Historique
La Suite de Leridon a été introduite par Madore et al. (2001) pour regrouper les grandes intrusions de composition granodioritique et granitique des régions du lac Klotz et du Cratère du Nouveau-Québec. Le Leridon a par la suite hérité d’autres sous-unités regroupant les intrusions granitiques et granodioritiques comprises dans les complexes de Faribault-Thury et de Qimussinguat (Madore et al.,1999; Madore et Larbi, 2000). Simard et al. (2008) lui ont ensuite assigné quelques intrusions de monzonite et de monzonite quartzifère porphyrique du Faribault-Thury (Madore et Larbi, 2000).
Nouvelle unité |
Sous-unité antérieure |
Référence(s) des sous-unités antérieures |
nAlrd1 |
Afth5 |
Madore et al., 1999 |
Aqim5 |
Madore et al., 1999 |
Afth5a |
Madore et Larbi, 2000 |
Aqim5a |
Madore et Larbi, 2000 |
Alrd1 |
Madore et al., 2001 |
nAlrd2 |
Alrd2 |
Madore et al., 2001 |
nAlrd2a |
Afth6 |
Madore et Larbi, 2000 |
Description
La Suite de Leridon est constituée de roches intrusives de composition granitique, granodioritique et monzonitique. Ces roches sont homogènes, avec une structure massive, foliée ou porphyroïde.
Suite de Leridon 1 (nAlrd1) : Granodiorite et granite
L’unité nAlrd1 est composée de granodiorite et de granite homogènes, massifs à foliés. Ces roches contiennent peu d’injections felsiques et généralement moins de 5 % d’enclaves mafiques. Elles ont une granulométrie moyenne variant de 2 à 4 mm. En microscopie, on observe une structure ignée grenue partiellement oblitérée par la recristallisation métamorphique. Lorsque déformées, les roches présentent une structure lépidoblastique avec une foliation définie par l’orientation des cristaux de biotite. On observe une structure granoblastique et des reliques de rubans de quartz dans les zones les plus déformées. Le granite et la granodiorite contiennent entre 3 et 15 % de minéraux ferromagnésiens représentés par la biotite, la hornblende et rarement l’orthopyroxène et le clinopyroxène. L’allanite, l’apatite et le zircon sont présents en traces. Le plagioclase est partiellement séricitisé et épidotisé. D’autres intrusions granitiques, qui sont trop petites pour être représentées sur la carte, contiennent de la biotite, de la muscovite, un peu de grenat et aucun oxyde (Madore et al., 1999 et 2001; Madore et Larbi, 2000).
Suite de Leridon 2 (nAlrd2) : Granite porphyroïde
En affleurement, le granite porphyroïde semble homogène. Il est massif ou folié et contient très peu de mobilisat de composition felsique. Le granite renferme localement des enclaves mafiques. En microscopie, on note une structure ignée porphyroïde partiellement oblitérée par la recristallisation en mortier localisée aux pourtours des phénocristaux de feldspaths (Madore et al., 2001). Le granite porphyroïde contient environ 10 % de minéraux ferromagnésiens dont les plus communs sont la hornblende et la biotite. Par endroits, on observe du clinopyroxène. L’allanite, l’apatite, le zircon et le sphène sont présents en traces.
Suite de Leridon 2a (nAlrd2a) : Monzonite, monzonite quartzifère porphyroïde
L’unité nAlrd2a regroupe la monzonite et la monzonite quartzifère à structure porphyroïde. Elles sont généralement déformées, marquées par une foliation définie par l’alignement des phénocristaux de feldspath et des minéraux ferromagnésiens. Ces roches peuvent être massives par endroits (Madore et Larbi, 2000). En microscopie, ces roches sont affectées par une recristallisation préférentiellement localisée en bordure des phénocristaux de feldspath ainsi que dans la matrice quartzo-feldspathique. L’orientation préférentielle des néoblastes de quartz indique une recristallisation survenue lors d’un épisode de déformation ductile dynamique. Les phénocristaux idiomorphes de feldspath sont orientés préférentiellement, ce qui est typique des intrusions syntectoniques. Les roches monzonitiques renferment entre 25 et 50 % de phénocristaux (1 à 5 cm) idiomorphes d’orthose et de microcline. Elles contiennent aussi de 20 à 35 % de plus petits phénocristaux de plagioclase généralement séricitisés. Les phénocristaux sont portés par une matrice formée de 5 à 20 % de quartz, ainsi que de 5 à 15 % de biotite et de <1 à 10 % de hornblende verte, lesquelles sont localement chloritisées. Les minéraux accessoires sont l’apatite, le sphène, l’épidote et le zircon. Les roches renferment entre 1 et 3 % de petits grains de magnétite et d’ilménite (Madore et Larbi, 2000).
Épaisseur et distribution
La Suite de Leridon se trouve sous forme d’intrusions dispersées dans la Suite de Faribault-Thury et dans le Complexe de Qimussinguat. Les intrusions sont généralement allongées parallèlement à la foliation régionale et suivent les grandes structures régionales. Elles ont des largeurs variant de 1 à 8 km et des longueurs variant de 5 à 35 km.
Datation
La Suite de Leridon n’a pas été datée, mais les relations observées sur le terrain permettent d’estimer une mise en place entre 2735 et 2720 Ma (Simard et al., 2008).
Relations stratigraphiques
La Suite de Leridon est intrusive dans les roches de type « TTG » de la Suite de Faribault-Thury et du Complexe de Qimussinguat. Elle est constituée d’assemblages lithologiques assez semblables à ceux que l’on retrouve dans les suites
de La Chevrotière et
de Pinguq situées plus à l’ouest. Simard
et al. (2008) considèrent ces trois unités comme équivalentes et associées à un événement magmatique potassique important qui a affecté le nord de la Sous-province de Minto entre 2735 et 2720 Ma.
Paléontologie
Ne s’applique pas.
Références