la région du lac Vernon, à l’ouest et au NW du lac Chavigny (feuillets 34J03 et 34J06). Cette unité n’a pas été reconnue ailleurs.

Description

Le Complexe de Chavigny est composé à 70 % d’une roche volcanique felsique, à 20 % d’une roche volcanique mafique et à 10 % d’une roche sédimentaire (Parent et al., 2002, 2003; Simard et al., 2008; Simard, 2008; MRNF, 2010). Les roches sont métamorphisées au faciès des amphibolites et localement rétrogradées au faciès des schistes verts. Les différents ensembles du Complexe de Chavigny comprennent également des niveaux d’épaisseur décamétrique de formation de fer à oxydes et à silicates. Le Complexe de Chavigny se subdivise en deux unités informelles : les roches volcaniques felsiques et les roches sédimentaires (nAchy1) ainsi que les roches volcaniques mafiques (nAchy2) (Parent et al., 2002, 2003; MRNF, 2010).

 

Complexe de Chavigny 1 (nAchy1) : roche volcanique felsique et roche sédimentaire

Les roches du Complexe de Chavigny se distinguent de la plupart des complexes volcano-sédimentaires de la Sous-province de Minto par une prédominance des roches volcaniques felsiques et par l’absence de roches ultramafiques. Les roches volcaniques felsiques sont constituées de rhyolite et de tuf rubané de composition rhyolitique à rhyodacitique. Des roches sédimentaires sont couramment associées aux volcanites felsiques sous forme de niveaux métriques discontinus. Il s’agit de grauwacke, de pélite, de paragneiss granoblastique et de conglomérat polygénique. Des niveaux de schiste à séricite et, localement, de schiste à cordiérite-anthophyllite-biotite-phlogopite complètent l’unité.

Les roches volcaniques felsiques se présentent en coulée rhyolitique et en tuf rhyolitique à rhyodacitique. Le tuf possède un rubanement centimétrique marqué par l’alternance de niveaux felsiques et intermédiaires et par une variation de la granulométrie et du contenu en minéraux ferromagnésiens. Quelques niveaux mafiques, d’épaisseur millimétrique, composés de biotite, de hornblende et de magnétite y sont également observés. Généralement, les volcanites felsiques sont leucocrates et contiennent <10 % de minéraux ferromagnésiens constitués principalement de biotite partiellement chloritisée. Les coulées rhyolitiques sont aphanitiques ou à grain très fin, gris bleuté en cassure fraiche et blanc crème en patine. Le tuf felsique montre une patine légèrement plus pâle.

En lame mince, le tuf présente une alternance de bandes constituées, d’une part, de petits grains granoblastiques de quartz et de plagioclase dans une matrice interstitielle composée de plagioclase et de séricite, et d’autre part, de matériel aphanitique, cataclasé et séricitisé, dans lequel se trouvent des porphyroclastes de quartz. Les bandes cataclasées sont possiblement le reflet d’un litage primaire accentué par des zones de cisaillement microscopiques. La foliation est fortement développée et marquée par l’alignement de la biotite ou de la chlorite. Les minéraux accessoires sont l’apatite, le zircon, l’épidote, la pyrite et plus rarement le rutile. La biotite est partiellement chloritisée. L’épidote est présent en petites plages xénomorphes et en petits cristaux automorphes qui se superposent à la biotite chloritisée.

Des niveaux de schiste, de quelques dizaines de mètres de largeur, sont observés à plusieurs endroits. Ces schistes sont interprétés comme étant l’équivalent cisaillé des tufs ou des coulées rhyolitiques. Ils sont gris blanchâtre avec des reflets argentés et verts. Ils se composent exclusivement de quartz, de plagioclase, de séricite et de muscovite. Localement, la séricite et la muscovite représentent >30 % du volume de la roche cisaillée. Des veines de quartz sont soit parallèles aux zones de cisaillement, soit elles les coupent. Une forte silicification est observable à l’intérieur et à proximité des schistes. Malgré la silicification, aucune trace de sulfures n’a été décelée. Dans ces niveaux schisteux, un clivage de crénulation se superpose à la fabrique mylonitique, indiquant une déformation postérieure au cisaillement.

Les roches sédimentaires se distinguent des roches volcaniques felsiques par une plus grande proportion de minéraux alumineux tels la biotite et le grenat. Elles montrent un rubanement typique du grauwacke produit par l’alternance de niveaux psammitiques riches en quartz et de niveaux pélitiques riches en biotite et en grenat. La foliation pénétrative est mieux développée dans le grauwacke que dans la roche volcanique. Malgré tout, le grauwacke peut être difficile à distinguer de la roche volcanite felsique, surtout en l’absence de grenat. Le paragneiss est doté de structures granoblastiques.

Du conglomérat polygénique a été observé dans le secteur nord du Complexe de Chavigny. Celui-ci forme des niveaux métriques en association avec les roches sédimentaires à grenat et volcaniques felsiques. Le conglomérat contient des clastes de roche volcanique felsique, de roche sédimentaire rouillée, de formation de fer et de granitoïde. Le conglomérat a subi un étirement et un aplatissement important.

Quelques niveaux métriques à décamétriques de schiste à cordiérite-anthophyllite-biotite-phlogopite sont continus sur plusieurs kilomètres. Ces niveaux se trouvent à l’interface entre les roches volcaniques felsiques et mafiques. La roche est gris bleuté en cassure fraiche et s’altère en teintes de brun. Ces niveaux sont communément associés à des lits siliceux interprétés comme étant de l’exhalite. De la pyrite et de la chalcopyrite ont été observées dans les niveaux siliceux. La présence d’anomalies en plomb et en zinc supporte l’interprétation que ces niveaux soient le reflet d’une altération hydrothermale volcanogène. L’existence de ces niveaux suggère que les roches volcaniques felsiques et mafiques du Complexe de Chavigny sont contemporaines.

 

Complexe de Chavigny 2 (nAchy2) : roche volcanique mafique

Les roches volcaniques mafiques se trouvent en contact avec les roches volcaniques felsiques et, plus rarement, avec les roches sédimentaires. Les données géochimiques obtenues à partir des roches mafiques sont caractéristiques de basalte andésitique et de basalte d’affinité tholéiitique. À la localité type de l’unité nAchy2, on trouve des roches volcaniques mafiques extrusives localement massives et, en moindre proportion, du tuf felsique. Les roches mafiques se caractérisent par la présence de mégaphénocristaux de plagioclase atteignant 3 cm, et dont les proportions diminuent d’est en ouest. Les phénocristaux sont étirés et forment des linéations subverticales bien développées. À plusieurs endroits, la roche mafique est fortement cisaillée et forme du schiste mafique. Il est par endroits difficile de déterminer la nature exacte du protolite puisque les structures primaires ont été oblitérées par la déformation et le métamorphisme.

En lame mince, la roche volcanite mafique est composée de hornblende vert olive, de biotite, de plagioclase, de magnétite et de quartz en moindre proportion. Elle a généralement une structure granoblastique, contenant des cristaux de plagioclases polygonisés et localement zonés. Une foliation pénétrative est marquée par l’alignement de la biotite et de la hornblende. Le plagioclase est localement séricitisé. Les minéraux accessoires sont l’épidote, la titanite, l’apatite, le zircon et les sulfures. Localement, la hornblende est partiellement rétrogradée en chlorite et en épidote.

 

Épaisseur et distribution

Les roches du Complexe de Chavigny, situées à l’ouest et au NW du lac Chavigny (feuillets 34J03, 34J06 et 34J11), forment une bande continue sur >30 km de longueur et 1 km à 2 km de largeur (Parent et al., 2002). Cette bande est associée à une signature aéromagnétique positive, linéaire, d’orientation NNW-SSE. Elle se situe au sein d’une zone à faible magnétisme qui correspond aux intrusions de tonalite de la Suite de Kakiattuq (nAkkk).

 

Datation

À la localité type, la datation d’une rhyolite interstratifiée dans une séquence de tuf felsique (affleurement 2000-MP-1108) a permis d’établir l’âge du volcanisme felsique à 2722 ±4 Ma (David et al., 2009).

Unité Numéro d’échantillon Système isotopique Minéral Âge de cristallisation (Ma) (+) (-) Référence(s)
nAchy1 00-MP-1108-A U-Pb Zircon 2722 4 4 David et al., 2009

Relations stratigraphiques

Le Complexe de Chavigny est passablement isolé des autres com­plexes volcano-sédimentaires de la Sous-province de Minto (Simard, 2008). Les ensembles lithologiques ainsi que l’âge de ce complexe se comparent à ceux du Complexe de Duvert (2724 à 2708 Ma) localisé plus à l’est. Les deux unités sont associées à des événements volcaniques isolés qui ont affecté la Sous-province de Minto entre 2740 Ma et 2710 Ma (Simard et al., 2008).

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

DAVID, J., MAURICE, C., SIMARD, M. 2009. DATATIONS ISOTOPIQUES EFFECTUEES DANS LE NORD-EST DE LA PROVINCE DU SUPERIEUR – TRAVAUX DE 1998, 1999 ET 2000. MRNF. DV 2008-05, 92 pages.

MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 34J. CG SIGEOM34J, 1 plan.

PARENT, M., LECLAIR, A., DAVID, J., SHARMA, K N M., LACOSTE, P. 2002. GEOLOGIE DE LA REGION DU LAC VERNON (34J). MRN. RG 2001-11, 44 pages et 1 plan.

PARENT, M., LECLAIR, A., DAVID, J., SHARMA, K N M., LACOSTE, P. 2003. GEOLOGY OF THE LAC VERNON AREA (34J). MRN. RG 2002-07, 40 pages et 1 plan.

SIMARD, M. 2008. LEXIQUE STRATIGRAPHIQUE DES UNITES ARCHEENNES DU NORD-EST DE LA PROVINCE DU SUPERIEUR. MRNF. DV 2008-03, 107 pages.

SIMARD, M., LABBE, J Y., MAURICE, C., LACOSTE, P., LECLAIR, A., BOILY, M. 2008. SYNTHESE DU NORD-EST DE LA PROVINCE DU SUPERIEUR. MRNF. MM 2008-02, 198 pages et 8 plans.

 

Citation suggérée

Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Complexe de Chavigny. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-superieur/complexe-de-chavigny [cité le jour mois année].

Collaborateurs

Première publication

Céline Dupuis, géo., Ph. D. celine.dupuis@mern.gouv.qc.ca (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); anonyme (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); Nathalie Bouchard (montage HTML). 

 
23 septembre 2021