Suite intrusive de Washicoutai
Étiquette stratigraphique : [npro]wai
Symbole cartographique : nPwai
 

Première publication :  
Dernière modification :

 

 

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
nPwai4 Granite massif à grain grossier à pegmatitique
nPwai3 Granite et monzonite quartzifère
nPwai3d Monzonite quartzifère et monzogranite gris, à grain fin
nPwai3c Monzogranite rubané et folié
nPwai3b Monzogranite et syénogranite roses à grain moyen
nPwai3a Granite et granite à feldspath alcalin massifs et à grain fin
nPwai2 Syénite quartzifère et monzonite quartzifère coronitiques à magnétite
nPwai1 Syénogranite massif rose violacé
 
Auteur(s) :
L​afrance et Daoudene, 2023
Âge :
Néoprotérozoïque 
Stratotype :
Aucun
Région type :
Région de Kegaska (feuillets SNRC 12K03 et 12K06)
Province géologique :
Subdivision géologique :
Lithologie : Roches intrusives felsiques à intermédiaires
Catégorie :
Lithodémique
Rang :
Suite
Statut : Formel
Usage : Actif

 

 

 

Historique

La Suite de Washicoutai a été introduite dans la région de Kegaska (Lafrance et Daoudene, 2023) pour regrouper l’ensemble des intrusions felsiques à intermédiaires coupant les autres unités de la région. Le nom de l’unité est tiré de la rivière Washicoutai qui débouche sur le golfe du St-Laurent à une trentaine de kilomètres à l’est de Kegaska.

 

Description

La Suite de Washicoutai comprend quatre unités : 1) une unité de syénogranite massif rose violacé (nPwai1); 2) une unité de syénite quartzifère et de monzonite quartzifère coronitiques à magnétite (nPwai2); 3) une unité de granite et de monzonite quartzifère (nPwai3); et 4) une unité de granite massif à grain grossier à pegmatitique (nPwai4). En plus de ces unités informelles, la Suite intrusive de Washicoutai comprend aussi deux lithodèmes, soient les intrusions de Rocher Rouge et de Parsons.

 

Suite intrusive de Washicoutai 1 (nPwai1) : Syénogranite massif rose violacé 

L’unité nPwai1 est en majeure partie constituée de syénogranite, mais elle comprend une faible proportion de syénite quartzifère et de monzogranite. Le syénogranite est homogène, modérément magnétique et rose violacé foncé. Il est généralement massif, mais une faible foliation marquée par l’alignement des feuillets de biotite est localement observée. Sa granulométrie est à la limite entre moyenne et fine. Les roches de cette unité renferment 17 à 25 % de quartz, 40 à 45 % de feldspath potassique, 20 à 25 % de plagioclase et 5 à 12 % de minéraux ferromagnésiens, principalement de la biotite.

Au microscope, la roche est hétérogranulaire et les bordures entre les grains de feldspath sont généralement interlobées. Le feldspath potassique, qui domine largement sur le plagioclase, est en majeure partie du microcline, mais il y a aussi un peu d’orthose perthitique. Le feldspath potassique se présente localement en cristaux plus grossiers. Le plagioclase est faiblement séricitisé et couramment peu maclé. Le quartz est en grains xénomorphes, interlobés et à extinction ondulante. La présence de grains de myrmékite et de lisérés de quartz en bordure des feldspaths est courante. La biotite forme des feuillets subautomorphes à xénomorphes bruns à brun foncé. Elle est fréquemment chloritisées, à inclusions de zircon et localement squelettiques. La muscovite (<2 %) se présente en association avec la biotite et la chlorite ou en inclusions dans le plagioclase. Les grains d’allanite, de sphène et de minéraux opaques sont très nombreux et la proportion de chacun d’entre eux peut atteindre 1 %. L’épidote et l’apatite sont aussi présentes en phases accessoires.

Les analyses d’échantillons choisis indiquent généralement une composition de syénogranite et une affinité alcaline-calcique à alcaline (Lafrance et Daoudene, 2023). Plusieurs échantillons choisis prélevés au sein de cette unité ont donné des teneurs significativement élevées en éléments des terres rares, en zirconium, en yttrium et en thorium (p. ex. affleurement 23-IL-3027, échantillon 2023086222).

 

Suite intrusive de Washicoutai 2 (nPwai2) : Syénite quartzifère et monzonite quartzifère coronitiques à magnétite

La syénite quartzifère et la monzonite quartzifère de l’unité nPwai2 sont caractérisés par un fort magnétisme et une texture coronitique. Cette texture est caractérisée par la présence de 2 à 7 % de cristaux millimétriques de magnétite entourés de feldspath blanc à rosé. Les grains de magnétite et leurs couronnes de feldspath sont de granulométrie un peu plus grossière que la matrice, qui est généralement grise et à grain fin. Les roches ont une foliation modérée, marquée par l’orientation préférentielle des minéraux ferromagnésiens et par un léger aplatissement des amas feldspathiques entourant la magnétite. Les roches de cette unité renferment ~10 % de quartz et 15 à 25 % de minéraux ferromagnésiens.

Au microscope, la roche est hétérogranulaire et les bordures des grains de feldspath sont partiellement polygonales alors que celles des grains de quartz sont plus couramment arrondies. Le feldspath potassique est du microcline. La biotite est omniprésente et la hornblende a été observée dans les lames minces de plusieurs échantillons. La biotite est en feuillets isolés et en amas de feuillets xénomorphes et squelettiques marrons ou vert brunâtre. Elle est communément associée à de la muscovite et localement à du grenat. Lorsque présente, la hornblende est en cristaux xénomorphes associés aux amas de biotite ou en fins cristaux disséminés dans la roche. Localement, du clinopyroxène est associé à la hornblende. Les roches de cette unité contiennent jusqu’à 2 % de sphène en gros cristaux xénomorphes ou en fins cristaux prismatiques disséminés de façon homogène dans la roche. Le sphène est aussi couramment observé en couronne discontinue et de largeur variable autour de la magnétite. Cette dernière forme des grains de taille variable qui sont, soit cubiques, soit xénomorphes et arrondies. L’épidote est sporadiquement associée au sphène à la bordure de la magnétite. Elle se retrouve aussi en cristaux prismatiques dans la roche. L’apatite est omniprésente alors que l’allanite et le zircon sont moins communs.

Les analyses d’échantillons choisis indiquent généralement une composition de syénite quartzifère et une affinité alcaline et ferrifère (Lafrance et Daoudene, 2023). Plusieurs échantillons choisis prélevés au sein de cette unité ont donné des teneurs anomales et significatives en zirconium, en niobium, en yttrium et en éléments des terres rares (p. ex. affleurement 23-IL-3066, échantillon 2023086291). Cette unité pourrait donc représenter une cible intéressante pour la recherche de métaux rares associés à des intrusions alcalines (Lafrance et Daoudene, 2023).

 

Suite intrusive de Washicoutai 3 (nPwai3) : Granite et monzonite quartzifère

L’unité nPwai3 regroupe différentes sous-unités difficiles à départager l’une de l’autre. La grande hétérogénéité des analyses chimiques semble aussi refléter un plus grand nombre de phases intrusives que celles identifiées sur le terrain.

 

Suite intrusive de Washicoutai 3a (nPwai3a) : Granite et granite à fedspath alcalin massifs et à grain fin

La sous-unité nPwai3a est constituée de syénogranite, de monzogranite et de granite à feldspath alcalin. La roche est homogène, à grain fin et rose moyen à clair. Elle est généralement massive, mais une faible foliation marquée par l’alignement grossier des feuillets de biotite est localement présente. Les roches de cette unité renferment 20 à 25 % de quartz, 35 à 65 % de feldspath potassique, 10 à 35 % de plagioclase et 3 à 6 % de minéraux ferromagnésiens, principalement de la biotite.

Au microscope, les roches ont une distribution granulométrique hétérogranulaire ou à grains sériés, majoritairement à grain fin. Les bordures entre les grains de feldspath sont plutôt interlobées, mais certaines sont polygonales. Les grains de quartz sont xénomorphes, interlobés et à extinction ondulante. Le feldspath potassique est du microcline. Le plagioclase est faiblement à moyennement séricitisé avec certains grains renfermant des feuillets grossiers ou des amas de fins feuillets flexueux de muscovite (<2 %). La biotite est généralement en fins feuillets bruns, subautomorphes, variablement chloritisés et bien dispersés dans la roche, avec quelques feuillets plus grossiers par endroits. Les feuillets les plus fortement chloritisés comprennent de nombreux petits minéraux opaques le long des clivages. Les inclusions de zircon y sont aussi courantes. De la muscovite peut aussi être associée à la biotite. De rares grains de hornblende sont localement observés (p. ex. affleurement 23-IL-3125). Les minéraux opaques sont abondants (0,5 à 2 %) et se présentent en grains fins subautomorphes, en lamelles ou en gros grains variablement altérés. Les autres phases accessoires sont en proportion variable selon les échantillons, mais comprennent invariablement le zircon, l’allanite et l’apatite. L’épidote, le sphène, le grenat et le rutile (en fines aiguilles dans la chlorite) sont plus rares.

De minces couloirs millimétriques plus fortement déformés, à grain très fin avec des minéraux ferromagnésiens en lamines et avec un fort aplatissement des grains de quartz ont été observés dans les lames minces d’échantillons prélevés à proximité de la Zone de cisaillement de Pepihtnahu (ZCpep; p. ex. affleurements 23-EG-1071 et 23-IL-3067).

Les analyses d’échantillons choisis indiquent généralement une composition de syénogranite et de granite à feldspath alcalin et une affinité alcaline-calcique à calco-alcaline (Lafrance et Daoudene, 2023). Un échantillon provenant d’un dyke de granite à feldspath alcalin prélevé à l’affleurement  23-YD-2103 a révélé des teneurs indicielles en niobium et en zirconium (zone minéralisée de Belley, Lafrance et Daoudene, 2023).

 

 

Suite intrusive de Washicoutai 3b (nPwai3b) : Monzogranite et syénogranite roses à grain moyen

La sous-unité nPwai3b est majoritairement constituée de monzogranite et de syénogranite avec de rares occurrences de syénite quartzifère. La roche est à grain moyen, homogène, rose moyen à clair et massive à modérément foliée. Lorsqu’elle est présente, la foliation est marquée par l’alignement des feuillets de biotite et par un léger aplatissement des grains de quartz. Les roches de cette unité renferment 20 à 35 % de quartz, 40 à 60 % de feldspath potassique, 20 à 30 % de plagioclase et 3 à 12 % de minéraux ferromagnésiens. Ces roches sont généralement peu ou pas magnétiques. 

Au microscope, la roche est hétérogranulaire ou à grain sérié, avec une dominance de cristaux à grain moyen. Les bordures des grains de feldspath sont le plus communément arrondies. Ceux-ci consistent en une majeure partie de microcline et de plagioclase avec une proportion moindre d’orthose perthitique. Certains cristaux plus grossiers de microcline sont poecilitiques, à inclusions de plagioclase et de quartz. Des  myrmékite sont couramment observées. Le quartz forme des grains xénomorphes à bordures arrondies et à extinction ondulante. Certains grains sont amiboïdes ou montrent une extinction en échiquier. Le plagioclase est faiblement à modérément séricitisé avec le développement de feuillets subautomorphes millimétriques de muscovite (<1 %). Cette dernière se présente aussi en association avec la biotite.

La biotite est omniprésente alors que la hornblende n’a été observée que dans certains échantillons. La biotite est brune, subautomorphe à xénomorphe et renferme couramment des inclusions de zircon. Elle est variablement chloritisée et comprend alors de fins cristaux de minéraux opaques dans les plans de clivage. Certains feuillets de chlorite (<2 %) contiennent de fines aiguilles de rutile. Lorsque présente, la hornblende verte (~5 %) forme soit de petits cristaux xénomorphes à subautomorphes, soit des cristaux grossiers subautomorphes à subarrondis. Elle est couramment associée à la biotite et semble partiellement altérée en un mélange fin de chlorite et d’actinote. Les minéraux opaques (0,5 à 2 %) se présentent en cristaux de taille variable bien disséminés dans la roche et en fines poussières dans le feldspath. L’allanite (<0,5 %) est couramment en gros grains automorphes à subarrondis. Le zircon, l’épidote, l’apatite, le sphène et la monazite sont les autres phases accessoires observées, en ordre d’importance.

Les analyses d’échantillons choisis indiquent généralement une composition de granite et de granodiorite et une affinité alcaline-calcique à calco-alcaline (Lafrance et Daoudene, 2023).

 

Suite intrusive de Washicoutai 3c (nPwai3c) : Monzogranite rubané et folié

La sous-unité nPwai3c se distingue des autres unités de la Suite intrusive de Washicoutai par une foliation bien développée et marquée par l’alignement régulier des minéraux ferromagnésiens ainsi que par l’aplatissement de nombreux grains de quartz et de feldspath. Sa composition est principalement monzogranitique, mais elle comprend aussi de la granodiorite et du syénogranite. La majeure partie de ces roches montrent aussi un rubanement millimétrique à centimétrique d’aspect gneissique. Ce rubanement est caractérisé par une variation granulométrique et compositionnelle. Cette dernière se reflète sur la couleur des différents rubans composant la roche : rose, beige ou gris. Ces roches rubanées forment des niveaux décimétriques à décamétriques, d’extension régionale et alternant avec des niveaux plus homogènes ressemblant aux sous-unités nPwai3a et nPwai3d ainsi qu’avec des roches de la Suite intrusive de Kegaska (mPkeg)

Les roches de cette sous-unité peuvent comprendre jusqu’à 40 % de quartz et leur apparence rubanée fait localement penser à des méta-arkoses. Les contacts entre les roches de la sous-unité nPwai3c avec les roches des autres unités lithostratigrahiques de la région de Kegaska sont généralement nets et rectilignes, parallèles la foliation. À quelques endroits (p. ex. à l’affleurement 23-IL-3097), il a été possible d’observer des relations de recoupement. Les roches de la sous-unité nPwai3c semblent représenter des injections granitiques coupant localement les roches de la Suite intrusive de Kegaska. Une unité similaire est décrite par Corriveau et al. (2002) dans le secteur de la rivière Musquaro. Le rubanement, défini par des textures aplitiques à pegmatitiques, est expliqué par ces auteurs par un « processus combiné de l’écoulement et du cisaillement magmatiques ainsi que de la cristallisation et de l’injection polyphasées ». Bien qu’une origine magmatique ne puisse être exclue, Lafrance et Daoudene (2023) interprètent plutôt ce rubanement comme étant majoritairement d’origine tectonique.

 

Sous le microscope, la roche est hétérogranulaire, couramment à grain sérié. Le rubanement est surtout observé par la variation de la taille des grains selon une alternance millimétrique à centimétrique. Les grains de feldspath sont surtout fins, localement très fins, et les bordures de ces grains sont partiellement granoblastiques à interlobées. Le quartz est de granulométrie variable (fin à grossier), xénomorphe, interlobé et à extinction ondulante. Le feldspath potassique est essentiellement du microcline. Le plagioclase est par endroits séricitisé et la roche peut contenir ~1 % de feuillets subautomorphes de muscovite. Les minéraux ferromagnésiens (4 à 12 %, selon les rubans) sont dominés par la biotite. Celle-ci se présente en fins feuillets subautomorphes bruns, à inclusions de zircon et variablement chloritisés. Plusieurs feuillets de biotite sont squelettiques. Localement, par exemple à l’affleurement 23-IL-3012, certains niveaux peuvent contenir 3 à 5 % de fins cristaux d’orthopyroxène fortement altéré en un mélange de serpentine, de chlorite et d’amphibole. Les minéraux opaques (0,5 à 2 %) sont en grains fins, subautomorphes et bien répartis dans la roche. Ils sont localement en fines lamelles. Les autres phases accessoires observées, en ordre d’importance, sont le zircon, l’épidote, l’apatite, le sphène, le grenat et le carbonate. Lorsque présent, le grenat est en fins grains subautomorphes disséminés. 

Les analyses d’échantillons choisis indiquent une composition monzogranitique avec une affinité calco-alcaline et ferrifère (Lafrance et Daoudene, 2023).

 

Suite intrusive de Washicoutai 3d (nPwai3d) : Monzonite quartzifère et monzogranite gris, à grain fin

La sous-unité nPwai3d est composée de monzonite quartzifère et de monzogranite renfermant 15 à 20 % de minéraux ferromagnésiens. Tous deux sont à grain fin, homogènes, faiblement foliés ou massifs et gris, gris-beige ou gris rosé. Lorsque présente, la foliation est marquée par l’alignement des feuillets de biotite et l’aplatissement des cristaux de hornblende. La monzonite quartzifère contient de la hornblende (7 à 17 %) et de la biotite (1 à 12 %) alors que le monzogranite contient uniquement de la biotite (~15 %). 

En lame mince, la roche est hétérogranulaire , avec une dominance de grains fins. Les cristaux de feldspath montrent une texture interlobée à partiellement granoblastique alors que le quartz se présente sous la forme de petits grains xénomorphes, à bordures arrondies et à extinction roulante. Le plagioclase est généralement le feldspath dominant et le feldspath potassique est du microcline. La biotite se présente en feuillets bruns subautomorphes et montre localement une faible chloritisation. La hornblende est vert foncé et en cristaux trapus subautomorphes, un peu plus grossiers que la matrice quartzo-feldspathique. Elle est localement remplacée par une amphibole plus pâle ou par de la biotite. Le sphène (<3 %) et les minéraux opaques (<2 %) sont généralement abondants et bien disséminés dans la roche. Certains sphènes sont aplatis, marquant la foliation. Les autres phases accessoires observées sont, en ordre d’importance, l’allanite (<0,5 %), l’apatite, le zircon, l’épidote, la muscovite et le carbonate.

Les analyses d’échantillons choisis indiquent une composition variable comprenant de la monzonite quartzifère, du monzogranite et de la granodiorite (Lafrance et Daoudene, 2023).

 

Suite intrusive de Washicoutai 4 (nPwai4) : Granite grossier à pegmatitique, massif

L’unité nPwai4 regroupe l’ensemble des granitoïdes massifs à grain grossier à pegmatitique s’injectant sous la forme de dykes et de filons-couches au sein de toutes les unités de la région de Kegaska (Lafrance et Daoudene, 2023), incluant les autres unités et sous-unités de la Suite intrusive de Washicoutai. Des poches de granite pegmatitique sont aussi localement incluses au sein de dykes des unités nPwai1 et nPwai3. La composition minéralogique de cette unité varie de granodiorite à granite à feldspath alcalin. Sous le microscope, la roche est hétérogranulaire et les bordures de grains sont interlobées. Elle renferme de gros cristaux de quartz xénomorphes et à extinction ondulante. Le feldspath potassique est surtout du microcline, mais du feldspath perthitique et du plagioclase antiperthitique sont aussi observés. Les myrmékites sont nombreuses. Le granite pegmatitique contient généralement des feuillets de biotite (<5 %) et de la muscovite (<1 %). Localement, il comprend aussi de la hornblende (<5 %), des amas de magnétite (<3 %) ou du grenat (<2 %) subautomorphe en grains de 1 à 3 mm. De la chlorite est observée en altération sur la biotite ou sur le grenat. Les minéraux accessoires comprennent les minéraux opaques, l’apatite, l’allanite, le sphène, l’hématite, le zircon et le rutile.

Du granite pegmatitique est couramment observé en bordures des dykes de monzonite quartzifère de la sous-unité nPwai3d. La monzonite quartzifère est toutefois nettement coupée par le granite pegmatitique en plusieurs endroits. 

Localement, une granodiorite à grain grossier à pegmatitique, massive et blanchâtre a aussi été assignée à cette unité (affleurement 23-IL-3116).

Les analyses d’échantillons choisis confirment la composition variable de l’unité (Lafrance et Daoudene, 2023). Un échantillon prélevé dans un dyke de granite pegmatitique de l’affleurement 23-BL-4002 a révélé des teneurs indicielles en terres rares (zone minéralisée de Brion, Lafrance et Daoudene, 2023).

 

Épaisseur et distribution

Les roches de la Suite intrusive de Washicoutai se présentent en dykes et en filons-couches de largeur décimétrique à hectométrique au sein de l’ensemble des autres unités de la région de Kegaska. Ces intrusions sont localement cartographiables à l’échelle (1/50 000) des travaux de Lafrance et Daoudene (2023). Les masses les plus imposantes atteignent 4,5 km de long sur 100 à 500 m de large. La superficie totale de l’ensemble des intrusions, soit ~6,6 km2 dans la région de Kegaska, demeurent toutefois restreinte.

Unité informelle Superficie (km²) Superficie (%)
nPwai1 0,6 8
nPwai2 0,1 1
nPwai3a 2,9 44
nPwai3b 1,8 28
nPwai3c 0,2 3
nPwai3d 0,8 13
nPwai4 0,2 3

 

Datation

Aucune. 

Relations stratigraphiques

Tel qu’illustré par ce schéma stratigraphique, la Suite intrusive de Washicoutai est interprétée comme l’unité la plus jeune de la région de Kegaska puisqu’elle coupe l’ensemble des autres unités du secteur (Lafrance et Daoudene, 2023).

Des recoupements nets ont été observés sur de nombreux affleurements assignés à la Suite intrusive de Kegaska. Dans certains secteurs, les injections sont nombreuses et fortement transposées dans la foliation. Les roches de la Suite intrusive de Kegaska se trouvent aussi en enclaves décimétriques au sein de différentes unités de la Suite intrusive de Washicoutai. Localement, une forte assimilation de ces enclaves est notée sur quelques mètres d’épaisseur, au contact entre les deux unités.

Des recoupements nets ont aussi été observés sur plusieurs affleurements assignés à l’Intrusion de Grozieux. Les roches de l’Intrusion de Grozieux se trouvent aussi localement en enclaves décimétriques au sein des roches de la Suite de Washicoutai.

 
 
 

 

Bien que l’unité nPwai4 soit nettement intrusive dans les roches de l’Intrusion de Parsons, la relation entre ces dernières avec la sous-unité nPwai3d demeure ambiguë. Ces deux unités semblent s’injecter et se recouper mutuellement, ce qui laisse penser qu’elles se soient mises en place de façon contemporaine. Les contacts entre les deux unités sont nets, mais couramment festonnés.

 

Différentes unités de la Suite intrusive de Washicoutai coupent les roches des suites intrusives de Musquanousse et de Mantuh. Communément, on observe le granite pegmatitique (nPwai4) en injections centimétriques à métriques, le syénogranite à grain moyen (mPwai3b) en intrusion hectométrique, et la monzonite quartzifère grise (nPwai3d) en dykes décimétriques à métriques.

Le granite à grain grossier à pegmatitique de l’unité nPwai4 a été observé en injections dans toutes les unités de la région, incluant la  Granodiorite de Muddy, de l‘Intrusion de la Route Blanche, du Complexe de Coude et de l’Intrusion gabbroïque de Musquaro, en plus de celles citées précédemment.

Paléontologie

Ne s’applique pas. 

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

LAFRANCE, I., DAOUDENE, Y., 2023. Géologie de la région de Kegaska, Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent, Province de Grenville, Québec, Canada. MRNF; BG 2023-12, 1 plan.

Autres publications

CORRIVEAU, L., BROUILLETTE, P., SCHERRER, G., BONNET, A.-L., 2002. Extension orientale des roches volcaniques du Groupe de Wakeham et intrusion litée troctolitique de Musquaro, Province de Grenville, Basse-Côte-Nord, Québec. Commission géologique du Canada; recherches en cours 2002-C29, 11 pages. doi.org/10.4095/213207

Citation suggérée

Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Suite intrusive de Washicoutai. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-de-grenville/suite-intrusive-de-washicoutai [cité le jour mois année].

 

Collaborateurs

Première publication

Isabelle Lafrance, géo., M. Sc. isabelle.lafrance@mrnf.gouv.qc.ca; Yannick Daoudene, géo., Ph. D. yannick.daoudene@mrnf.gouv.qc.ca (rédaction) 

Céline Dupuis, géo., Ph. D. et Philippe Pagé, géo., Ph. D. (coordination); Marc-Antoine Vanier, ing., M. Sc (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML).

 
6 novembre 2024