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Syénite de Juillet
Étiquette stratigraphique : [mpro]jui
Symbole cartographique : mPjui
 

Première publication :  
Dernière modification :

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
mPjui2 Gabbro à fayalite
mPjui1 Syénite à feldspath alcalin et à clinopyroxène
 
Auteur : Taner, 1992 ; Hammouche et al., 2012
Âge : Mésoprotérozoïque
Stratotype : Aucun
Région type : Région du lac Juillet (feuillets SNRC 23I16 et 23I09)
Province géologique : Province de Churchill et Province de Nain (Labrador)
Subdivision géologique : Domaine lithotectonique de Mistinibi-Raude
Lithologie : Syénite
Catégorie : Lithodémique
Rang : Lithodème
Statut : Formel
Usage : Actif

 

 

Historique

Taner (1992) a pour la première fois décrit cette unité de forme circulaire et l’a nommée « Intrusion syénitique du lac Juillet ». Ce nom a été modifié par Hammouche et al. (2012) pour le terme simplifié de « Syénite de Juillet ». L’unité tire son nom du lac Juillet, situé directement à l’est, en bordure duquel elle se trouve.

 

Description

La Syénite de Juillet (mPjui) correspond à un arrangement concentrique de zones plus magnétiques que les roches environnantes. Elle comprend deux unités informelles : une unité de syénite à feldspath alcalin (mPjui1) et une unité de gabbro (mPjui2).

Syénite de Juillet 1 (mPjui1) : Syénite à feldspath alcalin et à clinopyroxène

L’unité mPjui1 est composée de syénite à feldspath alcalin et à clinopyroxène. Cette unité est la phase dominante de l’intrusion et apparaît sous la forme de grands affleurements en relief positif et à surface lisse. La roche est de granulométrie moyenne, homogène, non déformée et légèrement fracturée. Elle présente une patine blanche à brun orangé et une cassure fraîche blanc verdâtre à vert brunâtre. Elle est composée de 80 à 95 % d’orthose et de microcline, avec 10 à 20 % de clinopyroxène (ægyrine-augite), de l’amphibole (hastingite) et <1 à 5 % de fayalite. Les minéraux accessoires sont la magnétite, le plagioclase, le zircon, l’allanite, l’apatite, la biotite, le sphène et une amphibole vert bleuté. La roche est très peu altérée. Les minéraux ferromagnésiens sont localement remplacés, en périphérie des cristaux, par l’allanite et l’amphibole. Le feldspath potassique est fortement perthitique et le zircon forme de grands cristaux idiomorphes.

L’unité mPjui1 comprend aussi quelques dykes d’épaisseur centimétrique de monzonite à grain fin gris verdâtre foncé. Ces dykes, décrits par Taner (1992) comme de possibles lamprophyres, renferment des phénocristaux de minéraux ferromagnésiens dans une matrice de plagioclase et de feldspath potassique. Les minéraux ferromagnésiens sont représentés par la hornblende brune (20 %), le clinopyroxène (15 %), une olivine riche en fer, 5 % de minéraux opaques (ilménite et magnétite) et 2 % de sphène et d’apatite.

La syénite à feldspath alcalin de l’unité mPjui1 contient aussi des enclaves décamétriques de paragneiss, de formation de fer et de métavolcanite mafique qui témoignent de la présence d’une ancienne couverture paléoprotérozoïque.

Syénite de Juillet 2 (mPjui2) : Gabbro à fayalite

L’unité mPjui2 est située dans la partie centrale de l’intrusion. Il s’agit d’un gabbro homogène, massif, à grain moyen à grossier, de couleur beige à brun et fortement magnétique. La roche est constituée de plagioclase, d’augite titanifère, de biotite, de fayalite et de magnétite. La quantité de fayalite varie de <1 à 30 % dans ce gabbro. Les cristaux de plagioclase sont subidiomorphes à xénomorphes, de forme arrondie et plus grenus que les minéraux ferromagnésiens qui sont interstitiels entre les cristaux ou les amas de plagioclase. Les minéraux accessoires sont l’apatite, le zircon, la titanite et l’allanite.

Ce gabbro est aussi observé dans de rares affleurements isolés à l’intérieur de l’unité mPjui1. Il serait donc possible que certaines bandes fortement magnétiques, visibles sur la carte de la composante résiduelle du champ magnétique total mais non affleurantes, soient reliées à la présence de ce gabbro riche en magnétite.

Épaisseur et distribution

La Syénite de Juillet forme une intrusion circulaire d’environ 8 km de diamètre dans le secteur sud du Domaine lithotectonique de Mistinibi-Raude (Lafrance et al., 2019), à la frontière avec le Labrador. Le gabbro de l’unité mPjui2 couvre une superficie limitée (1 km2) au centre de l’intrusion et forme localement quelques masses au sein de la syénite à feldspath alcalin de l’unité mPjui1 (52 km2).

Datation

La Syénite de Juillet a été échantillonnée pour la géochronologie lors des travaux de cartographie d’Hammouche et al. (2012). Les analyses de cet échantillon (2010-JG-1566-A) confirment l’âge de cristallisation mésoprotérozoïque autour de 1480 Ma (David et al., 2012). Cet âge se compare à celui du Granite de Ramusio (mPram), mais est nettement plus ancien que celui du Granite de Michikamats (1459 ±2 Ma; James et Mahoney, 1994) situé au Labrador, immédiatement au sud-ouest de la région du lac Juillet.

Système isotopique Minéral Âge de cristallisation (Ma) (+) (-) Référence(s)
U-Pb Zircon 1479,9 12,6 5,4 David et al., 2012

 

Relation(s) stratigraphique(s)

La Syénite de Juillet coupe les gneiss et la tonalite du Complexe de Jannière (ApPjai). Des enclaves décamétriques de paragneiss, de formation de fer et de métavolcanite mafique des unités archéennes à paléoprotérozoïques sont présentes dans la syénite à feldspath alcalin (mPjui1). Les dykes de monzonite (lamprophyres?) recoupant l’unité mPjui1 pourraient représenter une roche mafique associée à la syénite selon Taner (1992). Cet auteur mentionne aussi que la Syénite de Juillet pourrait représenter une intrusion satellite de la Suite de Michikamau. Ces deux unités sont d’ailleurs approximativement du même âge.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Auteur(s) Titre Année de publication Hyperlien (EXAMINE ou Autre)
DAVID, J. – SIMARD, M. – BANDYAYERA, D. – GOUTIER, J. –  HAMMOUCHE, H. – PILOTE, P. – LECLERC, F. – DION, C. Datations U-Pb effectuées dans les Provinces du Supérieur et de Churchill en 2010-2011. Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Québec; RP 2012-01, 33 pages. 2012 RP 2012-01
HAMMOUCHE, H. – LEGOUIX, C. – GOUTIER, J. – DION, C. Géologie de la région du lac Zéni. Ministère des Ressources naturelles, Québec; RG 2012-02, 35 pages, 1 plan. 2012 RG 2012-02
JAMES, D.T. – MAHONEY, K.L. Structural, metamorphic and intrusive relations in the hinterland of the eastern Churchill Province, Western Labrador. In: Current Research. Newfoundland Department of Mines and Energy, Geological Survey Branch; Report 94-1, pages 216-230. 1994
CHARETTE, B. – LAFRANCE, I. – VANIER, M.-A. –  GODET, A. Domaine de Mistinibi-Raude, sud-est de la Province de Churchill, Nunavik, Québec, Canada : synthèse de la géologie. Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, Québec. BG 2019-07. 2019 BG 2019-07
TANER, M.F. Reconnaissance géologique de la région du lac Juillet, Territoire du Nouveau-Québec. Ministère de l’Énergie et des Ressources, Québec; MB 91-19, 132 pages, 7 cartes. 1992 MB 91-19

 

 

30 janvier 2019