Historique

Dans la région de la baie des Lys du réservoir Decelles (feuillets 31M08-N et 31M09-S), Rive (1975) décrit un complexe granodioritique et trondhjémitique orthogneissifié, localement migmatitisé, dont les contours correspondent à l’actuelle Intrusion de la Baie des Lys. Imreh (1984) cartographie simplement ces roches comme de l’orthogneiss indifférencié. Rive (1994) introduit le nom de « Massif de la Baie des Lys » pour décrire un massif comprenant un cœur de tonalite gneissique à biotite, biotite-hornblende (partie occidentale) ou hornblende-biotite (partie orientale) entourée d’une zone marginale de gneiss gris à biotite ou à biotite-hornblende, fortement mobilisés, injectés et déformés. Dans leurs cartes de compilation, Bélanger et Goutier (1999) et Doucet (1999) modifient le nom pour « Intrusif de la Baie des lys » et parlent d’une unité de trondhjémite et granodiorite gneissiques et d’amphibolite. Enfin, le nom de « Intrusion de la Baie des Lys » est adopté dans le cadre de la rédaction de cette fiche stratigraphique.

L’intrusion est nommée en référence à la baie des Lys située au sud du réservoir Decelles (feuillet 31M09-S).

Description

L’Intrusion de la Baie des Lys est constituée de trondhjémite et de granodiorite gneissiques (Rive, 1975; Doucet, 1999). Cette unité est très hétérogène en raison de la grande diversité de textures montrées par l’orthogneiss, de la présence commune d’enclaves et d’une migmatitisation très intense qui affecte l’ensemble de l’intrusion (Rive, 1975). La roche est grise à gris pâle en cassure fraiche, gris pâle en patine d’altération et à grain moyen (Rive, 1994). Elle est caractérisée par la présence de plagioclase automorphe (Rive, 1975; 1994). Les autres constituants minéralogiques sont le quartz, la biotite, la hornblende, l’épidote, l’apatite et la titanite (Rive, 1994). Les différentes textures qu’elle présente (foliée, plissotée, nébulitique, gneissique) résultent des déformations intenses qui s’exerçaient lors de sa mise en place. Les enclaves sont généralement constituées d’amphibolite, mais comprennent également du paragneiss à biotite, à biotite-hornblende ou à tendance quartzo-feldspathique ainsi que du gneiss à hornblende (Rive, 1975, 1994). La migmatitisation est contemporaine à la mise en place de dykes de pegmatite rose à blanc rosâtre très déformés.

Épaisseur et distribution

L’Intrusion de la Baie des Lys est située dans la partie sud de la Sous-province de Pontiac, à l’ouest de la baie des Lys du réservoir Decelles et jusqu’au lac Carré (moitié sud du feuillet 31M09). Elle forme une ride anticlinale très allongée mesurant 18 km de longueur sur 5 km de largeur en moyenne dans sa partie médiane, et dont l’orientation NW-SE s’infléchit vers le sud dans le secteur du lac Carré (extrémité orientale). Elle s’allonge vers le SW dans sa partie médiane, le long d’une faille NE-SW et forme un petit corps satellite (~1 km de diamètre) à l’est du lac de l’Esturgeon (extrémité nord du feuillet 31M08). 

Datation

La datation isotopique sur zircon d’une pegmatite associée à l’orthogneiss a donné un âge de cristallisation à 2686 Ma pour le cœur du zircon et un âge métamorphique à 2648 Ma pour des surcroissances brunes (Machado et al., 1991). La datation sur titanite du même échantillon a livré un âge à 2637 ±3 Ma correspondant au pic métamorphique de la roche.

Relations stratigraphiques

L’Intrusion de la Baie des Lys est entourée des roches intrusives felsiques du Batholite du Réservoir Decelles (Rive, 1994). Aucune relation de recoupement n’a été observée entre les deux unités. Il est intéressant de constater que l’âge de 2686 Ma est identique à celui du Pluton de Refuge, situé ~25 km à l’WNW (Machado et al., 1991).

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

Citation suggérée

Collaborateurs