Dernière modification :
Auteur(s) : |
Moukhsil et El Bourki, 2021
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Âge : |
Mésoprotérozoïque
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Stratotype : | Affleurement de référence 2020-AM-029 |
Région type : |
Région entre les lacs à Jean-Marie et aux Rognons (partie NW du feuillet SNRC 32H02)
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Province géologique : | |
Subdivision géologique : | |
Lithologie : | Roches intrusives felsiques et intermédiaires |
Catégorie : |
Lithodémique
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Rang : |
Suite
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Statut : | Formel |
Usage : | Actif |
Aucune
Historique
La Suite intrusive de Jean-Marie a été définie lors des travaux de cartographie de Moukhsil et El Bourki (2021) à ~65 km au NW du lac Saint-Jean. Cette unité est constituée de plusieurs phases réparties en une intrusion bien circonscrite à partir du levé aéromagnétique (Intissar et Benahmed, 2015).
Description
La Suite intrusive de Jean-Marie est constituée d’un batholite polyphasé composé de charnockite, de granite à feldspath alcalin, de syénite quartzifère et à hypersthène, de syénogranite, de gabbronorite et de gabbro. Elle contient des enclaves de paragneiss et de gneiss granitique.
La charnockite est de teinte brun rouille en patine d’altération, verdâtre à grisâtre en surface fraiche, et à grain moyen. La roche présente une fabrique planaire issue d’une déformation à l’état solide qui est plus importante surtout le long de la bordure de l’intrusion, où la roche devient également granoblastique à granulométrie fine. Quelques affleurements présentent une structure porphyroïde à porphyroclastique (p. ex. affleurement 2020-ME-1102). La charnockite contient de l’hypersthène, du clinopyroxène, du quartz, du feldspath potassique, du plagioclase, de la hornblende, de la biotite et des minéraux accessoires comme l’apatite et le zircon, accompagnés de minéraux opaques (magnétite et pyrite). Le syénogranite ressemble à la charnockite; cependant, toutes les roches de ce type ont <2 % d’orthopyroxène.
Le granite à feldspath alcalin a une teinte variable d’un affleurement à l’autre. En général, il est rose à gris-rose en patine d’altération et rose-gris en surface fraiche, en plus de présenter une foliation de déformation à l’état solide. Il est à grain fin à moyen et se compose de quartz, de feldspath potassique perthitique ou non, de plagioclase, de biotite, de magnétite, de traces de pyroxènes (orthopyroxène et clinopyroxène) et de minéraux accessoires (zircon, épidote, apatite).
La syénite quartzifère et à hypersthène est de teinte variable d’un affleurement à l’autre. Elle est blanchâtre, rosée, noire ou grise en patine d’altération et rose-beige en surface fraiche. La roche est à grain grossier à localement porphyroïde, et foliée. Sur le terrain, la teneur en orthopyroxène varie de 5 % à 8 % et est associée à la biotite, à la magnétite et au clinopyroxène. Au microscope, on reconnait en plus les minéraux suivants : quartz polygonal à extinction roulante, phénocristaux de feldspath potassique perthitique ou non, plagioclase localement à symplectite myrmékitique, hornblende et quelques cristaux d’allanite. Les minéraux accessoires sont le zircon et l’apatite.
La gabbronorite est de teinte gris-noir en patine d’altération et en surface fraiche. La roche est à structure ophitique et de granulométrie moyenne à grossière. La gabbronorite contient ~1 % d’amas de leuconorite de teinte blanc-gris en surfaces fraiche ou altérée et de granulométrie moyenne à grossière. Les amas de leuconorite ont un diamètre de 20 cm à 80 cm et présentent un contact diffus avec la gabbronorite, indiquant leur caractère cogénétique. Quelques affleurements de gabbro à grain fin à moyen ont été cartographiés parmi ceux de gabbronorite, et le gabbro prend surtout la forme de dykes centimétriques.
La gabbronorite contient de l’orthopyroxène, du clinopyroxène (augite) altéré, de la hornblende verte, de la biotite, de l’apatite et des minéraux opaques (magnétite, pyrite). Les amas de leuconorite contiennent du plagioclase et de l’orthopyroxène. Les deux lithologies montrent des structures magmatiques et sont injectées par la charnockite de la même suite. Localement, la gabbronorite injecte la charnockite. Ceci semble indiquer le caractère cogénétique sans mélange des deux magmas (gabbronoritique et granitique) mis en place à moyenne et haute pression (présence d’orthopyroxène magmatique dans les deux lithologies).
Les niveaux de gabbronorite et de gabbro de cette unité peuvent contenir des oxydes de fer et de titane avec un peu de phosphore et de vanadium. Ils présentent surtout de l’hémo-ilménite d’une taille de 1 mm à 1,5 mm. Une analyse géochimique a retourné des teneurs allant jusqu’à 31,20 % Fe2O3 et 5,73 % TiO2 (analyse 2020079554). La gabbronorite enrichie en oxydes peut être classée dans le type OAGN (OAGN = Oxyde-Apatite-Gabbronorite, acronyme proposé par Dymeck et Owens, 2001) avec ou sans apatite. La structure de l’OAGN est grenue. Celle-ci contient de l’hémo-ilménite disséminée ou concentrée dans des rubans et des lits millimétriques à centimétriques. Les rubans sont alors composés de plagioclase, de pyroxènes, de biotite, de hornblende, d’hémo-ilménite, d’ilménite, de magnétite et d’un peu d’apatite.
Épaisseur et distribution
La Suite intrusive de Jean-Marie (mPijm) est constituée d’une intrusion polyphasée cartographiée dans le NW du feuillet 32H02. L’interprétation des cartes aéromagnétiques a permis de l’étendre vers l’ouest (feuillet 32H03) et vers le nord (feuillets 32H06 et 32H07). Cette interprétation lui confère une forme elliptique avec un axe long de 30 km, d’orientation N-S, et un axe court de ~7 km orienté E-W.
Datation
Aucune.
Relations stratigraphiques
La Suite intrusive de Jean-Marie est en contact faillé avec la Suite intrusive de Bolduc et avec le Complexe de Barrois. Elle contient des enclaves et lambeaux de paragneiss et du gneiss granitique de ce complexe. Elle est aussi coupée par des dykes millimétriques à centimétriques de pegmatite granitique et par des veines et veinules à remplissage granitique.
Un dyke de pegmatite d’une puissance de 5 cm à 20 cm de composition syénitique coupe la Suite intrusive de Jean-Marie (échantillon 2020-ME-1087-C). Le dyke est l’hôte d’une minéralisation en éléments de terres rares (analyse 2020079504) enrichie en allanite (zone minéralisée de Jeb).
Paléontologie
Ne s’applique pas.
Références
Publications accessibles dans SIGÉOM Examine
INTISSAR, R., BENAHMED, S. 2015. Levé magnétique aéroporté dans le secteur ouest du Lac-St-Jean, Province de Grenville. MERN, GOLDAK AIRBORNE SURVEYS. DP 2015-06, 7 pages et 2 plans.
MOUKHSIL, A., EL BOURKI, M. 2021. Géologie de la région de Girardville, Province de Grenville, région du Saguenay – Lac-Saint-Jean, Québec, Canada. MERN. BG 2021-02, 1 plan.
Autres publications
DYMEK, R.F., OWENS, B.E., 2001. Petrogenesis of Apatite-rich rocks (nelsonite and oxide-apatite gabbronorite) associated with massif anorthosites. Economic Geology; volume 96, pages 797-815. doi.org/10.2113/gsecongeo.96.4.797
Citation suggérée
Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Suite intrusive de Jean-Marie. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-de-grenville/suite-intrusive-de-jean-marie [cité le jour mois année].
Collaborateurs
Première publication |
Abdelali Moukhsil, géo., Ph. D. abdelali.moukhsil@mern.gouv.qc.ca; Mhamed El Bourki, géo. stag., M. Sc. mhamed.elbourki@mern.gouv.qc.ca (rédaction) Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Fabien Solgadi, géo., Ph. D. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); Céline Dupuis, géo., Ph. D. (version anglaise); André Tremblay (montage HTML). |