Une intrusion de granitoïde correspondant au Batholite du Lac Abitibi-Okikodesik a d’abord été cartographiée par la Commission géologique du Canada à la frontière entre le Québec et l’Ontario (feuillets 32D11 à 32D14) dans les années 1930 (Collins, 1933; CGC, 1936). Cette intrusion a par la suite été reconnue sous les noms informels de « granite d’Okikodoseck » (Eakins, 1970), « granodiorite ou diorite quartzifère de Nepawa » (Eakins, 1972), « granite » (Eakins, 1973; Gilman, 1977) et « pluton du lac Abitibi » (Lacroix, 1995; Tremblay et al., 1996). Le nom formel de Batholite du Lac Abitibi-Okikodesik apparaît dans les travaux de Rive (1994; également « Batholite de la baie Okikodésik [Lac Abitibi] »), de Beausoleil (2000a-d) et de Beausoleil et Goutier (2000a-b). Différentes phases sont reconnues par plusieurs auteurs (Rive, 1994; Lacroix, 1995; Tremblay et al., 1996; Beausoleil, 2000a-d; Beausoleil et Goutier, 2000a-b), mais aucune subdivision informelle de l’unité n’est donnée (voir le tableau ci-dessous). Ces subdivisions ont été créées dans le cadre de la rédaction de cette fiche stratigraphique. Le nom de l’unité fait référence au lac Abitibi et à la baie Okikodosik située dans la partie NE de ce lac, à la frontière avec l’Ontario (coin SE du feuillet 32D13).

Le Batholite du Lac Abitibi-Okikodesik est principalement constitué de granodiorite à hornblende-biotite (nAabi1), de trondhjémite à biotite (nAabi2) dans sa partie sud et d’une petite zone de migmatite (nAabi3) sur sa bordure est. Le batholite, qui fait partie de la série TGGM (tonalite-granodiorite-granite-quartz monzonite quartzifère) de Feng et Kerrich (1992), possède une composition globale variable qui chevauche les champs de trondhjémite-tonalite-granodiorite, avec de rares monzodiorites quartzifères (Lacroix, 1995).

Batholite du Lac Abitibi-Okikodesik 1 (nAabi1) : Granodiorite à hornblende-biotite

L’unité nAabi1 est constituée de granodiorite à hornblende et biotite (Tremblay et al., 1996; Beausoleil, 2000a-d; Beausoleil et Goutier, 2000a-b). La roche est grise ou gris rosé en cassure fraiche avec une patine d’altération grise, gris clair, chamois ou encore rose grisâtre en présence d’hématitisation des feldspaths, équigranulaire à grain moyen à localement grossier et à structure généralement xénomorphe (Eakins, 1972; Gilman, 1977; Rive, 1994). Elle présente une structure foliée bien soulignée par l’orientation des minéraux ferromagnésiens et par l’aplatissement des xénolithes centimétriques riches en hornblende ainsi que par l’orientation des enclaves de schiste à hornblende. La roche est composée de plagioclase (~50 %), de feldspath potassique (orthose ou microcline), de quartz (~15 %), de hornblende vert foncé à noire (~30 %), de biotite, d’épidote, de sphène, d’apatite et d’actinote aciculaire. Elle contient par endroits de gros (≤5 cm) phénocristaux allotriomorphes à hypidiomorphes de feldspath blanc ou rose (principalement de l’oligoclase avec des proportions moindres d’albite et de microcline). Le plagioclase est finement maclé et légèrement zoné, il contient de nombreuses petites inclusions de zoïsite, est partiellement saussuritisé et fortement séricitisé en son centre. Les grains fins de microcline sont tardifs et interstitiels, quelques myrmékites sont présentes. Le quartz se présente habituellement en agrégats granulaires ou en petits grains interstitiels, déformés. De gros cristaux d’épidote et de petits amas de muscovite sont associés à la biotite. Avec l’altération, cette dernière est partiellement chloritisée et renferme des minéraux opaques en proportion importante.

Rive (1994) décrit également une phase de granodiorite à biotite dans le canton de Des Méloizes (extrémité ouest du feuillet 32D14-200-0201). Cette phase présente une cassure fraiche grise, une patine gris clair à chamois, une granulométrie moyenne à grossière, une structure granulaire localement porphyroïde et une structure globalement massive avec une foliation frustre localement. La roche est généralement homogène, mais présente quelques rares petites enclaves aplaties riches en hornblende. Elle est composée de quartz, de plagioclase, de feldspath potassique (orthose et microcline), de biotite, d’épidote, de sphène, d’apatite, de zircon et de chlorite associée à des minéraux opaques.

Batholite du Lac Abitibi-Okikodesik 2 (nAabi2) : Trondhjémite à biotite

L’unité nAabi2 est constituée de trondhjémite à biotite (Beausoleil, 2000a-c; Beausoleil et Goutier, 2000a-b). Très peu d’information est disponible pour cette unité et elle semble se distinguer principalement de l’unité nAabi1 par l’absence de hornblende entraînant un plus faible pourcentage de minéraux ferromagnésiens.

Batholite du Lac Abitibi-Okikodesik 3 (nAabi3) : Migmatite

Le contact des roches intrusives felsiques avec les roches vertes métamorphisées (amphibolitisées) et déformées encaissantes est par endroits marqué par des brèches intrusives et de petites zones migmatitisées (Gilman, 1977).

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