Dans les premières cartes géologiques du nord de la région d’Harricanaw-Turgeon et du sud du Québec (Joannes,1918; CGC, 1943; Davies, 1964; Remick, 1964), le pluton faisait partie d’un batholite felsique (granitique) non différencié. Pilote (1989) décrit le pluton, sans le nommer, comme une intrusion granitoïde dont la composition varie d’une mésotonalite à hornblende à une leucotonalite à biotite. La distinction et le nom formel du Pluton de Collet apparaissent plus tard dans les cartes de compilation géologique du Ministère (Beausoleil et al., 2002; Beausoleil, 2005).  

Le Pluton de Collet est composé de tonalite mésocrate, localement mélanocrate. Il contient des enclaves décimétriques d’amphibolite dans sa partie SE. Au centre, les phases intrusives sont systématiquement injectées de dykes leucotonalitiques à biotite qui sont parallèles à la foliation dominante. Dans tous les cas, ces dykes sont moins déformés et foliés que les phases mésocrates précoces (Pilote, 1989). La tonalite est composé principalement de quartz, de hornblende, de plagioclase, de biotite et de minéraux accessoires tels que l’épidote, la chlorite, le sphène et la magnétite. Le plagioclase est diffus et considérablement décomposé en masses de saussurite, d’épidote, de carbonate, d’albite et de séricite. Les macles d’albite sont bien visibles dans les spécimens moins altérés. La hornblende, qui prend la forme de petits fragments ou des cristaux tabulaires, est xénomorphe à hypidiomorphe avec des linéations prononcées observables à l’œil nu. La biotite est brune et cristallisée sur la hornblende; certaines paillettes se sont développées perpendiculairement à la schistosité. En lame mince, la chlorite apparaît comme le produit d’altération des minéraux ferromagnésiens. On observe aussi que le quartz et la calcite secondaire forment des veinules et des veines, en plus d’être disséminés dans toute la matrice encaissante (Davies, 1964).