Lang (1933) et Buffam et Lang (1934) décrivent un batholite de granite porphyrique dans la région des cantons de Launay et de Privat (feuillets 32D10-200-0102 et 32D10-200-0202) dont les contours correspondent à l’actuel Batholite de Taschereau. Lang (1933) réfère au batholite du lac Robertson et affirme que ce batholite contient des roches plus mafiques ressemblant à de la diorite et à de la granodiorite en faible proportion, mais trop remaniées pour être identifiées avec exactitude. Ces auteurs ne différencient donc pas les différentes phases de l’intrusion ni le Pluton de Launay qui correspond à la phase de granite porphyrique et qui est situé à l’intérieur du Batholite de Taschereau.

Dans cette même région, Ross (1939) et Eakins (1974) décrivent plutôt une masse de granite et de granodiorite. Sans nommer formellement l’unité, Ross (1939) identifie des sous-unités lithologiques à cette intrusion, dont du granite à biotite-hornblende (3b), du granite et de la syénite à hornblende (3c) et de la granodiorite (3d) qui correspondent à la partie est du Batholite de Taschereau tel que défini dans le cadre de la rédaction de cette fiche stratigraphique (unité nAtsr1), ainsi que du granite porphyrique (3a) qui correspond au Pluton de Launay. Au nord de cette masse, Ross (1939) identifie également une unité de diorite, de diorite quartzifère et de gabbro plus ancien (2) équivalente à l’unité nAtsr2. Plusieurs dizaines d’années plus tard, Doucet (2001a; 2001b) introduit le Batholite de Taschereau pour décrire ces unités de roches intrusives intermédiaires à mafiques. Le nom fait référence à la ville et au lac éponyme de Taschereau, en Abitibi.

Le Batholite de Taschereau est constitué d’une masse importante de tonalite et de granodiorite (nAtsr1), d’une phase plus mafique comprenant de la diorite, de la diorite quartzifère et du gabbro et occupant une partie du pourtour du batholite (nAtsr2), ainsi que d’une phase mineure de composition monzonitique (nAtsr3) à l’extrémité occidentale du batholite (Beausoleil et Doucet, 2000; Beausoleil et Goutier, 2000; Doucet, 2001a, 2001b). Le Batholite de Taschereau contient quelques zones minéralisées aurifères, notamment au contact avec le Pluton de Launay, qui pourraient être associées aux minéralisations polymétalliques de seconde époque définies par Lacroix (1998) et marquées par la formation de zones minéralisées en Cu-Au d’affinité porphyrique.

Batholite de Taschereau 1 (nAtsr1) : Tonalite et granodiorite

Le Batholite de Taschereau est principalement constitué de tonalite et de granodiorite. Ces roches sont gris blanchâtre en patine d’altération et gris pâle en cassure fraiche, de granulométrie moyenne (3 à 5 mm) et généralement équigranulaire (Doucet, 2001b). La bordure de l’intrusion est faiblement foliée par endroits. Quelques enclaves déformées de composition mafique à ultramafique (basalte amphibolitisé ou hornblendite), de 2 à 10 cm de diamètre, ont été observées localement. Les phases granodioritiques contiennent jusqu’à 15 % de biotite. Certaines phases présentent une composition leucotonalitique et une granulométrie légèrement plus grossière (jusqu’à 1 cm).

En lame mince, les roches contiennent du plagioclase, du quartz, de la biotite et de l’amphibole en proportion variable. Les minéraux secondaires sont le feldspath potassique (dans la granodiorite), les minéraux opaques, le sphène, l’apatite et l’épidote. Le plagioclase, généralement maclé polysynthétique ou de Carlsbad, est légèrement à fortement altéré, la hornblende est partiellement épidotisée et la biotite est partiellement à totalement chloritisée.

Batholite de Taschereau 1a (nAtsr1a) : Tonalite avec altération potassique

Le contact entre le Batholite de Taschereau et le côté ouest du Pluton de Launay est caractérisé par une altération potassique (microcline) marquée par de la tonalite qui s’étend sur plusieurs centaines de mètres (Doucet, 2001b). 

Batholite de Taschereau 2 (nAtsr2) : Diorite, diorite quartzifère et gabbro

Une phase plus mafique comprenant de la diorite, de la diorite quartzifère et du gabbro occupe une partie du pourtour du batholite (Doucet, 2001b). La diorite et la diorite quartzifère sont grises à blanchâtres, à reflet verdâtre (Ross, 1939), de granulométrie moyenne à fine, massives et non déformées. Elles se composent principalement de cristaux prismatiques de hornblende vert foncé à noire, partiellement chloritisée, et de proportions variables de plagioclase calcique fortement altéré (Ross, 1939). En général, ces roches ressemblent fortement à la syénite à hornblende du Batholite de Guyenne, plus au nord (Ross, 1939). De la biotite et de la pyrite ont également été observées en affleurement (p. ex. 1999-PD-2384). Le gabbro n’est pas défini.

Batholite de Taschereau 3 (nAtsr3) : Monzonite

Une phase mineure de composition monzonitique, de granulométrie moyenne, est restreinte à l’extrémité est du batholite (Doucet, 2001b), en périphérie de l’unité nAtsr2.

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