La Formation de Caulincourt est décrite pour la première fois par Chartier-Montreuil et Saint-Laurent (2025) lors de leurs travaux de cartographie dans la région du lac Caulincourt (feuillets SNRC 33A03 et 33A06). Les sous-unités informelles nAclc1 et nAclc2 sont alors définies.

Le nom de la Formation de Caulincourt fait référence au lac éponyme situé tout juste au nord de l’unité.

La Formation de Caulincourt regroupe un ensemble de roches volcaniques isolé qui est situé à proximité du contact entre les sous-provinces de La Grande et d’Opinaca. Deux unités informelles la composent : 1) une amphibolite dérivée de basalte et d’andésite (nAclc1); et 2) dacite à biotite ± hornblende ± grenat (nAclc2).

Formation de Caulincourt 1 (nAclc1) : Amphibolite dérivée de basalte et d’andésite

L’unité nAclc1 est formée d’amphibolite dérivée de roches volcaniques de composition intermédiaire à mafique. La roche est gris moyen à gris-vert foncé, mésocrate et par endroits rubanée. En général, les structures primaires sont oblitérées, mais des reliques de coussins ont été identifiées à quelques endroits. La roche contient couramment de la pyrite disséminée ainsi que de la magnétite. Des boules d’épidote étirées sont présentes par endroits. En lame mince, les cristaux de hornblende brun-vert sont trapus et pléochroïques et le plagioclase est fortement séricitisé. On note jusqu’à 10 % de quartz interstitiel ainsi que jusqu’à 15 % de clinopyroxène porphyroblastique et disséminé. Ce dernier est affecté localement par une altération ferrifère, lui donnant systématiquement un aspect en baguettes orangées sous polarisateurs croisés, ainsi que par une rétromorphose se traduisant en une couronne de biotite. L’orthopyroxène est rarement présent et s’altère en cummingtonite maclée. Par endroits, on note la présence de grenat, de biotite totalement chloritisée et épidotisée, de clinozoïsite idiomorphe altérant le plagioclase, et d’apatite. La biotite est principalement observée dans des rubans dont la proportion de plagioclase est faible.

Des niveaux métriques de roches ultramafiques à phénocristaux d’olivine sont localement associés aux niveaux d’amphibolite de l’unité. Des injections millimétriques à centimétriques de composition granitique sont injectées de façon concordante au rubanement dans l’amphibolite. Par endroits, des cristaux subcentimétriques de hornblende accompagnent ces injections.

Formation de Caulincourt 2 (nAclc2) : Dacite à biotite ± hornblende ± grenat

L’unité nAclc2 est constituée de niveaux métriques de dacite gris blanchâtre en alternance avec des niveaux d’andésite de l’unité nAclc1 et des bancs de paragneiss de la Formation de Prosper. Ces niveaux contiennent majoritairement du quartz et du plagioclase, ce dernier étant typiquement altéré en séricite-clinozoïsite. Par endroits, cette altération est attribuable à la formation de larges cristaux de muscovite dans le plagioclase. L’assemblage minéral de la dacite est complété par 10 à 15 % de biotite couramment chloritisée ou remplacée par de la muscovite, ainsi que jusqu’à 15 % de hornblende verte se présentant sous forme de rubans millimétriques dans la dacite. Quelques niveaux sont particulièrement riches en grenat hypidiomorphe pœcilitique, à raison de 10 % de la roche. Quelques plis sont d’ailleurs mis en évidence par la concentration plus élevée de ces grenats. Des amas de pyrite sont présents dans des lits foncés métasomatisés de taille centimétrique à métrique. Un niveau exhalatif pyriteux de 10 cm d’épaisseur a été observé sur toute la longueur d’un affleurement (2024-CL-2075). La roche possède une foliation marquée par l’alignement des minéraux ferromagnésiens et est plissée par endroits, ce qui engendre une répétition des lits.

Des injections granitiques centimétriques coupent la dacite; par endroits, elles se mélangent avec celle-ci. Des veines de quartz centimétriques, localement boudinées et contenant des traces de pyrite disséminée sont aussi présentes.