2018-DB-1129A
 
Lithologie : Quartzite
Unité stratigraphique : Formation de Voirdye (nAvdr3)

Publiée le :  
 

 

 

Numéro d’échantillon :2018-DB-1129A
Lithologie :Quartzite
Âge (évènement) :2819,4 ±2,9 Ma (âge maximal de sédimentation)
Province géologique :Province du Supérieur
Subdivision géologique :Sous-province de Nemiscau
Unité stratigraphique :Formation de Voirdye (nAvdr3)
Feuillet SNRC :32O12
Zone UTM NAD 83 :18
Estant :464536
Nordant :5727761
Méthode d’analyse :

LA-HR-ICP-MS sur zircons (méthode d’analyse décrite dans le MB 2020-01, pages 29 et 30)

 

 

 

Géologie et description de l’échantillon

La Formation de Voirdye est une unité métasédimentaire constituée principalement de paragneiss dérivé de wacke et d’arénite (unité informelle nAvrd2). Elle contient aussi, en moindres proportions (par ordre d’importance), du quartzite (nAvrd3), des formations de fer (nAvrd4), des roches métasomatiques (nAvrd5) et du conglomérat (nAvrd1). La Formation de Voirdye représente l’unité principale de la Ceinture du Lac des Montagnes (CLM). L’échantillon prélevé provient de l’unité nAvrd3 qui consiste en des niveaux hectométriques de quartzite dont le litage primaire est bien préservé. Celui-ci se caractérise par une alternance de lits sombres riches en quartz fumé et en micas et de lits clairs à quartz beige clair et pauvres en micas. Les lits sombres contiennent localement jusqu’à 10 % de grenat. La roche montre également une structure granoblastique bien développée. L’unité de quartzite est injectée de dykes de pegmatite blanche à grenat-tourmaline-magnétite-muscovite-épidote.

Objectif de l’analyse géochronologique

Cette datation permettra d’avoir un âge maximal de déposition de la séquence sédimentaire de la Formation de Voirdye.

Géochronologie

Les zircons sont de bonne qualité, mais ne présentent toutefois aucune évidence d’abrasion mécanique comme on l’observe communément dans les zircons détritiques. On distingue deux populations morphologiques. La première est constituée de cristaux prismatiques incolores avec des terminaisons allongées dans lesquelles on peut apercevoir des inclusions incolores. La seconde population regroupe des cristaux brunâtres avec des microfractures abondantes. Cette population est hétérogène avec des cristaux qui présentent des formes prismatiques allongées ou équidimensionnelles et variablement émoussées.

L’imagerie par cathodoluminescence permet de bien distinguer la structure interne des cristaux incolores de ceux brunâtres. Les premiers sont typiquement très luminescents avec une zonation magmatique de type secteur, alors que les prismes brunâtres sont peu luminescents et présentent une zonation oscillatoire quelque peu effacée. Il est possible de distinguer des noyaux massifs et homogènes dans les cristaux des deux populations.

 

Les résultats obtenus à partir de 85 analyses permettent d’identifier trois groupes en fonction de la concentration en uranium. Les cristaux incolores possèdent des teneurs de 40 ppm U à ~150 ppm U et des âges apparents compris entre 2788 Ma et 2830 Ma. Les cristaux brunâtres avec des concentrations variant entre 200 ppm U et 500 ppm U ont livré des âges apparents entre 2824 Ma et 2867 Ma. Un troisième et dernier groupe, dont quelques cas sont associés à de possibles noyaux, est caractérisé par des concentrations en uranium plus variables (100 à 475 ppm U) et par des âges 207Pb/206Pb entre 2895 Ma et 2925 Ma. L’ensemble des résultats se positionne à proximité de la courbe concordia avec des pourcentages de discordance compris entre 3 % et -4 %. La distribution des résultats permet de calculer une ligne de régression pour chacun de ces trois groupes et d’obtenir des âges de 2819,4 ±2,9 Ma (MSWD = 0,70), de 2848,5 ±4,2 Ma (MSWD = 0,74) et de 2914,0 ±4,8 Ma (MSWD = 1,04). Si l’on considère cette lithologie comme d’origine sédimentaire, l’âge maximal de sédimentation serait de 2819,4 ±2,9 Ma.

Les résultats des analyses sont disponibles dans le SIGÉOM et accessibles en cliquant sur ce lien (voir fichiers Excel dans MB202001ADN001.zip).

Interprétation

Les trois âges obtenus de 2819,4 ±2,9 Ma, 2848,5 ±4,2 Ma et 2914,0 ±4,8 Ma suggèrent que les zircons des roches métasédimentaires de la Formation de Voirdye proviennent de différentes sources lithologiques mésoarchéennes représentant un socle ancien. L’âge de 2819,4 ±2,9 Ma, qui marque l’âge maximal de déposition, est sensiblement similaire aux âges connus du Complexe de Théodat (2833,5 ±3,0 Ma; David, 2020) et du Pluton de Rodayer (2830 à 2820 Ma, Davis et al., 1994; Davis et al., 1995) interprétés comme le socle mésoarchéen de la Sous-province d’Opatica.

Auteurs

RôleNomCourrielAnnée
GéochronologieJean David, géo., Ph. D.jean.david@mern.gouv.qc.ca2018 à 2019
Échantillonnage et interprétationDaniel Bandyayera, géo., Ph. D.daniel.bandyayera@mern.gouv.qc.ca2018
CoordinationFrancis Talla Takam, géo., Ph. D.francis.tallatakam@mern.gouv.qc.ca2021

Références

 

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

DAVID, J., 2020. Datations U-Pb dans les provinces du Supérieur et de Churchill effectuées au GEOTOP en 2018-2019. MERN, GEOTOP; MB 2020-01, 30 pages.

 

 

 

Autres publications 

 

DAVIS, W.J., GARIEPY, C., SAWYER, E.W., 1994. Pre-2.8 Ga crust in the Opatica gneiss belt: A potential source of detrital zircons in the Abitibi and Pontiac subprovinces, Superior Province, Canada. Geology 22 (12): 1111-1114. doi.org/10.1130/0091-7613(1994)022<1111:PGCITO>2.3.CO;2

DAVIS, W.J., MACHADO, N., GARIÉPY, C., SAWYER, E.W., BENN, K., 1995. U-Pb geochronology of the Opatica tonalite-gneiss belt and its relationship to the Abitibi greenstone belt, Superior Province, Québec. Canadian Journal of Earth Sciences; volume 32, pages 113-127. doi.org/10.1139/e95-010

 

5 mars 2021