Historique

La Suite de Tramont a été introduite dans la région du lac Gayot (feuillet 23M; Gosselin et Simard, 2000, 2001) pour décrire des intrusions tardives de granite qui coupent la majorité des autres roches archéennes de cette région. Cette unité a été reconnue au sud dans la région du lac Hurault (feuillet 23L; Thériault et Chevé, 2001) et vers l’ouest dans les régions de Maricourt (feuillet 24D; Simard et al., 2001, 2002), des lacs des Loups Marins (feuillet 34A; Gosselin et al., 2001, 2002b) et des lacs Bienville (feuillet 33P; Gosselin et al., 2002a, 2004) et Montrochand (feuillet 33O; Roy et al., 2004, 2006). Simard et al. (2008) ont réassigné les granites de la Sous-province d’Ashuanipi, originellement assignés à la Suite de Tramont dans les régions des lacs Hurault et Gayot, à une nouvelle unité, la Suite de Joinville. Ils se sont basés sur les relations d’âge observées dans ces granites. Les granites de cette sous-province renferment des enclaves de diatexite de la Suite d’Opiscotéo, datée à 2637 ±8 Ma (Gosselin et Simard, 2000), et s’injectent au sein de ces diatexites (Thériault et Chevé, 2001), démontrant qu’ils sont plus jeunes que les granites de la Suite de Tramont (~2700 Ma). La Suite de Tramont occupe une superficie importante dans la région de la rivière Sérigny (feuillets 24C et 23N; Simard et al., 2009), localisée directement à l’est des régions de Maricourt et du lac Gayot. Finalement, la Suite de Tramont a été poursuivie vers le sud dans les régions du réservoir Laforge (feuillet 33I; Simard et Lafrance, 2011d) et du lac Kinglet (feuillets 33J, 33K01 et 33K02; Simard et Lafrance, 2011c).

Description

La Suite de Tramont est constituée d’un granite à biotite homogène. D’un point de vue géochimique, la roche a une composition monzogranitique. La roche est rose pâle, massive à légèrement foliée, sauf dans les zones de déformation où une structure quasi gneissique peut se développer. En lame mince, elle développe des structures en mortier dans les zones de faille fragile et une structure mylonitique de type « striped gneiss » dans les zones de déformation ductile. La granulométrie varie de fine (dans les petites intrusions) à grossière (dans les plus grandes intrusions). Des dykes pegmatitiques sont communément observés et semblent correspondre à une phase tardive de la Suite de Tramont. La roche renferme localement de 1 à 5 % d’enclaves centimétriques à métriques provenant des lithologies encaissantes, principalement de la diorite, de la tonalite et du paragneiss. Les enclaves sont généralement étirées et partiellement absorbées par le granite. Les proportions et les dimensions des enclaves augmentent vers la bordure des intrusions, pouvant même donner à la roche un aspect de mégabrèche d’intrusion.

Le granite est caractérisé par un faible pourcentage de minéraux ferromagnésiens (1 à 5 %), représentant communément <1 % du volume de la roche. Il s’agit principalement de petits bâtonnets ou de feuillets de biotite brune ou verte partiellement à complètement chloritisée. Des petits grains de magnétite sont généralement observés en inclusions dans les minéraux ferromagnésiens. La roche renferme des proportions à peu près égales de quartz à extinction roulante (25 à 30 %), de feldspath potassique (principalement du microcline) perthitique (25 à 45 %) et de plagioclase variablement séricitisé (25 à 40 %) et chloritisé. Les structures myrmékitiques sont très communes. Les minéraux accessoires sont l’épidote, l’apatite et l’allanite, généralement associés aux minéraux ferromagnésiens, ainsi que la muscovite, le sphène, le zircon et le grenat. Dans les zones riches en enclaves de composition mafique à intermédiaire, le granite peut contenir de gros cristaux de hornblende bien cristallisés qui proviendraient de la contamination par les enclaves.

Épaisseur et distribution

Le granite de la Suite de Tramont forme des masses kilométriques dans la Sous-province de La Grande et dans les domaines de Goudalie, de Tikkerutuk et de Bienville de la Sous-province de Minto. À plusieurs endroits, il forme également des injections multiples, décimétriques à décamétriques, qui coupent les lithologies archéennes plus anciennes.

Datation

Un âge U-Pb de 2701 ±5 Ma (David, 2012) a été obtenu sur un échantillon de granite à biotite de la Suite de Tramont (Simard et al., 2008). Simard et al. (2008) attribuent à cette suite l’âge U-Pb de 2698 ±6 Ma obtenu par Percival et al. (2001) sur un autre échantillon de granite à biotite. Toutefois, en raison d’une localisation imprécise, cette datation n’est pas actuellement associée à un polygone de la Suite de Tramont sur la carte interactive du SIGÉOM.

Relations stratigraphiques

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

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