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Complexe d’Imaapik
Étiquette stratigraphique : [arch][ppro]ima
Symbole cartographique : ApPima
 

Première publication : 16 novembre 2017
Dernière modification : 13 octobre 2022

 

 

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
ApPima2 Tonalite massive violacée
ApPima1 Roches intrusives et métamorphiques à orthopyroxène
 
Auteur(s) :Lafrance et al., 2015
Âge :Archéen; Paléoprotérozoïque
Stratotype :Aucun
Région type :Région du lac Henrietta (feuillet SNRC 24H)
Province géologique :Province de Churchill
Subdivision géologique :Domaine lithotectonique de Falcoz
Lithologie :Roches intrusives et gneiss à orthopyroxène
Catégorie :Lithodémique
Rang :Complexe
Statut :Formel
Usage :Actif

Historique

Le Complexe d’Imaapik a été introduit par Lafrance et al. (2015) dans la région du lac Henrietta afin de regrouper un ensemble de roches à orthopyroxène localisées dans la partie centre-ouest du Domaine lithotectonique de Falcoz, secteur qui est plutôt caractérisé par des roches exemptes d’orthopyroxène.

Description

Le Complexe d’Imaapik comprend deux unités : 1) une unité de roches intrusives et métamorphiques à orthopyroxène (ApPima1); et 2) une unité de tonalite massive violacée (ApPima2).

Les roches de ce complexe sont caractérisées par la présence d’orthopyroxène remplacé à divers degré par de la serpentine et des amphiboles fibreuses, ne laissant localement que des cœurs de pyroxène préservés. Le Complexe d’Imaapik est constitué de roches intrusives peu déformées. Il comprend aussi des orthogneiss et des migmatites similaires à ceux des complexes de Kangiqsualujjuaq et de Fougeraye, à l’exception du fait que ceux assignés au Complexe d’Imaapik contiennent de l’orthopyroxène. Les unités entourant le Complexe d’Imaapik sont aussi fortement migmatitisées.

Complexe d’Imaapik 1 (ApPima1) : Roches intrusives et métamorphiques à orthopyroxène

L’unité ApPima1 forme la majeure partie du Complexe d’Imaapik. Elle comprend plusieurs phases lithologiques différentes qui sont couramment présentes simultanément sur les affleurements et impossibles à distinguer à l’échelle des travaux de cartographie réalisés. Les principaux faciès observés renferment tous de l’orthopyroxène et consistent en orthogneiss granulitique de composition tonalitique à granitique, en roches migmatitiques, en diorite granoblastique et en intrusions massives d’enderbite et de charnockite. On observe aussi une phase de granite pegmatitique rose qui s’injecte dans l’ensemble des autres unités, sous forme de rubans centimétriques subconcordants ou de dykes décimétriques à métriques.

Les roches gneissiques et migmatitiques ainsi que les diorites se retrouvent en enclaves à l’intérieur des roches intrusives et sont localement fortement assimilées. Sur certains affleurements, les roches intrusives sont dominantes, particulièrement dans la partie centrale du complexe, mais dans la majeure partie des cas, elles se trouvent en injections diffuses (10 à 30 %) à l’intérieur des autres lithologies du complexe. Ces injections se présentent sous forme de dykes, d’amas, mais le plus communément en rubans parallèles à la gneissosité. Les affleurements sont complexes et hétérogènes, la teinte cassonade à verdâtre et le quartz fumé rendent difficile la détermination de la composition de la roche. Les contacts entre les différentes lithologies sont peu contrastés et par endroits uniquement visibles par une granulométrie légèrement différente.

Les gneiss sont équigranulaires, de granulométrie fine à moyenne, bien foliés et assez bien recristallisés. Ils renferment entre 5 et 8 % de minéraux ferromagnésiens, majoritairement de la biotite avec une proportion moindre de hornblende et des reliques d’orthopyroxène fortement altéré en un mélange de serpentine et d’amphiboles fibreuses. Les gneiss montrent un rubanement créé par l’alternance de rubans de tonalite et de diorite ou de rubans de tonalite et de granite. La diorite est à grain fin et complètement granoblastique. À plusieurs endroits, ces lithologies sont migmatitisées et caractérisées par la présence d’un rubanement ondulant et discontinu ainsi que par des schlierens de biotite. Le mobilisat est à grain moyen à grossier, de couleur cassonade à verdâtre et de composition variable.

Les roches intrusives sont de teinte cassonade en cassure fraîche et de couleur blanchâtre à beige en surface altérée. Elles sont massives à très faiblement foliées, homogènes, équigranulaires et de granulométrie moyenne. Leur composition est majoritairement enderbitique, mais des phases charnockitiques sont aussi présentes. Ces deux compositions sont impossibles à différencier en affleurement. La roche est riche en quartz (30 à 40 %), magnétique et renferme entre 5 et 10 % de minéraux ferromagnésiens formant généralement de petits amas millimétriques à centimétriques. Ces derniers consistent en biotite et orthopyroxène avec une proportion plus faible de magnétite et localement de la hornblende.

Complexe d’Imaapik 2 (ApPima2) : Tonalite massive violacée

L’unité de tonalite massive à teinte violacée (ApPima2) est très homogène et limitée à la bordure est du Complexe d’Imaapik. Il s’agit d’une roche similaire à la phase intrusive observée dans l’unité ApPima1 sauf que la roche, de couleur gris violacé, est invariablement de composition tonalitique et ne contient pas d’orthopyroxène. Du clinopyroxène a été observé localement. L’unité ApPima2 renferme localement 5 à 10 % d’enclaves de diorite et de gneiss tonalitique.

 

Épaisseur et distribution

Le Complexe d’Imaapik correspond à une anomalie magnétique positive circulaire de ~30 km de diamètre dans la partie centre-ouest du Domaine lithotectonique de Falcoz. Il couvre une superficie totale de ~620 km2.L’unité ApPima1 forme la majeure partie du complexe (~495 km2), alors que l’unité ApPima2 est limitée à sa bordure est (~125 km2).

Datation

Les datations U-Pb réalisées sur des échantillons prélevés aux affleurements 2013-IL-30732013-IL-3076 et 2013-DB-1057 indiquent que les roches intrusives du Complexe d’Imaapik (enderbite et charnockite) se sont mises en place au Paléoprotérozoïque. Les âges archéens proviennent probablement de reliques d’orthogneiss archéens dans lesquels l’intrusion s’est mise en place. Le Complexe d’Imaapik comprendrait donc à la fois des roches intrusives paléoprotérozoïques et des orthogneiss archéens.

UnitéNuméro d’échantillonSystème isotopiqueMinéralÂge de cristallisation (Ma)(+)(-)Âge d’héritage (Ma)Référence(s)
ApPima12013-IL-3073-AU-PbZircon1851662700 à 2400Davis et al., 2018
Monazite187588 
2013-IL-3076-AU-PbZircon1,83 Ga  2,73 GaCorrigan et McFarlane, communication personnelle, 2018
ApPima2

DB-1057-A13

U-PbZircon1865552720 à 2100Corrigan et al., 2018

Relations stratigraphiques

Le Complexe d’Imaapik pourrait représenter des portions mieux préservées d’un faciès granulite antérieur; de telles zones ont d’ailleurs été décrites par Verpaelst et al. (2000) dans la région de la rivière Koroc (SNRC 24I). Toutefois la forme arrondie du Complexe d’Imaapik, bien délimitée sur le levé aéromagnétique, semble indiquer la mise en place d’un magma charnockitique sous-jacent et affleurant à certains endroits seulement (Lafrance et al., 2015). Cette masse de roches charnockitiques pourrait aussi expliquer l’apparition d’orthopyroxène dans les roches encaissantes. La rétrogradation de l’orthopyroxène en biotite ainsi que les microstructures indiquant deux phases de déformation supportent l’interprétation d’une intrusion syntectonique (Charette et Guilmette, 2014).  

 

 

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

CHARETTE, B., GUILMETTE, B., 2014. PETROLOGIE METAMORPHIQUE DE L’OROGENE DES TORNGAT ET DE LA MARGE EST DE LA ZONE NOYAU – PROVINCE DE CHURCHILL SUD-EST, RAPPORT PRELIMINAIRE. MERN, UNIVERSITY OF WATERLOO; MB 2014-34, 50 pages.

DAVIS, D. W., LAFRANCE, I., GOUTIER, J., BANDYAYERA, D., TALLA TAKAM, F., GIGON, J., 2018. Datations U-Pb dans les provinces de Churchill et du Supérieur effectuées au JSGL en 2013-2014. MERN; RP 2017-01, 63 pages.

LAFRANCE, I., BANDYAYERA, D., BILODEAU, C., 2015. GEOLOGIE DE LA REGION DU LAC HENRIETTA (SNRC 24H). MERN; RG 2015-01, 62 pages, 1 plan.

VERPAELST, P., BRISEBOIS, D., PERREAULT, S., SHARMA, K. N. M., DAVID, J., 2000. Géologie de la région de la rivière Koroc et d’une partie de la région de Hébron, 24I et 14L. MRN; RG 99-08, 62 pages, 10 plans.

Autres publications

CORRIGAN, D., WODICKA, N., MCFARLANE, C., LAFRANCE, I., VAN ROOYEN, D., BANDYAYERA, D., BILODEAU, 2018. Lithotectonic Framework of the Core Zone, Southeastern Churchill Province, Canada. Geoscience Canada; volume 45, pages 1-24. doi.org/10.12789/geocanj.2018.45.128

Citation suggérée

 

Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Complexe d’Imaapik. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-de-churchill/complexe-imaapik [cité le jour mois année].

Collaborateurs

Première publication

Isabelle Lafrance, géo., M. Sc. isabelle.lafrance@mern.gouv.qc.ca (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Claude Dion, ing., M. Sc. (lecture critique et révision linguistique); Céline Dupuis, géo., Ph. D. (version anglaise); Caroline Thorn (montage HTML). 

Révision(s)

Isabelle Lafrance, géo., M. Sc. (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Marc-Antoine Vanier, ing., M. Sc. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); Dominique Richard, géo. stag., Ph. D. (version anglaise); André Tremblay (montage HTML).

 
16 novembre 2017