Historique

La cartographie de la portion sud du Complexe de Griault (feuillet SNRC 33G15) a d’abord permis d’identifier deux unités lithologiques composées d’amphibolite avec des niveaux de paragneiss migmatitisés (M16a) et de paragneiss migmatitisé à biotite ± hornblende ± grenat ± pyroxène contenant 20 à 50 % de mobilisat (M4a) (Burniaux et Bandyayera, 2010). Par la suite, Simard et Lafrance (2010, 2011ab) introduisent le nom de « ceinture de Griault » au nord, dans la région de la rivière Griault (feuillets 33J02 et 33J03) et la subdivisent en deux unités informelles : basalte, amphibolite et roches pyroclastiques de composition intermédiaire à felsique, avec localement un peu de roches ultramafiques (Agri1); paragneiss à biotite-grenat, granoblastique et plus ou moins pegmatitique (Agri2). Simard et Lafrance (2011b) mentionnent également que l’unité Agri2 correspond à une forte anomalie magnétique reliée à la présence de niveaux de formations de fer intercalés dans la séquence de paragneiss. Ces unités sont ensuite reconnues dans le feuillet 33G15, mais avec des descriptions légèrement différentes : basalte amphibolitisé, amphibolite rubanée et gneiss mafique localement migmatitisé (Agri1); paragneiss à biotite (70 %) et paragneiss migmatitisé (30 %) (Agri2) (Bandyayera et al., 2013). Afin de se conformer au Code stratigraphique nord américain (NASC, 1983, 2005, 2021), la ceinture de Griault est renommée Complexe de Griault dans le cadre de la rédaction de cette fiche stratigraphique.

Description

Le Complexe de Griault comprend une unité de basalte amphibolitisé et d’amphibolite rubanée associées par endroits à des roches volcanoclastiques intermédiaires à felsiques et des roches ultramafiques (Agri1) ainsi qu’une une unité de paragneiss et de paragneiss migmatitisé contenant localement des niveaux de formation de fer (Agri2). Le faciès métamorphique de l’ensemble de ces roches a atteint le faciès des granulites, ce qui a entraîné la fusion partielle du protolite (Bandyayera et al., 2013).

Complexe de Griault 1 (Agri1) : Basalte amphibolitisé et amphibolite rubanée; localement roches volcanoclastiques intermédiaires à felsiques et roches ultramafiques

L’unité Agri1 est l’unité principale du Complexe de Griault (Simard et Lafrance, 2011b). Dans les feuillets 33J02 et 33J03, elle est constituée d’une alternance de niveaux de basalte, d’amphibolite rubanée et de roches volcanoclastiques de composition intermédiaire à felsique, avec localement une proportion mineure de roches ultramafiques. Il n’a pas été possible de tracer individuellement ces différents assemblages lithologiques sur la carte géologique en raison de l’échelle des travaux de cartographie. Des structures volcaniques primaires ont été préservées à l’intérieur des différents faciès, malgré qu’elles soient généralement oblitérées par le métamorphisme, la déformation et l’altération. Dans le feuillet 33G15, seulement les lithologies mafiques, métamorphisées à divers degrés, ont été observées (Bandyayera et al., 2013). À noter que l’amphibolite rubanée et le gneiss mafique de Bandyayera et al. (2013) correspondent respectivement au basalte amphibolitisé et à l’amphibolite rubanée de Simard et Lafrance (2011b).

Le basalte amphibolitisé est vert foncé en cassure fraiche, gris verdâtre en surface altérée et montre généralement une granulométrie fine à très fine, bien que des niveaux décimétriques à métriques plus grossiers et à l’aspect de gabbro soient observés par endroits (Simard et Lafrance, 2011b; Bandyayera et al., 2013). D’aspect homogène en affleurement, il montre un rubanement granulométrique et de composition millimétrique en lame mince (Simard et Lafrance, 2011b). Les rubans riches en hornblende pœciloblastique alternent avec des rubans à hornblende finement recristallisée, des rubans à clinopyroxène-plagioclase et des rubans fortement altérés en séricite-épidote. Par endroits, le clinopyroxène se trouve au cœur de la hornblende. Le basalte amphibolitisé se présente localement sous la forme de brèche de coulée vert pomme (Bandyayera et al., 2013) ou de fragments dans une brèche polygénique à matrice fine de composition intermédiaire (Simard et Lafrance, 2011b).

L’amphibolite rubanée est une roche granoblastique généralement très déformée, plus ou moins mylonitique, qui montre un rubanement millimétrique à centimétrique de la granulométrique et de la composition constitué d’une alternance de rubans noirs et de rubans vert pomme riches en épidote-chlorite-grenat ± orthopyroxène ± clinopyroxène (Simard et Lafrance, 2011b; Bandyayera et al., 2013). Le basalte amphibolitisé et l’amphibolite contiennent localement, mais typiquement, des boules, des boudins ou des lentilles centimétriques à décimétriques d’épidote entourés d’une mince bordure noire qui pourraient correspondre à d’anciens cœurs de coussins.

L’amphibolite rubanée (gneiss mafique) a subi une fusion partielle poussée caractérisée par la présence de leucosomes à orthopyroxène-clinopyroxène-grenat qui indiquent un métamorphisme au faciès des granulites (Bandyayera et al., 2013). La roche fusionnée montre localement un rubanement stromatique marqué par l’alternance de rubans de mobilisat felsique et de niveaux riches en hornblende d’épaisseur millimétrique à centimétrique. Le mobilisat contient des schlierens et des lisérés de biotite. Le grenat est concentré de façon préférentielle en bordure des rubans riches en hornblende, alors que le pyroxène est principalement concentré dans le mobilisat quartzofeldspathique. L’unité Agri1 est également injectée de mobilisat felsique (≤5 %) disposé parallèlement aux plans de rubanement de l’amphibolite. L’injection du mobilisat dans l’amphibolite entraîne le développement d’un rubanement caractérisé par l’alternance de rubans mafiques à hornblende et grenat porphyroblastiques (5 %) contenant des nodules d’épidote et de rubans felsiques (mobilisat) plus riches en grenat (10 %).

Les roches volcanoclastiques de composition intermédiaire à felsique forment des niveaux décimétriques à métriques intercalés dans le basalte et l’amphibolite (Simard et Lafrance, 2011b). Ce sont principalement des tufs à cristaux, des tufs à blocs et des tufs à lapillis. Des roches ultramafiques à texture de mésocumulus à orthocumulus ont été observées sur deux affleurements. L’une consiste en une péridotite aphanitique altérée en serpentine-magnétite-chlorite, l’autre en une roche très fine constituée de prismes et de fibres de trémolite avec une proportion mineure de chlorite et de serpentine.

Épaisseur et distribution

De forme irrégulière, le Complexe de Griault s’étend sur 30 km de longueur selon une orientation NE-SW, sur 18,5 km selon une orientation NW-SE et sur une « largeur » de 1 à 4 km. Une lentille à l’ouest mesure 10 km selon un axe E-W sur ~2,5 km.

Datation

Aucune.

Relations stratigraphiques

Le Complexe de Griault est principalement en contact avec les roches intrusives felsiques, localement gneissiques, du Complexe de Langelier et de la Suite de Coates. Au nord, il est également en contact, sur quelques kilomètres, avec les suites de Salleneuve et de Tramont. Au sud, les contacts sont tous faillés. Le Complexe de Griault est d’ailleurs séparé de la Formation de Mintisch, au sud, par la Faille de Captel, une zone de cisaillement régionale orientée E-W (Bandyayera et al., 2013). Enfin, la pointe SW de l’unité est recouverte en discordance par les roches sédimentaires paléoprotérozoïques de la Formation de Sakami.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

Autres publications

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