Complexe de Béthoulat
Étiquette stratigraphique : [arch]beh
Symbole cartographique : Abeh
 

Première publication :  
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Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
Abeh2 Granite, monzonite et syénite, à pyroxène, localement gneissiques
Abeh1 Anorthosite, diorite et gabbro
 
Auteur(s) :
Neale, 1965
Âge :
Archéen
Stratotype :
Aucun
Région type :
Région du lac Béthoulat (feuillet SNRC 32P08)
Province géologique :
Subdivision géologique :
Lithologie : Anorthosite à gabbro, syénite, monzonite, granite et équivalents gneissiques
Catégorie :
Lithodémique
Rang :
Complexe
Statut : Formel
Usage : Actif

 

 

 

 

 

 

Historique

La « série plutonique du lac Béthoulat » (Bethoulat Lake Plutonic Series) est introduite de façon informelle par Neale (1965) en référence au lac éponyme (feuillet 32P08; voir le tableau ci-dessous). Elle est alors divisée en faciès anorthositiques et en faciès felsiques – intermédiaires (membres siliceux dans le texte original). Cette unité est prolongée vers le nord (feuillet 32P09) par Bérard (1965). Chown (1971) identifie deux massifs anorthositiques : le premier, à l’ouest, correspond au Complexe de Béthoulat, alors que le second massif est situé une soixantaine de km plus à l’est, dans la région du lac Pambrun (feuillet 22M10). Ces deux massifs sont divisés en une unité d’anorthosite et une unité comprenant des faciès de bordure. Les deux massifs anorthositiques sont combinés par Genest (1989) pour former le Complexe de Pambrun. Dans les travaux de compilation du Ministère des feuillets 32P08 et 32P09, cette nomenclature est conservée et les roches du massif anorthositique du lac Béthoulat sont assignées à une unité non subdivisée d’anorthosite, de diorite, de gabbro et de granitoïde à hypersthène au sein du Complexe de Pambrun (Morin, 1998a-b). Cependant, lors des travaux de compilation du feuillet 22M réalisés par Grant (2002), les roches anorthositiques localisées dans le coin SW du feuillet 22M12 sont plutôt assignées à une unité qu’il nomme Complexe de Béthoulat en référence au nom informel proposé par Neale (1965). À l’instar des travaux précédents, Grant (2002) divise ces roches en deux unités informelles (voir le tableau ci-dessous).

Dans le cadre de la rédaction de cette fiche stratigraphique, les deux massifs anorthositiques (celui du lac Béthoulat et celui du lac Pambrun) sont individualisés en deux unités stratigraphiques distinctes, les complexes de Béthoulat et de Pambrun respectivement. En effet, il ne semble pas justifié de les maintenir au sein d’une même unité géologique parce qu’elles sont notamment situées une soixantaine de kilomètres l’une de l’autre et que les roches anorthositiques du lac Béthoulat sont situées dans le Parautochtone alors que celles du lac Pambrun sont situées dans l’Allochtone. Par conséquent, les roches anorthositiques de la région du lac Béthoulat (feuillets 22M12-SE, 32P08 et 32P09) sont retirées du Complexe de Pambrun et assignées au Complexe de Béthoulat.

Unités actuelles

Grant, 2002

(feuillet 22M12 SW)

Morin, 1998a-b

(feuillets 32P08 et 32P09)

Genest, 1989

(feuillets 32P08 et 32P09)

Chown, 1971

(feuillets 32P08 et 32P09)

Bérard, 1959, 1965)

(feuillet 32P09)

Neale, 1952, 1965

(feuillet 32P08)

Abeh1 Abeh1 : anorthosite, diorite et gabbro Apam : anorthosite, diorite, gabbro, anorthosite gabbroïque (I3G-I2J-I3A) … Complexe de Pambrun : anorthosite, diorite, gabbro (5c) massif d’anorthosite : anorthosite (9a) Série plutonique du lac Béthoulat : anorthosite, diorite à pyroxène et hornblende (7) Série plutonique du lac Béthoulat : anorthosite à andésine antiperthitique, quelques faciès gabbroïques et dioritiques (6)
Abeh2 Abeh2 : roches granitiques à pyroxène, syénite et gneiss granitique Apam : … et granitoïde à hypersthène (I1,PX) Complexe de Pambrun : Granitoïde à hypersthène (5e) massif d’anorthosite : faciès de bordure (9c) Série plutonique du lac Béthoulat : gneiss granitique à pyroxène et à hornblende, gneiss granitique œillé, syénite, gneiss à oligoclase œillé; dykes satellites (8) Série plutonique du lac Béthoulat : granite à pyroxène et hastingsite, syénite à pyroxène, monzonite à pyroxène, roches filoniennes satellites (7)

Description

Le Complexe de Béthoulat comprend une unité contenant des faciès « anorthositiques » (Abeh1 : anorthosite, diorite et gabbro) et une unité contenant des faciès felsiques à intermédiaires (Abeh2 : roches granitiques, monzonitiques et syénitiques; décrits comme les membres siliceux dans le texte original) (Bérard, 1965; Neale, 1965). Le passage d’une unité à l’autre est graduel. Des dykes foncés de granite, de syénite et de monzonite coupent toutes les roches; ils constituent probablement des apophyses satellites des faciès felsiques à intermédiaires. Le Complexe de Béthoulat correspond à une importante anomalie magnétique (Genest, 1989). 

 

Complexe de Béthoulat 1 (Abeh1) : Anorthosite, diorite et gabbro

L’unité Abeh1 correspond aux faciès mafiques du complexe (Bérard, 1965; Neale, 1965). En se basant sur le pourcentage de minéraux ferromagnésiens et sur la composition du plagioclase, ces faciès comprennent de l’anorthosite (sensu stricto) massive, de la leucodiorite, du leucogabbro et de la leuconorite (décrits comme de la diorite, du gabbro et de la norite anorthositiques dans le texte original) ainsi que de la diorite, du gabbro et de la norite. La répartition de ces types de roches suggère une évolution graduelle d’ouest en est, de la leuconorite et du leucogabbro, à la leucodiorite, à de l’anorthosite antiperthitique à andésite, puis à de l’anorthosite et de la diorite. Parallèlement à cette évolution des faciès, le plagioclase antiperthitique passe à un microcline perthitique et la teneur en anorthite du plagioclase diminue de An55 à An33. De plus, la roche localisée à l’ouest est fortement granulée, alors qu’elle ne l’est pas au centre du complexe (Bérard, 1965).

L’apparence de ces roches anorthositiques varie beaucoup (Bérard, 1965; Neale, 1965). Leur couleur dépend principalement de celle du plagioclase, variant de blanche à bleu noirâtre et noir verdâtre. La granulométrie moyenne varie de 6 à 12 mm, mais il existe de nombreuses variétés à grain grossier à très grossier montrant communément des cristaux en forme de lattes de 5 cm sur 15 cm. Les roches anorthositiques sont tantôt massives, tantôt granulées ou gneissiques (Bérard, 1965). Le faciès massif possède une texture ophitique dans les roches contenant une plus grande proportion de minéraux ferromagnésiens. On remarque partout des macles et des plans de clivage incurvés (Neale, 1965). La texture en mortier est typique, même dans les roches à grain grossier en apparence massives, et elle passe graduellement à des textures plus intensément granulées dans les zones d’écrasement et de cisaillement. La roche granulée peut contenir 5 à 20 % de zoïsite verte automorphe et les cristaux sont allongés dans le plan de la déformation (Bérard, 1965). Le faciès mafique gneissique est généralement œillé; la roche ressemble aux gneiss granitique et syénitique œillés qui bordent le côté SE du complexe (Abeh2). La transition entre les gneiss anorthositique et dioritique œillés et le gneiss granitique œillé est graduelle. Seule la couleur du feldspath change de gris bleuté à rose à mesure que le contenu en microcline s’accroit. La longueur des porphyroblastes contenus dans le gneiss anorthositique varie de 3 mm à 5 cm. Les porphyroblastes sont disloqués et tordus en lame mince. Les roches du massif anorthositique sont coupées par de nombreux dykes satellites dont la composition passe de l’anorthosite au granite (voir Abeh2).

En lame mince, le plagioclase est le minéral le plus abondant et sa composition est très variable; il passe de la bytownite à l’andésine, cette dernière étant par endroits antiperthitique. Le plagioclase (An50-80) du leucogabbro et de la leuconorite ne contient pas de globules antiperthitiques. Par contre, le plagioclase (andésine) des faciès dioritiques est antiperthitique, et il existe un passage quasi graduel du plagioclase au microcline en passant par tous les intermédiaires perthitiques à antiperthitiques. Du NW au SE, le feldspath calcique cède graduellement la place au plagioclase antiperthitique, puis au microcline perthitique, et enfin au microcline (≤50 %) (Bérard, 1965). Cette transition s’accompagne d’une hausse dans la proportion de quartz et la roche passe par tous les stades entre l’anorthosite, le gabbro, la diorite, la syénite et le granite (Abeh2). Les macles de l’albite, de Karlsbad et du péricline sont bien développées dans les grains qui contiennent <5 % de feldspath potassique (Or <5 %) (Bérard, 1965; Neale, 1965). Une zonation normale est commune dans les feldspaths des faciès à andésine, avec une variation maximale de 8 % du contenu en anorthite entre le centre calcique, légèrement séricitisé, et la bordure plus sodique. En général, le feldspath potassique d’exsolution constitue 10 à 20 % des grains de feldspath et les macles sont peu visibles ou absentes.

La proportion des minéraux ferromagnésiens varie de <10 % dans l’anorthosite à ≤35 % dans la leucodiorite, le leucogabbro et la leuconorite (Bérard, 1965; Neale, 1965). À mesure que l’anorthosite passe à une leucodiorite ou à un leucogabbro, on peut facilement observer deux pyroxènes sur la surface altérée des affleurements, particulièrement dans les faciès pegmatoïdes : l’un est brun rougeâtre, l’autre vert foncé (Bérard, 1965). Les minéraux ferromagnésiens primaires sont le clinopyroxène (augite, augite aegyrinique et diopside ferrifère), l’hypersthène et les oxydes de fer (titanomagnétite, hémo-ilménite ) et une proportion mineure de hornblende sous la forme de bordures de réaction (?) autour des pyroxènes (Bérard, 1965; Neale, 1965). Le clinopyroxène est plus abondant que l’orthopyroxène. Les cristaux xénomorphes de pyroxène se moulent autour des cristaux de plagioclase idiomorphes formés antérieurement. L’hypersthène est par endroits entièrement englobé par l’augite; en d’autres endroits, le minéral ferromagnésien de la roche est l’un ou l’autre des deux pyroxènes (Bérard, 1965). En lame mince, les pyroxènes sont vert pâle à vert émeraude et l’hypersthène est faiblement pléochroïque avec une teinte rosée. Les oxydes de fer sont interstitiels au pyroxène et au plagioclase et forment de petites veinules qui pénètrent dans ces deux minéraux (Bérard, 1965; Neale, 1965). L’apatite peut également être primaire; elle s’infiltre dans le plagioclase le long des fractures et se rencontre sous la forme d’inclusions dans les oxydes (Neale, 1965).

Les minéraux secondaires les plus abondants sont la biotite et des variétés de hornblende commune et hastingsitique (Bérard, 1965; Neale, 1965). La hornblende s’est formée par l’ouralitisation du clinopyroxène et elle se présente également comme remplissage de fractures. Certaines roches sont constituées de >35 % d’actinote et de traces de hornblende (Bérard, 1965). En lame mince, l’actinote-hornblende secondaire entoure les cristaux de pyroxène et peut les remplacer en quasi-totalité, laissant localement des plages isolées de pyroxène au milieu de l’amphibole. La biotite est présente le long des fractures dans le plagioclase et sous la forme de bordures criblées d’inclusions de zircon, lesquelles sont entourées de halos pléochroïques autour du pyroxène ouralitisé (Bérard, 1965; Neale, 1965). Dans des faciès pegmatoïdes de la diorite, on rencontre des feuillets épars de biotite brune ou verte, et localement les deux types de biotite coexistent dans la même roche (Bérard, 1965). Les minéraux accessoires comprennent le quartz, la scapolite, la muscovite (séricite), la chlorite, la calcite, l’épidote, la zoïsite, le sphène, le grenat, le zircon et des traces de tourmaline et de fluorine (Bérard, 1965; Neale, 1965). Tous les minéraux d’altération se rattachent à des fractures et à des zones de granulation (Neale, 1965). Ils constituent <4 % de la roche moyenne, mais la scapolite, la muscovite et la zoïsite constituent près de 50 % de l’anorthosite très altérée qui est observée localement. La zoïsite, nettement automorphe, est bleue sur son pourtour et jaune au centre en lumière polarisée croisée. Ces variations dans la couleur d’interférence sont probablement dues à des changements de composition entre le centre et la bordure des cristaux, dont quelques-uns sont maclés (Bérard, 1965).

 

Complexe de Béthoulat 2 (Abeh2) : Granite, monzonite et syénite, à pyroxène, localement gneissiques

L’unité Abeh2 contient les faciès felsiques à intermédiaires (décrits comme les membres siliceux dans le texte original) du Complexe de Béthoulat (Bérard, 1965; Neale, 1965). Elle comprend du granite à pyroxène et hastingsite, de la syénite à pyroxène et de la monzonite à pyroxène (Neale, 1965). Bien que certains types de roche soient prédominants dans certains secteurs, et qu’il existe une transition sur de faibles distances, la distribution des trois principaux types de roche ne peut être clairement délimitée. Par exemple, les roches syénitiques abondent principalement au nord de l’unité où elles constituent une masse importante (Bérard, 1965; Neale, 1965). Ailleurs, on les trouve en petits îlots épars dans le granite. Dans les zones de cisaillement, ces faciès felsiques à intermédiaires du complexe ont été converties en gneiss œillé et en blastomylonite (Neale, 165). Bérard (1965) décrit d’ailleurs au NE du lac Kranck (coin SE du feuillet 32P09), un secteur affecté par une faille importante, un gneiss syénitique œillé qui succède à la diorite anorthositique (Abeh1) et qui passe graduellement et de manière très subtile à du gneiss granitique à oligoclase œillé, puis à un gneiss granitique œillé.

Le granite est à grain grossier et grandement affecté par l’altération météorique, ce qui lui confère une couleur inusitée (Bérard, 1965; Neale, 1965). En effet, l’altération postglaciaire affecte la roche jusqu’à une profondeur ≤30 cm, ce qui a réduit la surface d’affleurement à un matériel détritique brun rouille dans lequel on peut encore identifier le quartz et le feldspath frais. En surface fraiche, la couleur générale de la roche varie de gris brunâtre pâle à pourpre ou rouge grisâtre et on note une teinte bleue provenant du feldspath et du quartz bleu pâle. La syénite et la monzonite sont des roches à grain moyen. Elles sont moins affectées par l’altération que le granite en raison d’une granulométrie plus fine et de différences texturales. La syénite à pyroxène varie de rouge grisâtre à noir brunâtre en surface fraiche, alors que la monzonite est gris foncé.

En lame mince, ces trois types de roche sont composés de proportions variables des mêmes minéraux, à l’exception du quartz qu’on ne rencontre que dans le granite (Bérard, 1965; Neale, 1965). Le plagioclase, essentiellement automorphe, est de type oligoclase calcique (An24-27) et est entouré d’une bordure albitique. En certains cas, de gros cristaux de plagioclase sont partiellement saussuritisés au centre, tandis que leur bordure est claire (Bérard, 1965). Les intercroissances antiperthitiques avec le feldspath potassique se rencontrent localement dans le granite à oligoclase et la monzonite (Bérard, 1965; Neale, 1965). L’autre feldspath est la microperthite constituée de 20 à 60 % de globules de plagioclase dans une matrice de microcline ou de feldspath potassique non maclé. Le microcline peut également former des phénocristaux (Bérard, 1965). Le quartz, bleu pâle ou limpide, constitue 3 à 40 % des roches granitiques et ≤5 % dans la syénite.

La proportion des minéraux ferromagnésiens de ces roches varie de 5 à 20 % et comprend du clinopyroxène, de l’hypersthène, de la hornblende plus ou moins hastingsitique, de la biotite, de la chlorite et des oxydes de fer (Bérard, 1965; Neale, 1965). Les pyroxènes sont plus communs dans la syénite que dans le granite, et la hornblende, localement entourée d’actinote, se rencontre principalement dans le granite à oligoclase et localement dans le granite (Bérard, 1965). Le clinopyroxène est pléochroïque dans les teintes vertes et ses propriétés optiques démontrent qu’il s’agit principalement de membres intermédiaires de la série continue entre l’augite et l’aegyrine-augite (Bérard, 1965; Neale, 1965). La hornblende est généralement de la ferrohastingsite. La hastingsite et la biotite secondaires se présentent en remplacement du clinopyroxène et en remplissage de fractures dans le feldspath. L’apatite et le zircon sont les principaux minéraux accessoires, tandis que l’allanite est rare. Le grenat, le sphène, l’épidote, la chlorite, la calcite, la séricite, la limonite et le rutile ne sont visibles que dans les roches qui ont subi une intense déformation mécanique. Plusieurs phénomènes microscopiques et mégascopiques témoignent de l’intensité des déformations subies par les roches felsiques à intermédiaires, comme la texture en mortier, les grains brisés ou tordus, les extinctions ondulantes, les plans de macles incurvés, les cataclases ainsi que les gneiss œillés et cisaillés.

De nombreux petits dykes satellites felsiques à intermédiaires coupent les roches du Complexe de Béthoulat (Bérard, 1965; Neale, 1965). En surface altérée, ils sont caractérisés par un mélanges de teintes beige et noire donnant une apparence de cassonade, leurs couleurs foncées contrastent avec leur assemblage de minéraux typiques des roches felsiques (Neale, 1965). Même si elles coupent des roches pegmatoïdes, les roches sont à grain fin ou moyen, équigranulaires et tous les minéraux ont des formes xénomorphes (Bérard, 1965; Neale, 1965). Des dykes de composition anorthositique, granodioritique et granitique ont été observés dans l’anorthosite (Abeh1) (Bérard, 1965). Cependant, dans les roches felsiques à intermédiaires, les dykes ont une composition syénitique, monzonitique, granodioritique ou granitique (Bérard, 1965; Neale, 1965).

 

Épaisseur et distribution

Le Complexe de Béthoulat englobe le lac du même nom (coin SW du feuillet 22M12, feuillets 32P08 et 32P09) et s’étend sur 40 km selon un axe NE-SW dans la région des rivières Toco et Témiscamie (Bérard, 1965; Neale, 1965). La largeur maximale du complexe est de 8 km et celui-ci se pince au SSW et au NNE (Bérard, 1965). Les roches anorthositiques (Abeh1) forment une bande d’orientation NNW-SSE dont la largeur varie de 1,6 km, juste au sud du lac Béthoulat, à 4,8 km au nord du même lac (Neale, 1965). La limite ouest de cette bande est masquée par les dépôts proglaciaires de la vallée de la Témiscamie. Les faciès felsiques à intermédiaires (Abeh2) du Complexe de Béthoulat constituent une masse allongée, d’une largeur de 2,4 km, qui flanque les roches anorthositiques à l’est. Son prolongement plus à l’est est inconnu, mais il semble que la faille de la rivière Témiscamie coupe le complexe (Bérard, 1965). 

 

Datation

Aucune.

Relations stratigraphiques

Le Complexe de Béthoulat est séparé du Complexe d’Épervanche, au NW, par le Front de Grenville. Du côté SE, il est en contact avec des unités lithologiques de gneiss et de migmatite. Les relations d’âge ne sont pas bien établies entre les gneiss avoisinants et les roches anorthositiques du complexe (Genest, 1989). Neale (1965) rapporte la présence d’enclaves d’amphibolite et de dykes de granitoïdes au même endroit dans l’anorthosite. Ces observations sont les mêmes que celles faites dans le Complexe d’Épervanche, alors aucune évidence ne permet d’établir clairement l’âge des roches anorthositiques. Elles sont coupées par des roches granitiques affectées par une déformation cataclastique au voisinage de la zone de faille (Front du Grenville) et elles sont en partie recouvertes de dépôts proglaciaires (Neale, 1965).

Selon Neale (1965), le Complexe de Béthoulat est semblable aux séquences d’anorthosite – granite à pyroxène connues dans toute la Province de Grenville. Cette similitude suggère un environnement originel similaire pour toutes ces séquences, environnement qui aurait pu exister à différentes périodes dans des localités différentes de toute la bande orogénique qu’est la Province de Grenville. Bérard (1965) et Neale (1965) préconisent une origine par différenciation d’un magma commun d’après les critères suivants : 1) les structures primaires conservées suggèrent que les roches anorthositiques sont recouvertes par les faciès intermédiaires à plus felsiques du complexe; 2) les relations de recoupement concordent avec l’idée d’une consolidation tardive des faciès intermédiaires à plus felsiques du complexe; 3) le passage graduel des roches anorthositiques (à l’ouest) aux roches intermédiaires à felsiques (à l’est) s’accompagnent d’une diminution de la calcicité du plagioclase; 4) l’abondance de microperthite et d’antiperthite révèle que les roches sont restées longtemps à des températures favorisant la séparation des feldspaths; 5) la présence de pyroxènes dans l’ensemble des roches où cristallisent normalement de la hornblende et de la biotite indique un magma relativement sec; et 6) l’abondance de dykes de composition apparentée aux diverses lithologies du Complexe de Béthoulat et qui les coupent témoigne de leur évolution de mafique à intermédiaire à felsique au moment de leur injection tardive.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

BÉRARD, J., 1959. PRELIMINARY REPORT ON TOCO – TEMISCAMIE AREA, MISTASSINI TERRITORY. MRN; RP 411(A), 11 pages, 1 plan.

BÉRARD, J., 1959. RAPPORT PRÉLIMINAIRE SUR LA RÉGION DE TOCO – TÉMISCAMIE, TERRITOIRE DE MISTASSINI. MRN; RP 411, 14 pages, 1 plan.

BÉRARD, J., 1965. RÉGION DE TOCO – TÉMISCAMIE, TERRITOIRE DE MISTASSINI. MRN; RG 113, 43 pages, 1 plan.

BÉRARD, J., 1965. TOCO – TEMISCAMIE AREA, MISTASSINI TERRITORY. MRN; RG 113(A), 40 pages, 1 plan.

CHOWN, E.H., 1971. RÉGION DE LA RIVIÈRE SAVANE, TERRITOIRE DE MISTASSINI, COMTÉS DE ROBERVAL ET DE CHICOUTIMI. MRN; RG 146, 42 pages, 1 plan.

CHOWN, E.H., 1971. SAVANE RIVER AREA, MISTASSINI TERRITORY. MRN; RG 146(A), 39 pages, 1 plan.

GENEST, S., 1989. HISTOIRE GÉOLOGIQUE DU BASSIN D’OTISH, PROTÉROZOÏQUE INFÉRIEUR (QUÉBEC). TH 1415, 394 pages, 11 plans.

GRANT, M., 2002. Compilation géoscientifique – Géologie 1/50 000, 22M012 – LAC LÉPINAY. In: MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGÉOM – feuillet 22M. CG SIGEOM22M, 16 plans.

MORIN, R., 1998a. Compilation géoscientifique – Géologie 1/50 000, 32P08 – Lac Bethoulat. In: MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGÉOM – feuillet 32P. CG SIGEOM32P, 16 plans.

MORIN, R., 1998b. Compilation géoscientifique – Géologie 1/50 000, 32P09 – Rivière Temis. In: MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGÉOM – feuillet 32P. CG SIGEOM32P, 16 plans.

NEALE, E.R.W., 1952. PRELIMINARY REPORT ON BETHOULAT LAKE AREA, MISTASSINI TERRITORY. MRN; RP 264(A), 14 pages, 1 plan.

NEALE, E.R.W., 1952. RAPPORT PRÉLIMINAIRE SUR LA RÉGION DU LAC BETHOULAT, TERRITOIRE DE MISTASSINI. MRN; RP 264, 17 pages, 1 plan.

NEALE, E.R.W., 1965. BETHOULAT LAKE AREA, MISTASSINI TERRITORY. MRN; RG 112(A), 78 pages, 1 plan.

NEALE, E.R.W., 1965. RÉGION DU LAC BETHOULAT, TERRITOIRE DE MISTASSINI. MRN; RG 112, 89 pages, 1 plan.

 

Citation suggérée

Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Complexe de Béthoulat. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-de-grenville/complexe-de-bethoulat [cité le jour mois année].

 

Collaborateurs

Première publication

Céline Dupuis, géo., Ph. D. celine.dupuis@mrnf.gouv.qc.ca (rédaction)

Philippe Pagé, géo., Ph. D. (coordination); François Huot, géo., Ph. D. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML).

 

 

21 février 2025