La roche échantillonnée provient d’un affleurement de tuf felsique à cendres montrant des laminations d’épaisseur millimétrique à centimétrique. On observe un rubanement de composition marqué par une variation de la granulométrie et de la couleur de la roche. La granulométrie du tuf varie de fine à très fine. La roche est extrêmement déformée et fortement silicifiée. De plus, de nombreuses veines et veinules de quartz coupent la roche. Ces injections sont fortement transposées, plissées et démembrées. À certains endroits, le plissement et le boudinage des injections de quartz peuvent laisser croire à la présence de lapillis. Quelques niveaux centimétriques rouillés à pyrite-pyrrhotite disséminés ont été observés dans le tuf. Dans la partie nord de l’affleurement, le niveau de tuf felsique est en contact avec du basalte. À certains endroits, on observe une roche rubanée dont la composition est plus mafique; celle-ci pourrait correspondre à des niveaux de basalte coussiné, altéré et très déformé. Toutes les lithologies sont coupées par du granite blanchâtre hololeucocrate. Il est important de mentionner que toutes les hétérogénéités présentes en affleurement ont été enlevées de l’échantillon servant à la datation.

 

Les roches de la Ceinture de roches vertes de la Haute-Eastmain (CRVHE) sont divisées en deux ensembles lithostratigraphiques : le Groupe de René (2800 ±6 Ma à 2733 ±10 Ma), sous-jacent et majoritairement volcanique, et le Groupe de Bohier, sus-jacent et essentiellement composé de roches sédimentaires (âge maximal de déposition de 2712 ±6 Ma). L’affleurement se situe dans la branche ouest de la CRVHE de la Sous-province d’Opatica. L’objectif de la datation est d’obtenir l’âge du volcanisme de la Formation de Dolent (Groupe de René). Cet âge pourra ensuite être comparé aux âges déjà connus des roches volcaniques provenant des branches sud et est de la CRVHE.

 

Toutes les analyses montrant une faible teneur en Sr s’accordent à peu près dans la limite des erreurs avec un âge ²⁰⁷Pb/²⁰⁶Pb moyen de 2751 ±5 Ma (MSWD = 1,9). Toutefois, la distribution de la densité relative des probabilités des âges présente un aspect quelque peu asymétrique, ce qui pourrait indiquer l’existence d’une autre population de grains plus jeunes. L’analyse numérique utilisant la méthode de Sambridge et Compston (1994) a permis de distinguer deux distributions avec des âges de 2733 ±10 Ma (20 %) et de 2756 ±5 Ma (80 %). Si cette interprétation est correcte, l’âge le plus jeune constituerait la meilleure estimation de l’épisode de volcanisme.

Les résultats des analyses sont disponibles dans le SIGÉOM et accessibles en cliquant sur ce lien (voir fichiers Excel dans MB201909ADN001.zip).

 

Le Groupe de René est interprété comme une succession d’épisodes volcaniques correspondant à quatre formations (Beauchamp et al., 2018; Beauchamp, 2020). De la base au sommet de l’empilement, cette succession est formée de la Formation d’Érasme (2800 ±6 Ma, Davis et Sutcliffe, 2018b), la Formation de Roman (2770 ±3 Ma, Davis et Sutcliffe, 2018b; 2770 ±6 Ma, Davis et Sutcliffe, 2018a), la Formation de Clément (<2770 Ma) et la Formation de Dolent (2733 ±10 Ma)

L’écart de 30 Ma entre la mise en place des formations d’Érasme et de Roman pourrait s’expliquer par la présence d’un hiatus ou d’une faille majeure qui viendrait oblitérer une partie de la stratigraphie. La Formation de Dolent s’est déposée après les formations d’Érasme et de Roman.

 

 

Auteurs

Références

 

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

Autres publications