Groupe de Liskeard
Étiquette stratigraphique : [ordo]kd
Symbole cartographique : Okd
 

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Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
Okd3 Grès
Okd2 Calcaire et calcaire dolomitique, localement grès et mudrock
Okd2a Mudrock et calcaire
Okd1 Conglomérat, localement à fragments d’arénite
 
Auteur(s) :
Hume, 1925
Âge :
Ordovicien
Stratotype :
Aucun
Région type :
Rive est du lac Témiscamingue (rivière des Outaouais) (feuillets SNRC 31M05 NE et 31M06 NW)
Province géologique :
Plate-forme du Saint-Laurent
Subdivision géologique : Plate-forme des Basses-Terres du Saint-Laurent
Lithologie : Calcaire et calcaire dolomitique
Catégorie :
Lithostratigraphique
Rang :
Groupe
Statut : Formel
Usage : Actif

 

 

 

Historique

Wilson (1918) identifie une unité de calcaire, de shale et de grès d’âge ordovicien et silurien au pourtour du lac Témiscamingue (rivière des Outaouais). Hume (1925) introduit la Formation de Liskeard pour décrire ces roches qu’il divise en « membre basal de shale rouge », « membre inférieur de grès » (localement à cailloux), « membre inférieur de shale vert », « membre supérieur de shale rouge », « membre supérieur de shale gris et vert, zone Streptelasma corniculum » et « membre supérieur de calcaire, zone Maclurea ». Cette unité de shale, de shale gréseux et de calcaire dolomitique de l’Ordovicien supérieur est assignée aux groupes de Lorraine et de Richmond dans les travaux de la Commission géologique du Canada (GSC, 1943). La Formation de Liskeard est décrite comme du calcaire (magnésien), du grès et du conglomérat au niveau de l’extrémité NW de l’unité (Chagnon, 1963, 1968). La distinction avec l’arkose et l’arénite de la Formation de Lorrain est cependant ambigüe. Sinclair (1965) élève l’unité, autant du côté ontarien que québécois, au rang de groupe et le divise en quatre formations selon les descriptions détaillées d’un forage effectué du côté ontarien (Thomson, 1965, p. 27-30). Ces dernières sont, de la base au sommet, les formations de Dawson Point (shale mou), de Farr (calcaire principalement), de Bucke (shale principalement, avec minces niveaux gréseux et calcareux) et de Guigues (principalement sable, grès et conglomérat). 

Sur la base des travaux de Sinclair (1965), le Groupe de Liskeard est subdivisé du côté québécois (canton de Guigues, feuillet SNRC 31M06 NW) en formations de Farr (calcaire et calcaire dolomitique) et de Guigues (sable et grès purs, conglomérat) par Richard et Sanschagrin (1980). Un peu plus au sud (jonction centrale des feuillets SQRC 31M05-200-0202 et 31M06-200-0201), Lacombe (1984) décrit uniquement la Formation de Guigues sur la rive est du lac Témiscamingue. Les quatre formations sont décrites du côté ontarien (ouest) du lac Témiscamingue (Russell, 1984). Dans les cartes de compilation du Ministère, ces formations ne sont pas conservées et le Groupe de Liskeard est plutôt subdivisé en trois unités informelles de conglomérat, localement à fragments d’arénite (Okd1), de calcaire accompagné localement de grès, de mudrock et de dolomie (calcaire dolomitique) (Okd2) ainsi que de grès (Okd3) (Goutier, 1999a-b; Beausoleil, 1999, 2000). Le nom fait référence ​à l’ancienne ville de New Liskeard, en Ontario, fusionnée depuis 2004 à la ville de Timiskaming Shores située sur la bordure ouest du lac Témiscamingue (jonction des feuillets 31M05 et 31M06).

 

Description

Le Groupe de Liskeard est constitué de conglomérat à la base (unité Okd1), suivi de grès pur (unité Okd3), puis de calcaire principalement (unité Okd2) (Sinclair, 1965; Chagnon, 1968; Richard et Sanschagrin, 1980; Lacombe; 1984; Goutier, 1999a-b; Beausoleil, 1999, 2000). Le conglomérat et le grès pur peuvent occuper des positions stratigraphiques différentes d’un lieu à l’autre en conséquence des irrégularités du socle précambrien (Richard et Sanschagrin, 1980; Lacombe, 1984). Ces roches résultent de la destruction de l’arénite et du quartzite de la Formation de Lorrain (Richard et Sanschagrin, 1980). L’unité de calcaire (Okd2) est séparée du conglomérat et du grès à la base par une unité de shale rouge, gris et vert qui n’affleure pas, mais a été observée en forage (Sinclair, 1965; Richard et Sanschagrin, 1980).

 

Groupe de Liskeard 1 (Okd1) : Conglomérat, localement à fragments d’arénite

Le conglomérat, dont l’épaisseur peut atteindre 8 m, est omniprésent à la base des roches paléozoïques partout où l’unité est visible (Richard et Sanschagrin, 1980; Lacombe, 1984). Il est caractérisé par la présence de galets et de blocs très arrondis d’arénite et de quartzite de la Formation de Lorrain (Chagnon, 1963, 1968; Richard et Sanschagrin, 1980; Goutier, 1999b). Les blocs sont très nombreux à la base du contact (Chagnon, 1963, 1968). Les galets ont un diamètre variant de 5 cm à ~1 m en moyenne, mais certains blocs atteignent >5 m de diamètre (Chagnon, 1963, 1968; Richard et Sanschagrin, 1980). La matrice du conglomérat peut être un calcaire ou un calcaire dolomitique mêlé à un grès dolomitique ainsi que des grains de quartz anguleux à subanguleux. Localement, des niveaux lenticulaires de calcaire, de calcaire dolomitique, de grès grossier ou de grès calcareux fin apparaissent à l’intérieur de ce conglomérat. 

 

Groupe de Liskeard 2 (Okd2) : Calcaire et calcaire dolomitique, localement grès et mudrock

Deux types de roches calcareuses ont été définies sur la base de la couleur de la roche : le calcaire et le calcaire dolomitique (Richard et Sanschagrin, 1980). Le calcaire est gris foncé à gris bleuâtre et forme des lits de 10 à 30 cm d’épaisseur. La réaction à l’acide chlorhydrique s’effectue spontanément. Par endroits, des plages de carbonate bien cristallisées sont facilement visibles. Le calcaire dolomitique est de couleur crème à chamois jaunâtre en surface altérée (rugueuse) comme en surface fraiche (Chagnon, 1963, 1968; Richard et Sanschagrin, 1980). C’est localement la variété dominante du Groupe de Liskeard (Richard et Sanschagrin, 1980; Goutier, 1999b). Il forme des lits de 10 à 30 m d’épaisseur (Richard et Sanschagrin, 1980). La réaction à l’acide chlorhydrique est faible et ne s’effectue qu’ après le broyage de la roche. Le calcaire dolomitique peut contenir 0 à 40 % de grains de quartz dont le diamètre moyen est <1 mm (Chagnon, 1963, 1968; Richard et Sanschagrin, 1980). La proportion de quartz augmente à la base et la roche devient gréseuse (Chagnon, 1963, 1968). Des proportions mineures de grès et de mudrock sont notées au niveau de la portion ouest de l’unité (Beausoleil, 1999; Goutier, 1999b).

 

Groupe de Liskeard 2a (Okd2a) : Mudrock et calcaire

Localement, de minces lits de mudrock d’une épaisseur <1 cm sont interstratifiés avec le calcaire (Richard et Sanschagrin, 1980; Beausoleil, 1999).

 

Groupe de Liskeard 3 (Okd3) : Grès

Le grès est constitué de grains de quartz à arêtes arrondies, provenant d’arénite et de quartzite de la Formation de Lorrain, et d’une proportion mineure de ciment calcareux (Chagnon, 1968).

 

Épaisseur et distribution

Le Groupe de Liskeard est situé au pourtour et sur les îles du lac Témiscamingue (rivière des Outaouais) (feuillets 31M05-200-0202, 31M06-200-0201, 31M11-200-0101 et 31M12-200-0102). Du côté québécois, il longe la rive est du lac sur ~19 km pour une largeur de 500 m à 4 km. Il apparaît également plus à l’est dans les régions de Guigues et de Saint-Bruno-de-Guigues en occurrences isolées de quelques centaines de mètres à 5 km de dimension.

 

Datation

Aucune.

Relations stratigraphiques

Les roches ordoviciennes du Groupe de Liskeard reposent en discordance sur les formations paléoprotérozoïques de la Province du Sud (Groupe de Cobalt, particulièrement la Formation de Lorrain), en strates subhorizontales, légèrement pentées vers l’est (Richard et Sanschagrin, 1980; Lacombe, 1984). Elles se sont déposées dans les irrégularités topographiques précambriennes dont l’érosion aurait amplifié les inégalités déjà créées par des jeux de failles antérieurs.

Paléontologie

Le calcaire et le calcaire dolomitique sont fossilifères, mais ces fossiles ne sont pas décrits du côté québécois (Chagnon, 1963, 1968). Des descriptions détaillées et des corrélations avec d’autres unités calcareuses (p. ex. les groupes de Trenton et de Richmond) sont données dans les travaux de Hume (1925) et de Sinclair (1965).

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

BEAUSOLEIL, C., 1999. Compilation géologique 1/20 000 – 31M05-200-0202 POINTE-PICHÉ. In : MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31M. CG SIGEOM31M, 36 plans.

BEAUSOLEIL, C., 2000. Compilation géologique 1/20 000 – 31M06-200-0201 LAVERLOCHÈRE. In : MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31M. CG SIGEOM31M, 36 plans.

CHAGNON, J. Y., 1963. GEOLOGIE DE LA REGION DE GUIGUES – PONTLEROY, COMTES DE TEMISCAMINGUE ET DE ROUYN-NORANDA. MRN; RP 511, 18 pages, 1 plan.

CHAGNON, J. Y., 1963. PRELIMINARY REPORT, GEOLOGY OF GUIGUES – PONTLEROY AREA, TEMISCAMINGUE AND ROUYN-NORANDA COUNTIES. MRN; RP 511(A), 17 pages, 1 plan.

CHAGNON, J. Y., 1968. QUINZE LAKE-BARRIERE LAKE AREA, TEMISCAMINGUE COUNTY. MRN; RG 134(A), 117 pages, 1 plan.

CHAGNON, J. Y., 1968. REGION DES LACS DES QUINZE ET BARRIERE, COMTE DE TEMISCAMINGUE. MRN; RG 134, 120 pages, 1 plan.

GOUTIER, J., 1999a. Compilation géologique 1/20 000 – 31M11-200-0101 NOTRE-DAME-DU-NORD. In : MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31M. CG SIGEOM31M, 36 plans.

GOUTIER, J., 1999b. Compilation géologique 1/20 000 – 31M12-200-0102 NOTRE-DAME-DU-NORD. In : MRNF, 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 31M. CG SIGEOM31M, 36 plans.

HUME, G.S., 1925. The Palaeozoic Outlier of Lake Timiskaming, Ontario and Quebec. Commission géologique du Canada; Mémoires 145, 129 pages. https://doi.org/10.4095/100851

LACOMBE, R. F., 1984. RAPPORT GEOLOGIQUE, CANTON GUIGUES. TEMISCA SILICE INC, rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 41880, 17 pages, 1 plan.

RICHARD, M., SANSCHAGRIN, Y., 1980. RAPPORT SUR LA GEOLOGIE, CANTON GUIGUES. EXPLORATION AIGUEBELLE INC, rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; GM 37423, 33 pages, 7 plans.

 

Autres publications

CANADA GEOLOGICAL SURVEY (GSC), Bureau of Geology and Topography. 1943. Southern Quebec, west sheet. Commission géologique du Canada; Carte série « A » 703A, (éd. réimpression), 1 feuille. https://doi.org/10.4095/261791

RUSSELL., D.J. 1984. Paleozoic Geology of the Lake Timiskaming Area, Timiskaming District. Ontario Geological Survey; Map P2700, Geological Series-Preliminary Map, scale 1:50 000, Geology 1981, 1983. https://www.geologyontario.mndm.gov.on.ca/mndmfiles/pub/data/imaging/P2700//p2700.pdf 

SINCLAIR, G.W. 1965. Succession pf Ordovician Rocks at Lake Timiskaming. Commission géologique du Canada; Études 65-34, 6 pages. https://doi.org/10.4095/100939

THOMSON, R. 1965. Casey and Harris townships, District of Temiskaming. Ontarion Department of Mines; Geological Report 36 (R036). https://prd-0420-geoontario-0000-blob-cge0eud7azhvfsf7.z01.azurefd.net/lrc-geology-documents/publication/R036/R036.pdf

WILSON, M.E. 1918. Timiskaming County, Quebec. Commission géologique du Canada; Carte série « A » 145A, 1 feuille. https://doi.org/10.4095/107983

 

Citation suggérée

Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Groupe de Liskeard. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-sud/groupe-de-liskeard [cité le jour mois année].

 

Collaborateurs

Première publication

Céline Dupuis, géo., Ph. D. celine.dupuis@mrnf.gouv.qc.ca (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); Charles St-Hilaire, géo., M. Sc. (lecture critique etrévision linguistique).

 

 

5 février 2024