La diorite quartzifère du Massif de Salamandre est gris moyen clair à gris moyen foncé en patine et en cassure fraiche. Cette roche à grain moyen présente une structure foliée et homogène. Son contenu en minéraux ferromagnésiens, représenté principalement par la biotite, varie de 20 à 35 %.

En raison de sa structure foliée, le Massif de Salamandre est considéré par Brisson et al. (1998) comme une intrusion syntectonique. L’âge de cette unité devrait donc être compris entre celui du Complexe de Rocher (prétectonique, ~2755 Ma) et de l’Intrusion de Rocher de composition mafique-ultramafique (probablement tarditectonique, ~2703 Ma). En se basant sur l’âge de métamorphisme provenant de l’échantillon OP242 (Davis et al., 1995), le pic métamorphique serait survenu vers 2681 ±2 Ma. Le Massif de Salamandre, d’âge syntectonique, aurait donc pu se former vers 2690 Ma.

Les résultats des 70 points analysés par ablation laser montrent une bonne homogénéité. L’intensité du signal pour les isotopes de l’uranium varie entre 1 x 10⁵ et 3 x 10⁵ cps avec des rapports Th/U de 0,35 à 0,75. On observe une relation inverse entre les rapports Th/U et les âges. Les différents critères démontrent que les zircons sont tous d’origine magmatique. Les résultats analytiques sont en grande partie inversement discordants avec des âges ²⁰⁷Pb/²⁰⁶Pb compris entre 2781 Ma et 2736 Ma. Les analyses se distribuent sur une même droite et un calcul de régression indique une intersection supérieure représentant un âge de 2754 ±3 Ma avec une bonne évaluation statistique (MSWD = 1,3). Cet âge est interprété comme l’âge de mise en place de cette intrusion de diorite qui est contemporaine du Complexe de Rocher.

Les résultats des analyses sont disponibles dans le SIGÉOM et accessibles en cliquant sur ce lien (voir fichiers Excel dans MB201817ADN001.zip).

L’âge de 2754 ±3 Ma pour la Suite intrusive de Salamandre (unité nAsam2) indique que le dôme structural dans le secteur du lac Rocher constitue le socle ancien sur lequel reposent les roches volcaniques mafiques du Complexe de Rocher (voir la carte accompagnant le BG 2017-01; Leclerc et Caron-Côté, 2017). À l’échelle régionale, la Suite intrusive de Salamandre semble contemporaine des roches volcaniques de la Formation de Storm (2755,5 ±0,9 Ma; Bandyayera et Sharma, 2001) du Groupe d’Evans.