Intrusion de Grozieux
Étiquette stratigraphique : [mpro]grz
Symbole cartographique : mPgrz
 

Première publication :  
Dernière modification :

 

 

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
Aucune
 
Auteur(s) :
Lafrance et Daoudene, 2023
Âge :
Mésoprotérozoïque 
Stratotype :
Aucun
Région type : Région de Kegaska (feuillets SNRC 12K03 et 12K06)
Province géologique :
Subdivision géologique :
Lithologie : Granite œillé
Catégorie :
Lithodémique
Rang :
Lithodème
Statut : Formel
Usage : Actif

 

 

 

 

Historique

L’Intrusion de Grozieux a été introduite par Lafrance et Daoudene (2023) afin de décrire une masse de granite à structure œillée formant la majeure partie du secteur nord de la région de Kegaska, à la limite entre les feuillets SNRC 12K03 et 12K06. Le nom de l’intrusion est tiré de l’aspect œillé de la roche.

 

Description

Les roches de l’Intrusion de Grozieux sont homogènes. Elles sont rose moyen en cassure fraiche et rose pâle à blanc rosé en patine d’altération. Leur composition minéralogique varie d’un syénogranite à un monzogranite, couramment à la limite entre les deux, avec un pourcentage moindre de syénite quartzifère. Les proportions des principales phases minérales sont variables, avec 17 à 30 % de quartz, 28 à 47 % de feldspath potassique, 20 à 35 % de plagioclase et 5 à 15 % de minéraux ferromagnésiens. Ces derniers comprennent invariablement la biotite et communément la hornblende. Ces roches sont caractérisées par une structure œillée généralement bien développée et définie par l’aplatissement des amas de quartz et des phénocristaux de feldspath potassique. Par endroits, l’aspect œillé est difficilement observable en patine d’altération, principalement dans les cas où le feldspath potassique est blanchâtre et que la proportion de minéraux ferromagnésiens est faible. À l’exception des secteurs où la roche est moins affectée par la déformation, la structure œillée est toutefois bien visible en cassure fraiche. À plusieurs endroits, la roche montre un début de gneissosité avec la présence de rubans millimétriques discontinus de minéraux ferromagnésiens contournant les phénocristaux de feldspath potassique (formant des lentilles ou des « yeux »). Ces phénocristaux sont généralement recristallisés en bordure avec un cœur préservé. Le quartz forme des amas et des rubans discontinus millimétriques. Sur les affleurements où elle est présente, la linéation est aussi marquée par l’ensemble des minéraux.

Au microscope, la roche est hétérogranulaire et à grain fin à moyen. Le feldspath dominant est le microcline. Le plagioclase est partiellement séricitisé. Dans la plupart des cas, les contacts entre les grains sont interlobés à amiboïdes, dénotant une déformation de haute température (Guillope et Poirier, 1979; Passchier et Trouw, 2005). L’alignement des minéraux ferromagnésiens et l’aplatissement des minéraux quartzo-feldspathiques définissent une foliation nette. Le quartz forme aussi couramment de grandes plages à extinction ondulante. Dans certains secteurs, la roche est plus faiblement déformée et la foliation n’est marquée que par l’alignement des minéraux ferromagnésiens; le feldspath est alors partiellement granoblastique et les grains de quartz sont arrondis. 

La biotite représente généralement le minéral ferromagnésien principal, bien que la hornblende puisse être localement en proportion similaire. La biotite est variablement chloritisée et se présente en feuillets bruns, subautomorphes à xénomorphes et localement squelettiques. La hornblende forme généralement des cristaux pœcilitiques fortement altérés en un mélange de chlorite et d’actinote, rendant son identification difficile par endroits. Dans les échantillons où elle se trouve en plus faible proportion, elle se présente plutôt en fins cristaux xénomorphes distribués de manière homogène. Des grains xénomorphes de minéraux opaques et de sphène sont couramment amalgamés aux feuillets de biotite. De gros cristaux xénomorphes d’allanite et d’épidote sont aussi présents. Les autres phases accessoires observées comprennent l’apatite, la muscovite et le zircon. Par endroits, la magnétite peut constituer 1 à 2 % de petits grains disséminés de façon homogène dans la roche. Enfin, la présence de perthites est aussi commune.

Les analyses d’échantillons choisis indiquent une composition assez homogène de granite et une affinité alcaline-calcique (Lafrance et Daoudene, 2023).

 

Épaisseur et distribution

L’Intrusion de Grozieux couvre approximativement le quart de la région de Kegaska. Elle est en majeure partie localisée au sein d’une bande de 2 à 6 km de largeur sur près de 28 km de longueur dans la partie centre nord de la région, à la limite entre les feuillets 12K03 et 12K06. Son orientation est plutôt E-W dans sa portion la plus occidentale puis devient NW-SE dans sa portion la plus orientale. Elle est en partie limitée au sud par la Zone de cisaillement de Pepihtnahu. La superficie totale de cette unité est de 96 km².

Datation

Aucune. 

Relations stratigraphiques

Les roches de l’Intrusion de Grozieux sont considérées comme étant plus jeunes que celles de la Suite intrusive de Kegaska, comme illustré par ce schéma stratigraphique (Lafrance et Daoudene, 2023). À l’affleurement 23-YD-2133, un syénogranite œillé de l’Intrusion de Grozieux (NW) est en contact tectonique avec un monzogranite folié et rubané (SE) de la Suite intrusive de Kegaska. Les deux ensembles fortement déformés sont injectés par du syénogranite de la Suite intrusive de Washicoutai.

Les roches de l’Intrusion de Grozieux sont traversées par des dykes décimétriques à décamétriques de monzonite quartzifère, de monzogranite et de granitoïdes pegmatitiques de la Suite intrusive de Washicoutai (nPwai). À l’affleurement 23-IL-3081, un syénogranite de l’Intrusion de Grozieux semble être en enclaves dans une syénite quartzifère de la Suite intrusive de Washicoutai (mPwai1).

 

Des dykes démembrés et des lentilles décimétriques à métriques de monzogabbro à hornblende et à biotite sont observés sur certains affleurements, particulièrement sur les rives du golfe du Saint-Laurent. Plus à l’ouest, des roches mafiques à intermédiaires similaires sont couramment observées en bordure du golfe. Ces lentilles et dykes ne représentent pas une unité cartographiable à l’échelle des travaux réalisés par Lafrance et Daoudene (2023) et n’ont pas été assignés à une unité particulière. Elles sont décrites dans la fiche stratigraphique de la Suite intrusive de Kegaska étant donné que leur proportion est plus importante au sein de cette unité. 

Paléontologie

Ne s’applique pas. 

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

LAFRANCE, I., DAOUDENE, Y., 2023. Géologie de la région de Kegaska, Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent, Province de Grenville, Québec, Canada. MRNF; BG 2023-122

Autres publications

GUILLOPE, M., POIRIER, J.P., 1979. Dynamic recristallization during creep of single crystalline halite: an experimental study. Journal of Geophysic Research; volume 84, pages 5557-5567. https://doi.org/10.1029/JB084iB10p05557

PASSCHIER, C.W., TROUW, R.A.J., 2005. Microtectonics, 2nd ed. Springer, Berlin, 366 pages.

Citation suggérée

Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Intrusion de Grozieux. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-de-grenville/intrusioni-de-grozieux [cité le jour mois année].

 

Collaborateurs

Première publication

Isabelle Lafrance, géo., M. Sc. isabelle.lafrance@mrnf.gouv.qc.ca; Yannick Daoudene, Ph. D., yannick.daoudene@mrnf.gouv.qc.ca (rédaction)

Céline Dupuis, géo., Ph. D. et Philippe Pagé, géo., Ph. D. (coordination); Marc-Antoine Vanier, ing., M. Sc (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML).

 

 

31 octobre 2024