La roche échantillonnée est une monzodiorite quartzifère porphyroïde, à grain moyen et foliée. La foliation est bien développée et est marquée par l’alignement préférentiel de la biotite. La roche contient ~20 à 23 % de quartz, 10 à 15 % de minéraux ferromagnésiens (principalement de la biotite et de la chlorite) et des traces de hornblende et de magnétite. Elle contient 10 à 15 % de phénocristaux de feldspath potassique (1 à 2 cm) zonés qui contiennent des inclusions de minéraux ferromagnésiens. Les phénocristaux sont étirés dans le sens de la foliation principale. La monzodiorite quartzifère est injectée de granite et contient localement de petites enclaves de diorite.

 

Cette roche est associée à la Suite de Cadieux. Une intrusion similaire a été datée en 2017 dans le feuillet 33A08 avec un âge de mise en place estimé à 2658 ±10 Ma (2017-JM-6059A; Davis et Sutcliffe, 2018). Les relations de terrain observées lors de la cartographie régionale des feuillets 33A07 et 33A02 indiquent que ce pluton syntectonique coupe les roches volcaniques de la Ceinture de roches vertes de la Haute-Eastmain (CRVHE). Il semble aussi que cette intrusion soit affectée par des plis régionaux P₂. L’objectif est d’obtenir un âge précis de cristallisation. La datation devrait permettre de préciser la chronologie de la mise en place des différentes unités intrusives de la CRVHE.

La plupart des analyses LA-ICP-MS des zircons s’accordent avec un âge ²⁰⁷Pb/²⁰⁶Pb moyen de 2700 ±3 Ma (MSWD = 1,5), ce qui constitue la meilleure estimation de l’âge de cristallisation du pluton. Cinq analyses donnent des âges nettement plus vieux, jusqu’à 2949 ±24 Ma, qui sont probablement dus à la présence de noyaux hérités.

La titanite peut contenir une quantité notable de Pb commun initial. La meilleure façon de présenter ces données est un diagramme concordia Tera-Wasserburg (Tera et Wasserburg, 1972). Dans ce diagramme, les analyses devraient être distribués sur une ligne de mélange. Celle-ci relie la composition isotopique du Pb commun dans la titanite et la composition de la composante radiogénique sur la courbe concordia qui représente l’âge de l’échantillon. Les mesures du rapport ²³⁸U/²⁰⁶Pb sont moins précises que les mesures du ²⁰⁷Pb/²⁰⁶Pb, mais dans le cas présent, la quantité de plomb commun est relativement faible. Une ligne de mélange a donc été tracée entre la composition modélisée du Pb de la croûte néoarchéenne (Stacey et Kramers 1975) et les données. La projection sur la courbe concordia donne un âge plutôt jeune de 2651 ±14 Ma qui est interprété comme un âge de refroidissement correspondant à la température de fermeture de la titanite (500 à 600 °C).

Les résultats des analyses sont disponibles dans le SIGÉOM et accessibles en cliquant sur ce lien (voir fichiers Excel dans MB201909ADN001.zip).

Deux échantillons de la Suite de Cadieux (2017-JM-6059A et 2018-AB-1078A) ont été prélevés durant les campagnes de 2017 et 2018 pour des datations isotopiques U-Pb. Les âges de cristallisation obtenus indiquent que la Suite de Cadieux s’est mise en place vers 2700 Ma (2699 ±5 Ma pour 2017-JM-6059A [Davis et Sutcliffe, 2018]; 2700 ±3 Ma pour 2018-AB-1078A [Davis, 2019]).

Un épisode de plutonisme important entre 2705 Ma et 2699 Ma est associé à la mise en place de plusieurs masses intrusives dans les régions du lac Cadieux et de l’île Bohier. Cette période correspond à l’âge de cristallisation magmatique de l’unité tonalitique du Complexe de Mabille (nAmbi1), du Batholite de MacLeod et de la Suite de Cadieux. Ces unités lithodémiques coupent les roches métasédimentaires du Complexe de Laguiche, ce qui permet d’estimer l’âge maximal de déposition des roches sédimentaires.

Références

 

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