Dans les premiers travaux de cartographie de Sproule (1940), l’Intrusion de Ruette n’est pas différenciée des roches volcaniques adjacentes, le tout étant simplement désigné comme des roches volcaniques et intrusives incluant, entre autres, du gabbro. Dans la région du lac Pusticamica (feuillet SQRC 32F08-200-0101), l’extrémité nord de l’intrusion est définie comme un assemblage de gabbro mélanocrate (à amphibole) et de pyroxénite contenant du basalte coussiné, amygdalaire, ou les deux (Gauthier, 1986; Grant, 2000). Hocq (1990) cartographie une intrusion principale de gabbro et une plus petite intrusion de monzodiorite et granodiorite à hornblende et biotite. Bandyayera et Daigneault (2003) et Bandyayera et al. (2003) introduisent le nom formel et divisent l’Intrusion de Ruette en deux unités informelles : une phase gabbroïque principale (Arue1) et une phase granophyrique à hornblende (Arue2) formant la partie sud de l’intrusion. Le nom fait référence au lac Ruette situé au centre de l’intrusion dans l’extrémité nord du feuillet 32F01-200-0202.

L’Intrusion de Ruette est principalement constituée de gabbro et de pyroxénite (nArue1), alors que son extrémité SW consiste en granophyre à hornblende (nArue2).

Intrusion de Ruette 1 (nArue1) : Gabbro et pyroxénite

L’unité nArue1 est essentiellement constituée de gabbro gris à vert foncé en surface altérée et grisâtre en cassure fraiche (Bandyayera et Daigneault, 2003; Bandyayera et al., 2003). La roche est typiquement magnétique, de granulométrie moyenne à grossière, massive à faiblement foliée, homogène et à structure ophitique ou trachytoïde marquée par une orientation préférentielle de lattes de plagioclase. Localement, l’intrusion est finement litée et comprend des alternances de niveaux gabbroïques, gabbronoritiques et ultramafiques (pyroxénite). Des dykes felsiques contenant des enclaves de gabbro sont observés localement. Dans la zone de contact avec la Formation d’Obatogamau, les roches sont foliées, cisaillées ou litées. En lame mince, la roche est composée de lattes de plagioclase communément zoné (40 %), de clinopyroxène (40 à 50 %) partiellement amphibolitisé (hornblende verte et amphibole bleu foncé ou pistachite), de hornblende brune (10 %), de biotite (5 %) et de magnétite (2 à 5 %) (Bandyayera et al., 2003). Les minéraux secondaires sont l’apatite, le quartz et les sulfures.

Intrusion de Ruette 2 (nArue2) : Granophyre à hornblende; localement gabbro à quartz bleuté

La partie SW de l’Intrusion de Ruette est composée de granophyre à hornblende. La roche est blanchâtre en surface altérée, grisâtre en cassure fraiche, de granulométrie fine à moyenne, foliée et magnétique (Bandyayera et Daigneault, 2003; Bandyayera et al., 2003). Elle contient typiquement 3 à 15 % de quartz bleuté, 2 à 10 % de hornblende et 1 à 3 % de magnétite disséminée ou en fines veinules (Bandyayera et al., 2003). Au contact avec l’unité gabbroïque (nArue1), le granophyre à hornblende (nArue2) contient une phase transitionnelle constituée de gabbro à quartz bleuté gris foncé en cassure fraiche et vert clair en surface altérée. Au contact avec la Formation d’Obatogamau, le granophyre à hornblende est schisteux, fortement chloritisé, composé de porphyroclastes de plagioclase (3 à 5 mm) fortement étirés et il contient des enclaves de tonalite ou de basalte (Bandyayera et Daigneault, 2003; Bandyayera et al., 2003).