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Suite intrusive de Schwartz
Étiquette stratigraphique : [mpro]swz
Symbole cartographique : mPswz
 

Première publication :  
Dernière modification : 

 

 

 

 

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
Aucune
 
Auteur(s) :
Bilodeau, 2022
Âge :
Mésoprotérozoïque
Stratotype :
Affleurements de référence 2021-CB-1113, 2021-CB-1242 et 2021-CB-1111
Région type :
Partie NE de la région de l’Île-du-Grand-Calumet (feuillet SNRC 31F10)
Province géologique :
Subdivision géologique :
Lithologie :Roches intrusives intermédiaires et felsiques
Catégorie :
Lithodémique
Rang :
Lithodème
Statut :Formel
Usage :Actif

 

 

 

 

 

 

Historique

La Suite intrusive de Schwartz a été introduite par Bilodeau (2022) à la suite d’un levé géologique réalisé dans la région de l’Île-du-Grand-Calumet en 2021.

 

Description

La Suite intrusive de Schwartz regroupe des roches calco-alcalines de composition intermédiaire à felsique. Deux faciès lithologiques ont été différenciés d’après leur proportion de feldspath potassique, soit un faciès de monzonite quartzifère et un faciès de granite à feldspath alcalin. Ces deux lithologies sont coupées par des dykes de composition felsique à mafique. La Suite intrusive de Schwartz se singularise des autres unités intrusives de la région par une signature radiométrique plus élevée et une susceptibilité magnétique plus faible. Les données spectrométriques enregistrées sur les affleurements avec un spectromètre portable RS-125 révèlent un environnement thorifère. Le comptage radiométrique est généralement élevé par rapport au bruit de fond ambiant et comprend quelques valeurs supérieures à 1000 coups par seconde (c/s), avec un maximum ponctuel de 11 000 c/s (p. ex. affleurement 2021-CB-1111).

Monzonite quartzifère

Le premier faciès regroupe essentiellement des monzonites quartzifères et en moindre mesure des monzodiorites et des granodiorites. Ces roches possèdent une couleur beige clair à moyen, beige rosé ou gris rosé en patine altérée et de couleur gris-rose ou beige-rose moyen à foncé en surface fraîche. La monzonite quartzifère est très foliée et de granulométrie fine à moyenne. Elle se compose de 50 à 65 % de plagioclase faiblement damouritisé, jusqu’à 25 % d’orthose, de 1 à 15 % de microcline et de ~10 % de quartz, atteignant localement 25 %. Les feldspaths et le quartz sont déformés et présentent une extinction roulante en microscopie, des patrons en échiquier et des migrations en bordure de grain. Les minéraux ferromagnésiens représentent jusqu’à 20 % de la composition, dominés par 15 % de hornblende à grain fin à moyen. Les autres minéraux présents comprennent 2 % de clinopyroxène, 1 à 2 % de biotite, l’épidote atteignant 5 % pour certains échantillons ainsi que 2 % de sulfures. Les minéraux accessoires sont l’apatite, le zircon, l’allanite et la titanite. La monzonite quartzifère renferme en moyenne 10 % de petits rubans quartzofeldspathiques hololeucocrates rosés, lesquels sont interprétés comme une génération de petites injections transposées dans la foliation.

 

Granite à feldspath alcalin

Le faciès de granite à feldspath alcalin arbore une couleur rose ou beige clair en patine altérée et des teintes variables en surface fraîche, allant de rose clair à foncé ou gris moyen à foncé. Les roches sont de granulométrie fine à moyenne et foliées à rubanées. Elles se composent de 30 à 70 % de microcline et d’orthose, notamment perthitique pour certains échantillons, en plus de ~10 % de plagioclase et 20 à 30 % de quartz. Les feldspaths potassiques sont plus fins que les plagioclases pour l’ensemble des affleurements de ce faciès. Le quartz et les feldspaths sont recristallisés, et la roche ne montre pas de structure granoblastique bien développée. Les minéraux ferromagnésiens représentent généralement <10 % du volume de la roche, dont 5 % de clinopyroxène, 1 à 2 % de biotite et 1 % de hornblende. On note localement la présence de minéraux grossiers coronitiques isolés de couleur brune qui sont interprétés comme de l’orthopyroxène entouré de hornblende. Les minéraux accessoires comprennent l’épidote, les minéraux opaques, l’apatite, la titanite et le zircon. Le granite à feldspath alcalin renferme également des petits rubans quartzofeldspathiques hololeucocrates rosés transposés dans la foliation. On note par endroits la présence d’un faible pourcentage de petites enclaves de composition mafique à intermédiaire et d’enclaves ou lambeaux de marbre calcitique de couleur orangée. Des niveaux tabulaires concordants d’amphibolite dérivée d’une diorite représentent un pourcentage important de certains affleurements (p. ex. 2021-CB-1116).

 

Dykes de granite à feldspath alcalin à grain grossier

Les lithologies principales sont coupées par 10 à 40 % d’injections felsiques potassiques tardives formant des dykes isolés d’un maximum de 15 m de puissance ou des essaims denses de veines centimétriques à métriques. Les roches sont hololeucocrates, essentiellement de teinte rose moyen clair et blanc rosé en patine altérée. Elles sont pour la plupart très hétérogènes en composition et en granulométrie, passant de moyenne à très grossière au sein d’un même échantillon. Les roches se composent essentiellement de quartz et de feldspath potassique, notamment sous forme de myrmékites et de mosaïques de cristaux granoblastiques. Les contacts des dykes avec l’encaissant sont francs, non planaires et coupent la foliation de façon sécante à subconcordante.

 

Dykes de gabbro à grain grossier

Des injections tardives et polyphasées de roches mésocrates, de composition intermédiaire à mafique, coupent certaines parties des faciès principaux. Les dykes sont de taille très variable, allant de centimétrique jusqu’à un maximum de 8 m de puissance. Ils sont composés d’une proportion équivalente de cristaux fins à très grossiers de deux variétés de clinopyroxènes et/ou d’amphiboles calciques, dont le diopside vert noirâtre ou blanc à gris clair laiteux. Certains de ces cristaux clairs sont possiblement de la néphéline. Les dykes se caractérisent par des structures coronitiques pluricentimétriques, notamment des auréoles de fins cristaux verts autour d’amas de cristaux blancs plus grossiers. Cette structure particulière est interprétée comme étant d’origine magmatique. On trouve à certains endroits les évidences d’une phase à grain grossier coupant une phase plus fine. Certains corps localement difformes rappellent des enclaves hétérogranulaires très riches en pyroxènes, représentant possiblement des enclaves de roche calcosilicatée partiellement assimilées et métamorphisées par l’unité principale. Le comptage radiométrique obtenu sur ces injections est généralement faible par rapport à celui des injections felsiques et potassiques décrites précédemment. Ces roches sont caractérisées par un bruit de fond radiométrique relativement élevé de ~280 c/s, avec un maximum ponctuel de 10 500 c/s (p. ex. affleurement 2021-CB-1109).

 

Épaisseur et distribution

La Suite intrusive de Schwartz constitue une seule entité reconnue au NE de la région de l’Île-du-Grand-Calumet (feuillet 31F10). La superficie totale de l’unité est inconnue et l’extension du Schwartz se prolonge dans les feuillets voisins (feuillets 31F09, 31F15 et 31F16). D’après les levés aéromagnétiques de basse résolution, les dimensions de l’unité sont grossièrement estimées à 6 km sur 5,5 km pour une superficie de 33 km².

 

Datation

Un échantillon de granodiorite homogène et foliée à hornblende prélevé à l’affleurement 2021-CB-1242 a été analysé pour datation par LA-ICPMS. Les cœurs de zircons ont retourné un âge de 1254 ±20 Ma, interprété comme l’âge de cristallisation de l’intrusion (Davis, 2023). Un âge de 1073 ±8 Ma a été obtenu à partir des couronnes de surcroissances des mêmes cristaux, lesquels sont possiblement associés à l’épisode de métamorphisme régional de la phase ottawanienne de l’orogenèse grenvilienne (Rivers, 1989).

 

UnitéÉchantillonSystème isotopiqueMinéral/MatérielÂge de cristallisation (Ma)(+)(-)Âge métamorphique (Ma)(+)(-)Référence(s)
mPswz2021-CB-1242AU-PbZircon12542020107388Davis, 2023

 

 

Relations stratigraphiques

Tous les affleurements de la Suite intrusive de Schwartz ont été répertoriés dans le secteur nord-ouest dans la région de l’Île-du Grand-Calumet (feuillet 31F10), formant la seule entité cartographiée de cette unité. Les données géochronologiques indiquent qu’elle représente la plus vieille unité intrusive cartographiée de la région. Elle renferme des niveaux plus anciens de marbre orangé appartenant probablement à la Séquence supracrustale des Outaouais (mPoua1a) et d’amphibolite dioritique d’affiliation inconnue. Les dykes de gabbro et les injections felsiques hololeucocrates décrits précédemment dans la présente fiche n’ont pas été observés ailleurs que dans la Suite intrusive de Schwartz, laissant supposer que la Suite intrusive de Litchfield avoisinante recoupe chronologiquement toutes les lithologies du Schwartz. Cependant, les dykes de gabbro semblent recouper la foliation de la lithologie principale, traduisant un âge de mise en place relativement jeune.

 

Paléontologie

Ne s’applique pas.

 

Références

 

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

BILODEAU, C., 2022. Géologie de la région de l’Île-du-Grand-Calumet, Province de Grenville, Outaouais, Québec, Canada. MERN; BG 2022-07, 1 plan.

DAVIS, D.W., 2023. Rapport sur les datations U-Pb de roches du Québec 2021-2022. MRNF; MB 2023-02

 

Autres publications

RIVERS, T., MARTIGNOLE, J., GOWER, C.F., DAVIDSON, A., 1989. New tectonic divisions of The Grenville Province, southeast Canadian Shield. Tectonics; volume 8, pages 63-84. doi.org/10.1029/TC008i001p00063

Citation suggérée

 

Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Suite intrusive de Schwartz. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-de-grenville/suite-intrusive-de-schwartz [cité le jour mois année].

 

Collaborateurs

 

Première publication

Carl Bilodeau, géo., M. Sc. carl.bilodeau@mern.gouv.qc.ca (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Abdelali Moukhsil, géo., Ph. D. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML).

 

 

16 juin 2023