Historique et méthodologie

Le Domaine structural de Baie Rupert (DSbru) a été défini par Bandyayera et al. (2022) dans le cadre de leur synthèse géologique de la Sous-province de Nemiscau. Pour tracer les limites du domaine et définir son style structural, ces auteurs se sont basés sur le levé aéromagnétique régional (D’Amours, 2011) et sur les travaux de Remick et Ahmedali (1974).

Le domaine tire son nom de la baie de Rupert, localisée dans le coin SE de la baie James (feuillets SNRC 32M07 et 32M10).

 

Limites et morphologie

Unités stratigraphiques concernées

La seule unité stratigraphique connue qui compose le Domaine structural de Baie Rupert est le Complexe de Rupert (nAru1, nAru5).

Caractéristiques structurales

Les fabriques du Domaine structural de Baie Rupert sont peu documentées. Les rares mesures disponibles sont issues des affleurements observés par Remick et Ahmedali (1974), uniquement en bordure de la rivière Rupert. Le Domaine montre des fabriques associées minimalement à deux phases de déformation. La plus précoce et la principale, D_n, est régionalement attribuée à D₂, alors que la plus tardive, D_n+1, est associée à D₃ (Bandyayera et al., 2022).

❯ Fabriques principales

Bien que peu de mesures soient disponibles (voir Remick et Ahmedali, 1974), la fabrique planaire principale S_n semble être diffuse à l’échelle du domaine. Elle s’exprime par le rubanement migmatitique et la foliation tectonométamorphique des paragneiss du Complexe de Rupert.

La projection stéréographique des pôles de neuf mesures de S_n collectées uniquement dans la partie orientale du domaine montre que celles-ci sont toutes orientées E-W à WNW-ESE, avec une direction moyenne à 285°. En revanche, le pendage des mesures de S_n est très variable, même si le pendage est majoritairement modéré à abrupt vers le NNE. Bien que des précautions doivent être prises en raison du nombre restreint de données, les pôles des mesures semblent être distribués le long d’un grand cercle orienté NNE-SSW, impliquant que S_n soit plissée à l’échelle du domaine.

 

 

❯ Autres fabriques

 

Une foliation ou une schistosité de plan axial S_n+1 devrait accompagner les plis P_n+1 (voir la section « Plis »). Cependant, elle n’a pas encore été identifiée. Une analyse structurale de l’ensemble du domaine pourrait permettre de mettre en évidence les deux fabriques..
 

❯ Plis

En carte, les trajectoires des linéaments magnétiques, qui prolongent les trajectoires de la foliation S_n dans les secteurs où elles ont été interprétées, semblent indiquer la présence de plis serrés à isoclinaux P_n+1. En carte, ces plis montrent une longueur d’onde de quelques kilomètres et une amplitude de plusieurs dizaines de kilomètres. Les traces des plans axiaux sont régulièrement orientées WNW-ESE dans la partie centrale du domaine, mais plutôt orientés E-W dans le secteur plus à l’est, où ils ont vraisemblablement été réorientés lors du fonctionnement de la Zone de cisaillement de Causabiscau. Même si des données additionnelles sont nécessaires pour préciser l’attitude générale des plis, le plan moyen de la fabrique S_n (285°/65°) semble constituer une bonne estimation de l’attitude moyenne des plans axiaux P_n+1. Parallèlement, le pôle du grand cercle des pôles de la fabrique S_n fournit une estimation quant à l’attitude de l’axe de pli moyen (100°/12°) qui plonge faiblement vers le ESE.

 

Pli ou famille de plis	Type (anticlinal, synclinal ou indéterminé)	Forme (antiforme ou synforme)	Attitude	Plan axial moyen		Axe de pli moyen		Position (certaine ou probable)	Phase de déformation	Commentaires
				Direction	Pendage	Direction	Plongement
Famille de plis WNW-ESE	Indéterminé	Antiforme	Déjeté	285	65	100	12	Problable	Dn+1

 

 

❯ Relations de recoupement

Non observé.

❯ Cinématique

Ne s’applique pas.

Style de la déformation

À ce jour, il existe encore trop peu de données pour pouvoir définir précisément la géométrie du Domaine de Baie Rupert dans son ensemble. Cependant, les rares données structurales existantes associées aux linéaments magnétiques montrent que le domaine est affecté par des plis qui se sont développés durant une phase de déformation D_n+1. La forme serrée à isoclinale des plis P_n+1, l’attitude des plans axiaux ainsi que celle de la fabrique régionale S_n indiquent que les roches du domaine ont enregistré un fort raccourcissement dans une direction N-S ou NNE-SSW durant la phase de déformation D_n+1. La forme sigmoïdale du domaine et l’orientation E-W de la fabrique S_n, des plans axiaux P_n+1 et des linéaments géophysiques dans l’extrémité orientale du domaine pourraient être le résultat d’un l’entrainement causé par le fonctionnement de la Zone de cisaillement de Causabiscau.

Caractéristiques métamorphiques

La présence de diatexite appartenant au Complexe de Rupert indique que les conditions métamorphiques ont minimalement atteint le faciès supérieur des amphibolites.

 

Altérations

Non observé.

Caractéristiques géophysiques

Les caractéristiques géophysiques sont décrites en utilisant la nomenclature de Lavoie (2017). La description des textures magnétiques est faite à partir de la carte du gradient vertical du champ magnétique résiduel (D’Amours, 2011). Le Domaine structural de Baie Rupert présente une texture magnétique isotrope chagrinée. Le rubanement, bien que faible, est généralement rectiligne et associé à un faible contraste de susceptibilité magnétique entre les crêtes et les creux. Son signal est toutefois légèrement plus accentué et contrasté dans sa partie nord. Sur la carte du champ magnétique résiduel, le Domaine structural de Baie Rupert montre un signal magnétique globalement modéré, quoique davantage intense dans la partie SW.

 

Repères chronologiques

Aucune datation n’a été effectuée au sein du Domaine structural de Baie Rupert. Néanmoins, dans la partie orientale du Domaine structural de Mezières (feuillet 32N08), un échantillon de diatexite dérivée de paragneiss du Complexe de Rupert (éch. 2017-DB-1050A) a été daté à 2688,3 ±4,7 Ma par la méthode U/Pb sur zircon (David, 2020). Cet âge est interprété comme celui de la fusion partielle des roches sédimentaires, précisant ainsi l’âge de la phase de déformation régionale D_n à ~2690 Ma.

 

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

Autres publications

Citation suggérée

Collaborateurs

Première publication

Emmanuel Caron-Côté, géo., M. Sc. emmanuel.caron-cote@mern.gouv.qc.ca Ghyslain Roy, géo. (coordination); Yannick Daoudene, géo., Ph. D. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML)