Historique

Percival et al. (1995a, b) avaient regroupé les roches volcano-sédimentaires loca­lisées dans la région de la rivière Kogaluc et des lacs Qalluviartuuq et Payne en trois ceintures : la ceinture Kogaluc-Tasiat, la ceinture du lac Payne et la ceinture de Qalluviartuuq. Parent et al. (2002, 2003) et Berclaz et al. (2003, 2005) ont regroupé l’ensemble des roches supracrustales de la ceinture de Kogaluc-Tasiat dans une nouvelle unité, le Complexe de Kogaluc, tandis que les roches volcano-sédi­mentaires des secteurs du lac Qalluviartuuq et du lac Payne ont été regroupées dans le Complexe de Qalluviartuuq-Payne (Berclaz et al., 2003, 2005). Par la suite, plusieurs lambeaux de roches métasédimentaires qui avaient été inclus dans le Complexe de Kogaluc par Parent et al. (2002, 2003) ont été réassignés au Complexe de Qalluviartuuq-Payne par Simard et al. (2008) en se basant sur les ressemblances lithologiques et sur la distribution régionale de ces roches. Les termes de ceintures de Kogaluc-Tasiat, du lac Payne et de Qalluviartuuq ont été abandonnés.

Description

Le Complexe de Kogaluc est constitué de bandes discontinues de roches supracrustales, métamorphisées au faciès des amphibolites, comprenant 80 % de roche sédimentaire (nAkog2) et 20 % de roche volcanique (nAkog1) (Grosl, 1993; Francoeur et Chapdelaine, 1994; Percival et al., 1995a, b; Parent et al., 2002, 2003; Berclaz et al., 2003, 2005; Simard et al., 2008; Simard, 2008; MRNF, 2010a-b).

Complexe de Kogaluc 1 (nAkog1) : roche métavolcanique mafique à felsique

Les roches métavolcaniques intermédiaires à felsiques se limitent à de très rares niveaux métriques associés aux roches mafiques. Les roches intermédiaires se composent d’andésite porphyrique à phénocristaux de plagioclase, d’andésite coussinée et de filons-couches de dioritiques. Quant aux roches volcaniques felsiques, elles sont constituées de rhyolite, de tuf rhyolitique et de tuf rhyolitique à phénocristaux de quartz. Les roches felsiques sont gris clair en cassure fraiche et gris-blanc à brunâtres en surface altérée.

Complexe de Kogaluc 2 (nAkog2) : roche métasédimentaire et formation de fer

La partie nord du Complexe de Kogaluc est dominée par la présence de roches d’origine sédimentaire (nAkog2) qui se composent de paragneiss à biotite, de formation de fer, de grès, de siltstone, de quartzite, d’argilite et, localement, de conglomérat polygénique.

La lithologie la plus abondante est le paragneiss à biotite alumineux (métapélite) migmatitisé (>50 % de mobilisat felsique par endroits). Le paragneiss est brun rouille à gris et est composé de plagioclase (>40 %)-quartz-biotite ± muscovite ± sillimanite ± andalousite. Il possède un rubanement compositionnel marqué par l’alternance de niveaux riches en micas et d’autres plus riches en grenat. Le grenat et la sillimanite se présentent sous forme de porphyroblastes millimétriques à centimétriques. Les minéraux accessoires sont l’apatite, le carbonate, la chlorite, le graphite, la magnétite, la monazite, la tourmaline, le zircon et, localement, le rutile.

Les formations de fer exhibent aussi bien le faciès à oxydes que celui des silicates. La roche présente des structures granoblastiques. La formation de fer à oxydes est plus abondante et peut être suivie de manière continue sur >15 km de longueur et sur une largeur variant de 10 m à 15 m. On note aussi un rubanement constitué de niveaux millimétriques à centimétriques de magnétite-quartz (roche bien préservée) ou de niveaux centimétriques à décimétriques de magnétite massive (roche fortement migmatitisée). Du schiste à biotite, du paragneiss siliceux et du métagabbro sont associés aux formations de fer. Les niveaux de formation de fer à silicates sont épars, démembrés, discontinus, d’épaisseur décimétrique à métrique et de longueur métrique à décamétrique. La roche est gris vert foncé en surface fraiche et brun rouille en surface altérée. Elle montre une alternance de bandes centimétriques composées de proportions variables de grenat, de quartz, de magnétite, biotite, de cordiérite, de sillimanite et de grunérite. Localement, les formations de fer sont altérées et contiennent de la hornblende, de la chlorite, de l’épidote, du grenat et des sulfures tels que la pyrrhotite, la pyrite, l’arsénopyrite et la chalcopyrite.

Le Complexe de Kogaluc contient plusieurs zones minéralisées en or associées aux formations de fer de l’unité nAkog2 (Labbé et Lacoste, 2002).

Le siltstone, le grès et le quartzite forment des niveaux métriques à décamétriques discontinus, généralement en étroite relation avec des niveaux de formation de fer. Des structures primaires (laminations, lits entrecroisés et granoclassement) sont préservées dans les niveaux les moins déformés. Le conglomérat est composé de clastes centimétriques de roches sédimentaires et volcaniques.

Épaisseur et distribution

Le Complexe de Kogaluc est constitué de bandes discontinues de roches supracrustales de 1 km à 18 km d’épaisseur qui s’étendent sur une longueur de ~ 150 km selon un axe NNW-SSE (Simard et al., 2008).

Datation

Une lentille de tuf rhyolitique à phénocristaux de quartz interstratifiée dans une séquence de pélite et de grès grossier a livré des âges compris entre 2759 et 2779 Ma, reflétant probablement différentes fractions détritiques de zircon (Skulski et al., 1996). Le dépôt du tuf est donc postérieur à 2759 Ma. Par ailleurs, un pluton de granodiorite à biotite-muscovite de la Suite de la Rivière aux Feuilles (échantillon SNB-95-93) s’injectant en bordure du Complexe de Kogaluc a livré un âge de mise en place de 2733 +1,6/-1,5 Ma (Skulski et al., 1996), qui constitue aussi un âge minimum pour le Kogaluc.

Relations stratigraphiques

La limite entre les complexes de Kogaluc et de Qalluviartuuq-Payne est imprécise (Simard, 2008). Plusieurs petits lambeaux de roche volcano-sédimentaire, localisés entre ces deux unités, pourraient appartenir à l’un ou l’autre de ces deux complexes. Le Complexe de Qalluviartuuq-Payne comprend un cycle ancien de roches volcaniques d’affinité tholéitique et un autre, plus récent, d’affinité calco-alcaline. Les roches volcano-sédimentaires de ce deuxième cycle pourraient être équivalentes à celles du Complexe de Kogaluc. Également, il est probable qu’une bonne partie des lambeaux de paragneiss du Complexe de Mézard, localisés directement à l’ouest et au SE du Complexe de Kogaluc, correspondent à des équivalents démembrés et métamorphisés de cette séquence volcano-sédimentaire.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

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