Historique

Description

Suite de Sanimuapik 1 (pPsak1) : Granodiorite et monzogabbro

La Suite de Sanimuapik est principalement constituée d’une granodiorite d’aspect homogène, à patine gris très clair et à cassure fraîche blanchâtre. Elle est caractérisée par la présence de grains grossiers de quartz xénomorphe arborant localement une teinte bleutée à violacée et de lattes automorphes et trapues de plagioclase laiteux, légèrement verdâtre. La granulométrie varie de moyenne à grossière. La tonalite contient 20 à 45 % de quartz, 45 à 73 % de plagioclase, 35 à 55 % de feldspath potassique et 3 à 12 % de minéraux ferromagnésiens. Au microscope, les plages de quartz sont formées de cristaux moyens à grossiers à bordures recristallisées rectilignes et à extinction roulante. Le plagioclase est totalement remplacé par de très fins cristaux subautomorphes à automorphes de pistachite et, en moindre proportion, par des feuillets de muscovite. Les cristaux de feldspath potassique sont partiellement remplacés par de la séricite et montrent localement des mâcles de Carlsbad (orthose), et plus rarement une mâcle écossaise (microcline). Les minéraux ferromagnésiens primaires sont totalement remplacés par des amas de chlorite, de quartz, d’épidote et de sphène. Les minéraux accessoires sont la biotite, l’apatite, le zircon et jusqu’à 1 % de carbonates interstitiels associés à une altération tardive.

Le monzogabbro possède une texture subophitique et partage les mêmes caractéristiques texturales que la granodiorite. En lame mince, le plagioclase est épidotitsé et séricitisé, mais la mâcle polysynthétique reste visible. L’orthose est partiellement remplacé par un assemblage de séricite et de zoïsite. La hornblende verte remplace le clinopyroxène et est chloritisée. Une altération en chlorite et carbonate est rapportée dans certains échantillons.

Les échantillons sont non magnétiques et variablement affectés par la déformation. La bordure des intrusions est généralement foliée, alors que les cœurs sont massifs. Le contact entre le monzogabbro et la granodiorite n’a pas été observé sur le terrain. Des zones de cisaillement d’épaisseur métrique, marquées par des plans chloriteux définissant une foliation mylonitique et une réduction de la taille des grains, affectent les roches de l’unité par endroits.

Suite de Sanimuapik 2 (pPsak2) : Diorite et gabbro

Cette unité est composée de diorite et de gabbro mésocrate homogènes, à grain moyen ou fin. La patine est de couleur beige verdâtre moyen avec une teinte grisâtre localement. La cassure fraîche est de couleur beige verdâtre. Les échantillons comprennent 40 % à 70 % de minéraux ferromagnésiens, le reste de la roche étant composé de plagioclase avec des traces de feldspath potassique, de sulfures et localement de quartz. En lame mince, le plagioclase forme des lattes dont la mâcle polysynthétique est visible. Il est partiellement ou totalement remplacé par un assemblage de pistachite et de zoïsite en grains subidiomorphes ou idiomorphes ainsi que par de la séricite. Des traces de microcline sont visibles. Celui-ci est aussi partiellement remplacé par de la séricite. La chlorite est interstitielle ou en remplacement le long des bordures des cristaux de hornblende. Le quartz est caractérisé par une extinction roulante ainsi qu’une recristallisation arrondie des bordures. Les roches sont généralement foliées. La diorite et le gabbro de la Suite de Sanimuapik ne sont pas magnétiques.

Épaisseur et distribution

La Suite de Sanimuapik regroupe quatre intrusions. Les plus grandes affleurent dans le toit de la Faille de Qiqaviq, à l’est du lac Ammaluttuq (partie centrale des feuillets 35G11 et 35G12) ainsi qu’au NW du lac Spartan (partie ouest du feuillet 35G10). Les intrusions sont de forme oblongue. Leur grand axe est soit orienté ESE-WNW ou ENE-WSW (feuillet 35G11), soit NE-SW (feuillet 35G10). Leur longueur est de 4 km à 10,5 km et leur largeur varie entre 500 m et 1500 m.

Datation

Initialement, un âge a été obtenu pour la cristallisation magmatique d’une tonalite foliée qui coupe le Groupe de Parent (échantillon SAB-Z3-84; Parrish, 1989). Cependant, cet échantillon est interprété comme appartenant à une unité plus vieille de la Suite de Cape Smith. L’échantillon de tonalite prélevé à l’affleurement 2019-GM-5063 (Beaudette et al., 2020) a révélé un âge de 1894 ±5 Ma (Davis, 2022), interprété comme celui de la mise en place de la Suite de Sanimuapik.

Relation(s) stratigraphique(s)

La Suite de Sanimuapik s’injecte dans les roches volcaniques du Groupe de Parent. La relation de recoupement est observée à l’affleurement 2019-MB-3517. Des enclaves de roches volcaniques sont observées en bordure des masses intrusives. La Suite de Sanimuapik est coupée par la Suite d’Iqiat. 

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

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