Membre de Coleman
Étiquette stratigraphique : [ppro]cl
Symbole cartographique : pPcl
 

Première publication :  
Dernière modification :

 

 

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
pPcl2 Arkose
pPcl1 Arkose et conglomérat polygénique
 
Auteur(s) :
Thomson, 1957
Âge :
Paléoprotérozoïque
Stratotype :
Aucun
Région type :
Région à l’est du lac Témiscamingue (rivière des Outaouais) (feuillets SNRC 31M03 NW et 31M06)
Province géologique :
Subdivision géologique :
Aucune
Lithologie :Arkose et conglomérat polygénique
Catégorie :
Lithostratigraphique
Rang :
Membre
Statut :Formel
Usage :Actif

 

 

 

Unité(s) apparentée(s)
  • Supergroupe de l’Huronien
    • Groupe de Flack Lake(Ontario)
      • Formation de Bar River (Ontario)
      • Formation de Gordon Lake (Ontario)
    • Groupe de Cobalt
    • Groupe de Quirke Lake (Ontario)
      • Formation de Serpent  (Ontario)
      • Formation d’Espanola (Ontario)
      • Formation de Bruce (Ontario)
    • Groupe de Hough Lake (Ontario)
      • Formation de Mississagi (Ontario)
      • Formation de Pecors (Ontario)
      • Formation de Ramsay Lake (Ontario)
    • Groupe de Elliot Lake (Ontario)
      • Formation de McKim (Ontario)
      • Formation de Matinenda (Ontario)
      • Formation de Copper Cliff (Ontario)
      • Formation de Stobie (Ontario)
      • Formation de Elsie Mountain (Ontario)
 
 

Historique

Les roches sédimentaires de type huronien correspondant au Membre de Coleman sont d’abord incluses dans la « série de Cobalt moyenne » où elles sont divisées en une unité d’arkose, de grauwacke et d’ardoise ainsi qu’en une unité de conglomérat arrondi (Harvie, 1911). Wilson (1918) inclut également ces roches dans la série de Cobalt, mais sans les diviser. Dans la carte régionale de la Commission géologique du Canada, elles sont par la suite associées à la Formation de Gowganda (GSC, 1943). Dans la région de Saint-Édouard-de-Fabre (feuillet SNRC 31M03 NW), une unité de grauwacke, « siltstone »-argilite et quartzite ainsi qu’une unité de conglomérat correspondant au Membre de Coleman sont assignées à la Formation de Gowganda qui est elle-même associée à la série de Cobalt (Huronien moyen) (Mauffette, 1951, 1953). Similairement, Robert (1962) définit une unité de grès vert ou saumon contenant localement des interstratifications de conglomérat ou du siltstone et de l’argilite ainsi qu’une unité de conglomérat. Au nord (feuillets 31M11 SW et 31M12 SE), les roches du Membre de Coleman ne sont pas distinguées de l’arkose de Lorrain, accompagnée de quartzite, dans la série de Cobalt (Huronien) (Chagnon, 1963). Quelques années plus tard, la nomenclature de ce secteur est modifiée pour la Formation de Lorrain (arkose et quartzite) et le Groupe de Cobalt (conglomérat) (Chagnon, 1968). Dans le même secteur, Richard et Sanschagrin (1980) décrivent de l’arkose et du conglomérat pour la Formation de Gowganda (Membre de Coleman).

Du côté ontarien, la Formation de Gowganda est divisée en « Membre inférieur de Coleman » et « Membre supérieur de Firstbrook » par Thomson (1957). Du côté québécois, le Membre de Coleman est officiellement introduit et rattaché à la Formation de Gowganda et au Groupe de Cobalt par Sanschagrin (1980). Trois unités sont alors distinguées : un conglomérat basal, un conglomérat et une arkose. Dans les cartes de compilation du Ministère, le Membre de Coleman est constitué d’arkose et de conglomérat polygénique, sans être subdivisé (Beausoleil, 1999, 2000a-d; Goutier, 1999a-b; Goutier et al., 1999). Dans leur synthèse géologique et géochimique du Groupe de Cobalt, Richer-Laflèche et al. (2020) le décrivent comme un conglomérat polymicte de base surmonté de grès et de shale. Du côté ontarien, le Membre de Coleman se compose de diamictite, de conglomérat polygénique, de grès grossier ainsi que de mudstone et siltstone laminés (White et Sherlock, 2018). Il est subdivisé en deux unités informelles dans le cadre de la rédaction de cette fiche stratigraphique. Le nom fait référence à la municipalité de canton de Coleman, du district de Timiskaming, située du côté ontarien de la rivière des Outaouais (feuillet 31M05).

Description

Le Membre de Coleman débute par un conglomérat de base qui passe progressivement à un conglomérat polygénique et est, par la suite, surmonté d’une séquence de grès impur (arkose), conglomératique par endroits, et localement de shale (Sanschagrin, 1980; Richer-Laflèche et al., 2020). La séquence de grès est beaucoup plus épaisse que le conglomérat, tant au Québec qu’en Ontario (Sanschagrin, 1980). Le Membre de Coleman est subdivisé en une unité d’arkose et de conglomérat polygénique (nAcl1) et en une unité d’arkose (nAcl2).

 

Membre de Coleman 1 (pPcl1) : Arkose et conglomérat polygénique

Le conglomérat repose en discordance soit sur des intrusions granitiques (p. ex. Batholite de Belleterre-Fugèreville), soit sur des roches métavolcaniques archéennes (Groupe de Baby et Formation d’Angliers), soit sur le niveau de mudrock du Membre de Fabre (Sanschagrin, 1980). À la base, s’il apparait au-dessus des roches archéennes, il montre un conglomérat basal dont l’épaisseur est <5 m. S’il repose directement sur le socle granitique, sa base renferme de gros blocs anguleux de granite sur quelques 4 ou 5 m. Le conglomérat de base est immature de par l’abondance de clastes instables (basalte) et de fragments peu arrondis (Richer-Laflèche et al., 2020). Les éléments s’arrondissent et diminuent progressivement de grosseur vers le sommet, passant progressivement à un conglomérat polygénique (Sanschgrin, 1980). Ce dernier est également marqué par une augmentation des éléments d’origine volcanique ou sédimentaire (mudrock du Membre de Fabre). Le conglomérat dépasse 30 m d’épaisseur et contient occasionnellement quelques lentilles de grès (Sanschagrin, 1980). Il ne montre pas de stratification et est caractérisé par un mauvais classement des fragments (Sanschagrin, 1980; Richer-Laflèche et al., 2020). 

La matrice est généralement non laminée et sa nature pourrait suggérer une origine glaciaire (Richer-Laflèche et al., 2020). Les roches sédimentaires de la Formation de Gowganda sont par ailleurs reconnues pour contenir des faciès témoignant d’une grande période glaciaire (p. ex. tillite/diamictite) (White et Sherlock, 2018; Richer-Laflèche et al., 2020). Par ailleurs, la surface granitique sous-jacente montre localement des fractures remplies par la matrice du conglomérat (Sanschagrin, 1980). En affleurement, le conglomérat ne semble pas déformé, mais il est coupé de nombreux joints et diaclases possiblement reliés au rift du Témiscamingue (Richer-Laflèche et al., 2020).

Le conglomérat passe graduellement à du grès impur et de l’arkose (Sanchagrin, 1980). La minéralogie des grains, en très grande partie feldspathique, et la proportion de la matrice indiquent qu’il s’agit de wacke. Il y a enrichissement en quartz de la base vers le sommet de la séquence (Valiquette, 1962). La roche est communément bien litée (Richer-Laflèche et al., 2020) et montre des stratifications entrecroisées qui indiquent une source située au NW de la région de Saint-Édouard-de-Fabre (Valiquette, 1962). Quelques rides de plage ont également été observées (Sanschagrin, 1980). L’épaisseur a été évaluée à 111,6 m par Valiquette (1962). Ces roches sédimentaires immatures ont un pendage subhorizontal et ne semblent pas affectées par des plis ni par une foliation tectonique (Richer-Laflèche et al., 2020).

Un lit de shale rouge de 30 cm d’épaisseur est visible localement (Valiquette, 1962; Sanschagrin, 1980). Une brèche sédimentaire intraformationnelle comprenant des fragments de shale vert brunâtre est également visible en quelques endroits (Sanchagrin, 1980). Les fragments sont très anguleux, pratiquement rectangulaires, et de dimensions très variables. Les plus gros peuvent atteindre 1 m de longueur sur une quinzaine de centimètres de hauteur; la dimension moyenne est cependant de l’ordre du centimètre.

 

Membre de Coleman 2 (pPcl2) : Arkose

L’unité pPcl2 est constituée d’arkose similaire à celle décrite dans l’unité pPcl1.

 

Épaisseur et distribution

Le Membre de Coleman est situé dans la partie sud de la Province du Sud, à l’ouest du lac Témiscamingue (rivière des Outaouais) (feuillets SQRC 31M03-200-0201, 31M05-200-0202, 31M06, 31M11-200-0101 et 31M12-200-0102). La principale occurrence, à l’extrémité sud de la Province du Sud, s’étend sur près de 35 km selon une orientation NE-SW pour une largeur d’au plus 8 km. Une autre occurrence d’importance située plus au nord s’étend sur ~19 km selon une orientation NNW-SSE pour une largeur de 2 à 6 km. Plusieurs occurrences de plus petites dimensions, de l’ordre des centaines de mètres à quelques kilomètres, se trouvent entre les deux occurrences principales.

 

Datation

Aucune.

Relations stratigraphiques

Le conglomérat du Membre de Coleman repose en discordance sur des unités (néo)archéennes, soit le Batholite de Belleterre-Fugèreville, le Groupe de Baby et la Formation d’Angliers, ou sur le Membre de Fabre (Sanschagrin, 1980). Le Membre de Coleman est surmonté en concordance par le Membre de Firstbrook ou la Formation de Lorrain (White et Sherlock, 2018; Richer-Laflèche et al., 2020). Il est coupé par les Intrusions de Nipissing (Richer-Laflèche et al., 2020).

Paléontologie

Pas de fossiles rapportés.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

BEAUSOLEIL, C., 1999. Compilation géologique 1/20 000 – 31M05-200-0202 POINTE-PICHÉ. In : MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31M. CG SIGEOM31M, 36 plans.

BEAUSOLEIL, C., 2000a. Compilation géologique 1/20 000 – 31M06-200-0101 VILLE-MARIE. In : MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31M. CG SIGEOM31M, 36 plans.

BEAUSOLEIL, C., 2000b. Compilation géologique 1/20 000 – 31M06-200-0102 LAC BRISEBOIS. In : MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31M. CG SIGEOM31M, 36 plans.

BEAUSOLEIL, C., 2000c. Compilation géologique 1/20 000 – 31M06-200-0201 LAVERLOCHÈRE. In : MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31M. CG SIGEOM31M, 36 plans.

BEAUSOLEIL, C., 2000d. Compilation géologique 1/20 000 – 31M06-200-0202 FUGÈREVILLE. In : MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31M. CG SIGEOM31M, 36 plans.

CHAGNON, J. Y., 1963. GEOLOGIE DE LA REGION DE GUIGUES – PONTLEROY, COMTES DE TEMISCAMINGUE ET DE ROUYN-NORANDA. MRN; RP 511, 18 pages, 1 plan.

CHAGNON, J. Y., 1963. PRELIMINARY REPORT, GEOLOGY OF GUIGUES – PONTLEROY AREA, TEMISCAMINGUE AND ROUYN-NORANDA COUNTIES. MRN; RP 511(A), 17 pages, 1 plan.

CHAGNON, J. Y., 1968. QUINZE LAKE-BARRIERE LAKE AREA, TEMISCAMINGUE COUNTY. MRN; RG 134(A), 117 pages, 1 plan.

CHAGNON, J. Y., 1968. REGION DES LACS DES QUINZE ET BARRIERE, COMTE DE TEMISCAMINGUE. MRN; RG 134, 120 pages, 1 plan.

GOUTIER, J., 1999a. Compilation géologique 1/20 000 – 31M11-200-0101 NOTRE-DAME-DU-NORD. In : MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31M. CG SIGEOM31M, 36 plans.

GOUTIER, J., 1999b. Compilation géologique 1/20 000 – 31M12-200-0102 NOTRE-DAME-DU-NORD. In : MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31M. CG SIGEOM31M, 36 plans.

GOUTIER, J., BÉLANGER, M., OUELLET, M.-C., BEAUSOLEIL, C., 1999. Compilation géologique 1/20 000 – 31M03-200-0201 SAINT-ÉDOUARD-DE-FABRE. In : MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31M. CG SIGEOM31M, 36 plans.

HARVIE, R., 1911. GEOLOGY OF A PORTION OF FABRE TOWNSHIP, PONTIAC COUNTY. MRN; AP 1911-01, 34 pages, 1 plan.

MAUFFETTE, P., 1951. RAPPORT GEOLOGIQUE SUR UNE PARTIE DU CANTON DE FABRE, COMTE DE TEMISCAMINGUE. MRN; DP 088, 64 pages.

MAUFFETTE, P., 1953. PRELIMINARY REPORT ON A PART OF FABRE TOWNSHIP, TEMISCAMINGUE COUNTY. MRN; RP 274(A), 7 pages, 1 plan.

MAUFFETTE, P., 1953. RAPPORT PRELIMINAIRE SUR UNE PARTIE DU CANTON DE FABRE, COMTE DE TEMISCAMINGUE. MRN; RP 274, 11 pages, 1 plan.

RICHARD, M., SANSCHAGRIN, Y., 1980. RAPPORT SUR LA GEOLOGIE, CANTON GUIGUES. EXPLORATION AIGUEBELLE INC, rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 37423, 33 pages, 7 plans.

RICHER-LAFLÈCHE, M., MOORHEAD, J., GOUTIER, J., 2020. Géologie et géochimie des roches volcaniques du Groupe de Baby et des roches sédimentaires archéennes et protérozoïques des groupes de Pontiac et de Cobalt au Témiscamingue. INRS – EAU, TERRE ET ENVIRONNEMENT, MERN; MB 2020-12, 198 pages.

ROBERT, J. L., 1962. Preliminary report on Fabre-Mazenod area, Témiscamingue county. MRN; RP 485(A), 10 pages, 1 plan.

ROBERT, J. L., 1962. Rapport préliminaire sur la région de Fabre-Mazenod, comté de Témiscamingue. MRN; RP 485, 11 pages, 1 plan.

SANSCHAGRIN, Y., 1980. GEOLOGIE DU CANTON DE FABRE (COMTE DE PONTIAC – TEMISCAMINGUE). MRN; DPV 765, 63 pages, 1 plan.

 

Autres publications

CANADA GEOLOGICAL SURVEY (GSC). Bureau of Geology and Topography, 1943. Southern Quebec, west sheet. Commission géologique du Canada; Carte série « A » 703A, (éd. réimpression), 1 feuille. https://doi.org/10.4095/261791

THOMSON, R. 1957. The Proterozoic of the Cobalt area. In: The Proterozoic in Canada; Royal Society of Canada; Special Publication Number 2, pages 41-45. https://utorontopress.com/9781487599027/the-proterozoic-in-canada/

VALIQUETTE, G. 1962. Étude des sédiments huroniens du canton de Fabre, Témiscamingue. Thèse de maîtrise inédite; Université Laval; 107 pages.

WHITE, S.E., SHERLOCK, R.L. 2018. Structure and stratigraphy of Archean volcanic units and the Paleoproterozoic Cobalt Group near Cobalt, Ontario. In: Summary of Field Work and other Activities, 2018. Ontario Geological Survey; Open File Report 6350, pages 38-1 – 38-8. https://merc.laurentian.ca/sites/default/files/6350-38_white_sherlock_me.pdf

WILSON, M.E. 1918. Timiskaming County, Quebec. Commission géologique du Canada; Carte série « A » 145A, 1 feuille. https://doi.org/10.4095/107983

 

Citation suggérée

Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Membre de Coleman. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-sud/membre-de-coleman [cité le jour mois année].

 

Collaborateurs

Première publication

Céline Dupuis, géo., Ph. D. celine.dupuis@mrnf.gouv.qc.ca (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Charles St-Hilaire, géo., M. Sc. (lecture critique et évision linguistique).

 

 

5 février 2024