La Suite de La Sicotière, dont le lac éponyme se situe entre les rivières Rupert et Nemiscau (feuillet 32N08), est une unité lithodémique introduite pour décrire un ensemble de roches plutoniques porphyroïdes comprenant de la granodiorite, de la monzodiorite quartzifère et de la monzonite quartzifère (Bandyayera et Daoudene, 2018). Lors des travaux de Bandyayera et Daoudene (2018), la Suite de La Sicotière avait été incluse dans la Sous-province de Nemiscau. Néanmoins, les limites de cette sous-province ont été revues lors de la synthèse géologique du Nemiscau par Bandyayera et al. (2022). Suite à ces modifications, une partie des intrusions de la Suite de La Sicotière se retrouvent dans la Sous-province d’Opatica, alors que d’autres sont restées au sein de la Sous-province de Nemiscau. Ces dernières ont été réassignées à une nouvelle unité, la Suite de la Marte (Bandyayera et al., 2022). Le levé aéromagnétique régional (D’Amours, 2011) a permis de délimiter la Suite de La Sicotière en raison de sa forte intensité magnétique.

La Suite de La Sicotière comprend deux unités : 1) une unité de monzodiorite quartzifère et de monzonite quartzifère porphyroïdes (nAscr1), et 2) une unité de granodiorite porphyroïde foliée (nAscr2). 

L’unité nAscr1 est constituée essentiellement de monzodiorite quartzifère et de monzonite quartzifère, généralement porphyroïdes, et localement de granodiorite porphyroïde. L’unité nAscr1 contient également des proportions mineures de diorite quartzifère et de granite. La monzodiorite quartzifère et la monzonite quartzifère sont moyennement à grossièrement grenues, faiblement à fortement foliées, homogènes et magnétiques.

De couleur gris rosé à rose blanchâtre en surface altérée, la roche est gris moyen clair en surface fraiche. La teinte rosâtre est localement accentuée par une forte hématitisation. Toutes ces roches sont caractérisées par la présence de 5 à 30 % de phénocristaux ou de porphyroclastes centimétriques de feldspath potassique, localement idiomorphes à hypidiomorphes, plus ou moins alignés parallèlement aux plans de la foliation. Localement, les phénocristaux de feldspath potassique montrent une structure rapakivi caractérisée par une zonation concentrique. Dans les phases les plus déformées, des queues (appendices) asymétriques et des ombres de pression se développent autour des porphyroclastes de feldspath potassique. Les minéraux ferromagnésiens marquent la foliation et forment communément de petits amas centimétriques allongés constitués de hornblende. La roche contient 10 à 20 % de hornblende (localement jusqu’à 40 %), 5 à 25 % de biotite, et localement de la magnétite (2 %) et du pyroxène (2 %). Les minéraux accessoires sont abondants et comprennent le sphène, l’épidote, la muscovite, la chlorite, l’allanite, l’apatite et les minéraux opaques. Par endroits, certains affleurements montrent la monzodiorite et la granodiorite porphyroïdes en enclave dans un granite rose massif à faiblement folié, magnétique, moyennement à grossièrement grenu et localement pegmatitique.