Le Pluton du Lac Dufault est d’abord cartographié par la Commission géologique du Canada dans la région du lac Dufault (feuillets SQRC 32D06-200-0102 et 32D07-200-0101) et inclus parmi les intrusions de granite, syénite, diorite, pegmatite, aplite et leurs équivalents gneissiques (Wilson, 1918), de granite, granodiorite et roches associées (Cooke et al., 1931), de granite et granodiorite (James et al., 1933), puis de granite, syénite, granodiorite et roches associées ainsi que de diorite quartzifère passant localement à du granite (CGC, 1936). Parmi ces auteurs, seul le plus récent différencie partiellement les roches felsiques du Pluton du Lac Dufault des intrusions de diorite quartzifère adjacentes. Par la suite, le pluton est cartographié plus précisément comme de la granodiorite et de la syénite (Dugas et al., 1956, 1961). Van de Walle (1975) introduit le « massif granodioritique du Lac Dufault » en référence au lac éponyme pour décrire l’intrusion et considère que les « massifs granodioritiques du Lac D’Alembert et de Cléricy » (maintenant plutons de D’Alembert et tonalitique de Cléricy) situés respectivement <1 km au nord et quelques kilomètres à l’ouest lui sont peu différents. Goodwin (1980) le classe simplement parmi les intrusions de granite, granodiorite, diorite quartzifère et porphyre quartzo-feldspathique. Le nom officiel de Pluton du Lac Dufault apparaît dans les travaux de Péloquin et Verpaelst (1988) et Péloquin et al. (1989). Si le pluton est d’abord considéré comme une intrusion de granite, de granodiorite et de syénite, il est composé uniquement de granodiorite en carte (Péloquin et al., 1989). Rive (1994) décrit plutôt une tonalite subgranodioritique à hornblende et biotite accessoires. Finalement, le Pluton du Lac Dufault (Aduf) est défini comme constitué uniquement de granodiorite dans les travaux de compilation du Ministère (Goutier, 2000; Beausoleil et Patry, 2004). Plus récemment, Mercier-Langevin et al. (2011) suggèrent que le pluton de granodiorite est formé d’un lobe oriental synvolcanique et d’un lobe occidental post-volcanique.​

Le Pluton du Lac Dufault est constitué de granodiorite (Van de Walle, 1975; Péloquin et al., 1989; Goutier, 2000; Beausoleil et Patry, 2004). La roche est grise en cassure fraiche, gris pâle à blanc crème en patine d’altération, à grain moyen (4 à 6 mm) et grenue (Van de Walle, 1975; Rive, 1994). Elle est massive et généralement homogène (Rive, 1994). Il y a présence de quelques phases porphyriques feldspathiques, principalement en bordure du massif (Van de Walle, 1975). Des enclaves arrondies de composition felsique et de gabbrodiorite de ~20 cm de diamètre sont observées ici et là (Van de Walle, 1975; Rive, 1994). Les contacts avec l’encaissant se font progressivement bien que rapidement (sur ~0,6 cm; Rive, 1994). La roche est principalement composée de quartz (30 à 40 %), d’oligoclase et de feldspath potassique; elle est appauvrie en minéraux ferromagnésiens (Van de Walle, 1975; Rive, 1994). Les minéraux accessoires sont la hornblende verte, la biotite, la chlorite, l’apatite, la magnétite et l’épidote. Le quartz se présente en cristaux xénomorphes, abondamment visibles à l’œil nu. L’examen en lame mince indique que l’altération secondaire peut être considérable sans modifier significativement l’apparence de la roche. La hornblende est partiellement chloritisée alors que le plagioclase montre communément une partie centrale envahie par la séricite, les carbonates et les grains d’épidote. La biotite est invariablement réduite à l’état de squelette de minéraux opaques associé à de la chlorite (Van de Walle, 1975).

Le Pluton du Lac Dufault est l’hôte de minéralisations en or, argent, cuivre, molybdène et zinc, principalement de type filonien coupant des roches intrusives. Son auréole métamorphique de contact a également une incidence sur l’altération des roches volcaniques encaissantes et sur leur potentiel économique (Mercier-Langevin et al., 2011).