Intrusion de Gicopec
Étiquette stratigraphique : [mpro]pec
Symbole cartographique : mPpec
 

Première publication :  
Dernière modification :

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
Aucune
 
Auteur(s) :
Hebert et al., 2009
Âge :
Mésoprotérozoïque 
Stratotype :
Affleurement de référence 2022-ME-1176
Région type :
Coin NNW du feuillet SNRC 22E05, Saguenay – Lac-Saint-Jean
Province géologique :
Subdivision géologique :
Lithologie :Roches intrusives felsiques à intermédiaires
Catégorie :
Lithodémique
Rang :
Lithothème
Statut :Formel
Usage :Actif

 

Historique

Cette intrusion a été initialement identifiée par Laurin et Sharma (1975) et nommée « Granite de Gicopec » par Hébert et al. (2009) lors de la synthèse géologique du feuillet 22E. Le nom fait référence au lac Gicopec situé dans la partie sud du feuillet 22E12. Les quelques affleurements identifiés jadis dans cette intrusion ont été décrits comme du granite. Lors de la cartographie de la région des lacs Bellemare et Chausson (feuillets 32H08 et 22E05), El Bourki et Moukhsil (2022) ont ajouté de nouvelles lithologies comme de la syénite quartzifère, du granite à feldspath alcalin et des enclaves de gabbronorite dans les syénites quartzifères. Ces auteurs ont également adopté le nom formel de « Intrusion de Gicopec ».

 

Description

L’Intrusion de Gicopec (mPpec) est moins affleurante dans la région cartographiée. Elle constitue un pluton polyphasé composé de granite, de granite à feldspath alcalin et de syénite quartzifère roses. Cette dernière contient des enclaves de gabbronorite. Le tout tout est porphyroïde. Du point de vue géochimique, les lithologies analysées sont enrichies en potassium (4,32 % < K2O < 5,38 %).

Le granite est de teinte rose en patine d’altération et en surface fraiche. Il est de granulométrie moyenne et à texture porphyroïde. Il est constitué de quartz, de feldspath et de biotite. Il est généralement massif, sauf le long des bordures de l’intrusion où il présente une texture œillée à gneissique (Hébert et al., 2009).

Le granite à feldspath alcalin est très magnétique, de teinte rose-blanc en patine d’altération et rose-gris en surface fraiche. Il est de granulométrie moyenne à porphyroïde à phénocristaux de feldspath potassique (10 à 15 % de la roche, 2,5 à 3 cm de longueur). La roche est massive. Au microscope, la minéralogie consiste en : quartz en grande plage à extinction roulante, feldspath potassique perthitique à macle en robe écossaise (microcline), plagioclase très séricitisé, biotite chloritisée, traces d’orthopyroxène, titanite, myrmékite et minéraux opaques. L’orthopyroxène forme des amas en association avec la biotite et la magnétite. La phase accessoire est composée d’apatite et de zircon.

 

La syénite quartzifère est de teinte blanc-rose en patine d’altération et rose-blanc en surface fraiche. Elle est de granulométrie moyenne, porphyroïde et homogène (p. ex. affleurements 2022-ME-1176 et 2022-GS-2013). La texture porphyroïde est représentée par des phénocristaux de feldspath potassique pouvant atteindre 35 % de la roche, dont la longueur varie de 1 à 4 cm. Sur le terrain, on trouve par endroits plusieurs fractures du domaine fragile dans la syénite quartzifère remplies d’hématite et d’épidote. Des poches centimétriques de granophyre sont également observées et, localement, la syénite quartzifère est coupée par des dykes de granite hétérogranulaire blanchâtre en patine d’altération ainsi que par des dykes de granite à feldspath alcalin. Des enclaves de syénite grise de taille centimétrique sont visibles dans la syénite quartzifère. Ces enclaves présentent des contacts irréguliers avec la syénite quartzifère qui ressemblent aux figures observées lors de mélange de magmas. Localement, la syénite grise présente un litage compositionnel avec des lits sombres enrichis en magnétite et des lits blanc-rose clair à feldspath et quartz (p. ex. affleurement 2022-ME-1176). De petites zones (50 cm de largeur) de déformation porphyroblastique et mylonitique sont également observées dans cette roche. Au microscope, la syénite quartzifère est constituée de quartz en grande plage à extinction roulante, de feldspath potassique perthitique, de plagioclase très altéré en séricite et en traces de carbonate (calcite), de magnétite, de traces de biotite, d’orthopyroxène et de hornblende verte. Les minéraux accessoires sont la titanite, l’allanite, l’apatite et le zircon.

La gabbronorite se trouve sous forme d’enclaves centimétriques à métriques dans la syénite quartzifère. Elle est de teinte gris-blanc à brune en patine d’altération et gris-noir en surface fraiche. Elle est de granulométrie moyenne à grossière, localement porphyroïde à phénocristaux de plagioclase. Elle est constituée d’orthopyroxène, de clinopyroxène, de magnétite et d’ilménite. Au microscope, le plagioclase est séricitisé et est associé à des traces de biotite. L’orthopyroxène est ouralitisé en amphibole.

 

Épaisseur et distribution

À la suite d’une interprétation de la carte aéromagnétique (Intissard et Benahmed, 2015), l’Intrusion de Gicopec occupe une superficie de ~184 km². Elle s’étend vers le nord à partir des coins NNE et NNW des feuillets 32H08 et 22E05, respectivement, jusque dans les feuillets 32H09 et 22E12.

Datation

Aucune.

Relations stratigraphiques

L’Intrusion de Gicopec est intrusive dans la Suite anorthositique de Lac-Saint-Jean. Elle contient des enclaves de gabbronorite qui pourraient provenir de cette suite.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

 

EL BOURKI, M., MOUKHSIL, A., 2022. Géologie de la région des lacs Bellemare et Chausson, Province de Grenville, région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Québec, Canada. MRNF; BG 2023-01, 1 plan.

HÉBERT, C., VAN BREEMEN, O., CADIEUX, A.M., 2009. Région du Réservoir Pipmuacan, (SNRC 22 E) : Synthèse géologique. MRNF, COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADARG 2009-01, 59 pages, 1 plan

INTISSAR, R., BENAHMED, S., THÉRIAULT, R., 2015. Levé magnétique et spectrométrique aéroporté dans le secteur de la rivière Brochant, côte ouest de la baie d’Ungava. MERN. DP 2015-01, 8 pages et 210 plans.

LAURIN, A.F., SHARMA, K.N.M., 1975. Région des rivières Mistassini, Péribonka, Saguenay (Grenville 1965-1967). MRN; RG 161, 103 pages, 10 plans.

Citation suggérée

Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Intrusion de Gicopec. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-de-Grenville/intrusion-de-gicopec [cité le jour mois année].

Collaborateurs

Première publication

Abdelali Moukhsil, géo., Ph. D. abdelali.moukhsil@mrnf.gouv.qc.ca; Mhamed El Bourki. géo. stag, M. Sc. mhamed.elbourki@mrnf.gouv.qc.ca (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Daniel Bandyayera, géo., Ph. D. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique).

 
25 août 2023