La syénite de la Suite d’Amisquioumisca est rose grisâtre en patine et en cassure fraîche. La roche à grain fin à moyen présente une structure massive à légèrement foliée. Le pourcentage combiné de biotite et de magnétite varie de 1 à 5 %. Des traces de sulfures et de fluorite sont localement observées.

La Suite d’Amisquioumisca serait d’âge post-tectonique, c’est-à-dire plus jeune (2670 Ma?) que le Massif de Nipukatasi. L’objectif de cette analyse est de déterminer l’âge de mise en place de cette unité ainsi que sa position stratigraphique.

Quarante analyses par ablation laser ont été réalisées sur une trentaine de fragments. Les résultats obtenus sont assez homogènes avec des concentrations en uranium variant entre 2 x 10⁵ et 5 x 10⁵ cps et des rapports Th/U de 0,22 à 0,41, incluant quelques valeurs qui atteignent 0,60. Les âges apparents s’étalent de 2703 ±26 Ma à 2667 ±23 Ma avec seulement quelques âges plus anciens jusqu’à 2727 ±29 Ma. Les âges affichent une relation inverse avec les concentrations d’uranium que l’on peut associer à l’évolution de la composition du liquide magmatique dans le temps. Ces résultats se répartissent sur une même droite. Un calcul de régression linéaire a permis d’obtenir une intersection supérieure avec la courbe concordia correspondant à un âge de 2686,7 ±4,2 Ma (MSWD = 1,3). Cet âge semble légèrement plus ancien que celui du granite du Massif de Nipukatasi (2678 ±10 Ma, 2016-EC- 2054A). Par contre, en considérant la marge d’erreurs obtenues pour chacune des analyses, les différences ne sont pas nécessairement très grandes.

Les résultats des analyses sont disponibles dans le SIGÉOM et accessibles en cliquant sur ce lien (voir fichiers Excel dans MB201817ADN001.zip).

L’âge de 2686,7 ±4,2 Ma obtenu pour la Suite d’Amisquioumisca correspond à la gamme d’âges des intrusions tarditectoniques présentes à la fois dans les sous-provinces d’Opatica et d’Abitibi (Davis et al., 1995; Benn et Moyen, 2008). Cet âge tardif est également cohérent avec la structure massive caractérisant l’intrusion. Il est difficile d’identifier une source correspondant à l’âge des zircons anciens; ceux-ci pourraient provenir du recyclage de l’une ou l’autre des unités de roches plus vieilles du secteur (Leclerc et Caron-Côté, 2017). Les relations de recoupement sur le terrain semblent indiquer que les roches de la Suite d’Amisquioumisca coupent celles du Massif de Nipukatasi. Même si l’âge obtenu pour la syénite de la Suite d’Amisquioumisca semble un peu plus ancien, le tout peut s’inscrire dans une logique cohérente en considérant les marges d’erreur des datations des échantillons 2016-KG-4078A (Suite d’Amisquioumisca) et 2016-EC-2054A (Massif de Nipukatasi).