L’échantillon de tonalite a été prélevé dans une masse intrusive représentant une écaille de la Sous-province de La Grande localisée près du contact avec la Sous-province d’Opinaca. Les roches qui constituent cette écaille sont attribuées à la Suite de Joubert en raison de leurs caractéristiques pétrographiques et géochimiques. La tonalite renferme aussi des enclaves de diorite.

Le but de l’analyse est de déterminer l’âge de mise en place de la tonalite et de déterminer si cette écaille est associée à la Suite de Joubert, auparavant datée à 2679,4 ±9,9 Ma dans le feuillet 23E03 (Hammouche et Burniaux, 2018).

Les résultats de près de 70 analyses permettent de mettre en évidence une grande variété d’âges. Quelques résultats sont inversement discordants, mais en règle générale, le pourcentage de discordance se situe entre 0 % et 8 %. Les âges apparents varient de 2650 Ma à 2760 Ma, avec un petit groupe d’âges plus anciens compris entre 2810 Ma et 2860 Ma. Pour des âges équivalents, les rapports Th/U montrent des variations importantes entre 0,07 et 1,20. Une trentaine d’analyses, dont plusieurs effectués en bordure des cristaux, ont donné les âges les plus jeunes. Ces résultats, même s’ils montrent une certaine dispersion, ont été utilisés pour un calcul de régression. L’intersection supérieure de la droite avec la concordia correspond à un âge de 2681,7 ±5,6 Ma (MSWD = 3,2) interprété comme la meilleure estimation de l’âge de mise en place de la tonalite. La régression de sept résultats provenant de l’analyse de noyaux qui ont fourni des âges apparents anciens a permis d’obtenir un âge de 2820 ±23 Ma (MWSD = 14). Cet âge est imprécis, mais constitue une indication de l’existence d’une source ancienne. Entre ces deux âges, les résultats analytiques sont disparates et peuvent être interprétés de plusieurs façons. On présente sur le diagramme concordia les résultats d’un calcul de régression qui tient compte de tous les résultats analytiques considérant qu’ils représentent un échantillonnage de zones mixtes. On obtient ainsi un âge de 2729,8 ±7,8 Ma (MSWD = 14). Il est aussi possible d’interpréter ces données en supposant que les zircons sont d’origine détritique et proviennent de la fusion de paragneiss. Cet exercice permet de faire ressortir deux âges distincts à 2711 ±6 Ma (MSWD = 2,1) et à 2744 ±6 Ma (MSWD = 5,0). 

Les résultats des analyses sont disponibles dans le SIGÉOM et accessibles en cliquant sur ce lien (voir fichiers Excel dans MB201816ADN001.zip).

 

 

L’âge de cristallisation obtenu (2681,7 ±5,6 Ma) confirme que la tonalite datée appartient à la Suite de Joubert. Il est très proche de celui provenant de l’échantillon 2015-SB-3144A (daté à 2679,4 ±9,9 Ma), prélevé dans l’intrusion principale de la Suite de Joubert dans le feuillet 23E03 (Hammouche et Burniaux, 2018). Un âge de 2820 ±20 Ma a été déterminé pour des zircons hérités.