Le Stock de Boyvinet, composé de syénite, est d’abord nommé « Pluton d’Opawica » dans la région au NW de l’Île Opawica (feuillet SQRC 32G12-200-0101; Sharma, 1981). L’extrémité SW (feuillet 32F09-200-0102) est plutôt définie comme la « diorite alcaline du lac Opawica » (Sharma et Lauzière, 1983). Giovenazzo (1983, 1986) modifie de façon informelle l’appellation pour « pluton du lac Billy » afin d’éviter la confusion avec le Pluton d’Opawica situé à l’est du lac éponyme. Cet auteur cartographie le coin NW de l’intrusion (feuillet 32F09-200-0102) comme de la syénite, mais l’analyse au microscope suggère plutôt une composition de monzonite (Giovenazzo, 1986). Dans leur carte synthèse, Proulx et Rioux (1992) conservent la lithologie de syénite, sans toutefois nommer l’intrusion. Le terme « stock de syénite de Boyvinet » est utilisé pour la première fois dans le rapport d’exploration de D’Amboise et Folco (1999). Dans les cartes de compilation du Ministère, Grant (2000) conserve la nomenclature et la composition monzonitique de Giovenazzo (1986) pour le feuillet 32F09-200-0102, alors que Simard et al. (2004) officialise le Stock de Boyvinet, de composition syénitique, dans le feuillet 32G12-200-0101. Les appellations Pluton du Lac Billy et Pluton d’Opawica étant déjà utilisées pour d’autres unités, le nom de Stock de Boyvinet est conservé. Les données d’une trentaine de forages permettent de pencher davantage vers une composition syénitique (Speidel, 1990; Speidel et al., 1990, 1992; Larouche et Ciyle, 1993; D’Amboise et Folco, 1999; Folco, 2003; Martel et al., 2004). Le nom fait référence au canton de Boyvinet (coin NE du feuillet 32F09).

Le Stock de Boyvinet est constitué de syénite (Sharma, 1981; Speidel, 1990; Speidel et al., 1990, 1992; Larouche et Coyle, 1993; D’Amboise et Folco, 1999; Folco, 2003; Martel et al., 2004; Simard et al., 2004). La roche est gris-rose (Sharma, 1981) ou blanche à légèrement orangée, mais la couleur varie beaucoup en fonction du type d’altération et de l’intensité de celle-ci (Folco, 2003; Martel et al., 2004). Elle est à grain moyen à grossier, équigranulaire, massive et légèrement à moyennement magnétique (Sharma, 1981; Folco, 2003; Martel et al., 2004). Elle montre communément une texture trachytique (Sharma, 1981; D’Amboise et Folco, 1999; Folco, 2003; Martel et al., 2004). La roche contient 80 à 90 % de phénocristaux de feldspaths automorphes, 10 à 20 % de minéraux ferromagnésiens (hornblende-chlorite) en amas et une faible proportion de magnétite (Folco, 2003; Martel et al., 2004). Le quartz est absent ou en proportion minime (Giovenazzo, 1981, 1986). La roche présente des altérations variables en hématite (rougeâtre à rouge orangé), en calcite et en silice (grisâtre à gris-mauve) sur des intervalles d’épaisseur décimétrique à décamétrique (D’Amboise et Folco, 1999; Folco, 2003; Martel et al., 2004).

Localement, la mise en place du stock a engendré un métamorphisme de contact qui a transformé le basalte encaissant (Formation d’Obatogamau) en amphibolite à grain fin à moyen (Sharma, 1981). En bordure du stock, la roche intrusive contient des enclaves anguleuses d’amphibolite (Sharma, 1981; Giovenazzo, 1986). Le Stock de Boyvinet, ainsi que les roches encaissantes, est l’hôte de quelques zones minéralisées aurifères (D’Amboise et Folco, 1999; Folco, 2003; Martel et al., 2004). La minéralisation en sulfures consiste essentiellement en pyrite fine (<0,5 mm) en traces comme bruit de fond, mais qui atteint localement ≤10 % dans les zones plus altérées. Elle est généralement sous forme disséminée ou à l’intérieur de plans de fracture chloriteux.