Dernière modification : 11 juin 2025
| Auteur(s) : |
Lafrance et Daoudene, 2023
|
| Âge : |
Mésoprotérozoïque
|
| Stratotype : |
Aucun
|
| Région type : |
Région de Kegaska (feuillets SNRC 12K03 et 12K06)
|
| Province géologique : | |
| Subdivision géologique : | |
| Lithologie : | Granite à feldspath alcalin |
| Catégorie : |
Lithodémique
|
| Rang : |
Lithodème
|
| Statut : | Formel |
| Usage : | Actif |
Aucune
Historique
L’Intrusion de Parsons a été introduite par Lafrance et Daoudene (2023) pour définir une intrusion de granite à feldspath alcalin localisée dans le centre-sud de la région de Kegaska (feuillet SNRC 12K03). Le nom de l’unité provient de l’île Parsons située à ~7 km à l’est du village de Kegaska, dans la baie de Kegaska, en Basse-Côte-Nord.
D’abord incluse au sein de la Suite intrusive de Washicoutai en tant que lithodème, l’Intrusion Parsons en a été exclue par Daoudene et Lafrance (2024) à la suite des résultats géochronologiques obtenus pour cette unité.
Description
L’Intrusion de Parsons est constituée d’une lithologie principale dont la composition minéralogique est essentiellement celle d’un granite à feldspath alcalin et, en proportion moindre, d’une syénite quartzifère à feldspath alcalin. La roche est homogène, leucocrate et à grain moyen à fin. Elle est rose moyen à foncé autant sur la patine d’altération qu’en cassure fraiche. Elle est constituée de 65 à 75 % de feldspath potassique avec des pourcentages plus faibles de quartz (18 à 24 %), de plagioclase (3 à 5 %) et de minéraux ferromagnésiens (~5 %). La foliation est faible à modérée et marquée par l’orientation préférentielle des feuillets de biotite et par un très léger aplatissement des grains de quartz. Cette foliation porte une linéation tectonométamorphique variablement développée et soulignée par l’alignement des amas de biotite et par un faible étirement des grains de quartz.
En affleurement, le granite à feldspath alcalin est coupé par des injections pegmatitiques, centimétriques à métriques, le plus communément disposées parallèlement à la foliation. Ces injections sont roses ou blanchâtres et leur composition est similaire à celle de l’Intrusion de Parsons. Quoique généralement peu nombreuses, elles peuvent localement représenter jusqu’à 15 % de l’affleurement.
En lame mince, la roche est hétérogranulaire et les bordures entre les grains sont généralement arrondies. Le quartz forme de grandes plages xénomorphes à extinction ondulante. Selon l’échantillon, le feldspath potassique prend la forme soit de gros grains d’orthose perthitique, soit de grains moyens de microcline. Le plagioclase est à grain plus fin et interstitiel entre les grains plus grossiers. La biotite forme de petits feuillets brunâtres modérément à complètement chloritisés. De petits cristaux de grenat, couramment aplatis, sont disséminés dans la roche. Les phases accessoires principales sont l’épidote, le zircon et les minéraux opaques.
Les analyses d’échantillons choisis indiquent une composition assez homogène de granite à feldspath alcalin et une affinité alcaline-calcique et ferrifère (Lafrance et Daoudene, 2023).
Épaisseur et distribution
L’Intrusion de Parsons forme une masse lenticulaire orientée généralement N-S dans la partie centre-sud de la région de Kegaska (feuillet 12K03). Elle mesure 5 km de long sur 2 km de large, pour une superficie totale de ~11 km². Étant donné le pendage faible (~20°) de la foliation qui est exclusivement dirigée vers l’est dans la partie centrale de l’intrusion, son épaisseur réelle est de ∼700 m au maximum. La déformation qui caractérise la bordure NE de l’intrusion est associée à la Zone de cisaillement de Mistahini.
Datation
L’Intrusion de Parsons a un âge de mise en place elzévirien (1230 à 1180 Ma), jusqu’alors peu répertorié dans cette partie de la Province de Grenville. Les roches de cette intrusion ont été affectées par un évènement métamorphique d’âge grenvillien moyen (1050 à 1018 Ma).
| Unité | Numéro d’échantillon | Système isotopie | Minéral | Âge de cristallisation (Ma) | (+) | (-) | Âge métamorphique (Ma) |
(+) |
(-) |
Référence(s) |
| mPpsn | 23-YD-2093A | U-Pb |
Zircon Monazite |
1214,7 |
8,4 |
8,4 |
1032 |
8,2 |
8,2 |
Jean David, comm. pers., 2024 |
Relations stratigraphiques
L’Intrusion de Parsons est considérée comme l’une des plus jeunes unités de la région de Kegaska, comme illustré dans ce schéma stratigraphique (Lafrance et Daoudene, 2023). L’âge autour de 1215 Ma indique que les roches de cette unité sont au moins plus vieilles que celles des suites intrusives de Mantuh et de Washicoutai.
En bordure est de l’Intrusion de Parsons, les roches encaissantes de la Suite intrusive de Kegaska sont fortement déformées et montrent un rubanement gneissique. Des enclaves décimétriques de roches à texture porphyroïde semblables à celles décrites dans la Suite intrusive de Kegaska (mPkeg1a et mPkeg2a) ont aussi été observées localement au sein du granite à feldspath alcalin de l’Intrusion de Parsons. 
Bien que l’unité pegmatitique de la Suite intrusive de Washicoutai (nPwai4) soit nettement intrusive dans les roches de l’Intrusion de Parsons, la relation entre ces dernières et la monzonite quartzifère grise de la Suite intrusive de Washicoutai (nPwai3d) demeure ambiguë. Ces deux unités semblent se couper mutuellement et se mélanger, ce qui laisse penser qu’elles se soient mises en place de façon contemporaine. Les contacts entre les deux unités sont nets mais couramment festonnés. Étant donné les résultats géochronologiques obtenus dans un échantillon de l’Intrusion de Parsons et les relations de recoupement observés entre les unités mPpsn et nPwai3d, il est donc possible que la Suite intrusive de Washicoutai comprenne plusieurs intrusions d’âges légèrement différents.
Considérant que la majorité des roches de la Suite intrusive de Washicoutai sont peu ou non déformées, Daoudene et Lafrance (2024) ont préféré la maintenir comme une unité néoprotérozoïque en attendant la confirmation par datation. Toutefois, il y a de fortes chances que la mise en place des différentes unités de la Suite intrusive de Washicoutai se soit déroulée autour du grenvillien moyen à tardif, c’est-à-dire à la limite entre le Mésoprotérozoïque et le Néoprotérozoïque.
À l’affleurement 23-IL-3130, localisé sur l’île Parsons dans la baie de Kegaska, deux dykes métriques de monzogabbro noir à hornblende et biotite traversent l’île de part et d’autre selon une orientation E-W. Ces dykes sont similaires à ceux observés plus à l’ouest de la région, au sein de la Suite intrusive de Kegaska. Les différentes phases de roches mafiques à intermédiaires se présentant en dykes et en lentilles dans le secteur situé à l’ouest de la Zone de cisaillement de Musquaro sont décrites dans la fiche stratigraphique de la Suite intrusive de Kegaska.
Paléontologie
Ne s’applique pas.
Références
Publications accessibles dans SIGÉOM Examine
DAOUDENE, Y., LAFRANCE, I., 2024. Géologie de la région du lac Coacoachou, Province de Grenville, région de la Côte-Nord, Québec, Canada. MRNF; BG 2024-06, 1 plan.
LAFRANCE, I., DAOUDENE, Y., 2023. Géologie de la région de Kegaska, Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent, Province de Grenville, Québec, Canada. MRNF; BG 2023-12, 1 plan.
Citation suggérée
Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Intrusion de Parsons. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-de-grenville/intrusion-de-parsons [cité le jour mois année].
Collaborateurs
|
Première publication |
Isabelle Lafrance, géo., M. Sc. isabelle.lafrance@mrnf.gouv.qc.ca; Yannick Daoudene, géo., Ph. D. yannick.daoudene@mrnf.gouv.qc.ca (rédaction) Céline Dupuis, géo., Ph. D. et Philippe Pagé, géo., Ph. D. (coordination); Marc-Antoine Vanier, ing., M. Sc (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML). |