Cette unité a été définie par Moukhsil et Côté (2017) lors des travaux de cartographie du secteur de Wemotaci dans le Haut-Saint-Maurice. Le nom « Toad » fait référence au lac éponyme qui se trouve complétement à l’est du feuillet SNRC 31P12.

La Suite intrusive de Toad regroupe deux plutons et plusieurs petites intrusions facilement reconnaissables sur les cartes aéromagnétiques. Les roches de cette suite sont de composition variée (syénite à gabbronorite) avec des teneurs en SiO₂ de 40 à 77 %, en K₂O de 1 à 7,3 % et des valeurs de Mg# (100*Mg/(Mg+Fe)) ≤ 74. Sur le diagramme d’éléments de terres rares (ETR) normalisées aux chondrites (McDonough et Sun, 1995), les spectres se caractérisent par un enrichissement en ETR légères par rapport aux lourdes (La/Lu = 5,144). Cette intrusion se classe dans la catégorie des granites intraplaques (Pearce et al., 1984) mis en place dans un contexte anorogénique (Whalen et al., 1987).

Le granite à biotite et à magnétite est à grain moyen et folié. Les syénites contiennent des quantités variables de quartz, de feldspath potassique avec, localement, de la néphéline. La syénite à grain fin, est grisâtre à noirâtre en surface fraîche. Des injections de syénite rose saumon coupent la syénite grise. Cette dernière est riche en biotite (jusqu’à 15 %), magnétique, massive (sauf dans les zones de déformation) et présente des textures magmatiques. Au microscope, les deux faciès de syénite renferment du feldspath potassique, de l’albite, de la magnétite, de la biotite, du clinopyroxène, de la horblende verte, de l’apatite, du zircon et des traces d’orthopyroxène. Le microcline est le feldspath potassique dominant. Localement, on observe la perthite et l’antiperthite dans les feldspaths. Le plagioclase contenu dans la syénite grise est typiquement séricitisé.

La syénite à felspath alcalin rose saumon est localement pegmatitique. La roche contient jusqu’à 2 % de biotite et une forte proportion de microcline qui présente localement des inclusions de zircon. Les autres faciès syénitiques se distinguent par la présence de minéraux tels que le quartz (syénite quartzifère), l’orthopyroxène (syénite à orthopyroxène) ou la néphéline (syénite à néphéline).

La monzonite foïdifère est grisâtre avec des taches rosâtre (feldspath potassique) en surface fraîche et en surface altérée. On la trouve surtout sous la forme d’enclaves de 20 à 50 cm dans la syénite grise. Ce faciès contient jusqu’à 10 % de biotite et renferme comme minéraux accessoires de la titanite, de l’apatite et du zircon. La monzonite est sous-saturée en silice comme le démontre la présence d’olivine et de néphéline dans la norme.

La monzosyénite foïdique est une roche à grain moyen, grisâtre en surface fraîche et magnétique. Elle est composée de clinopyroxène, de biotite, d’amphibole, de feldspath potassique, de plagioclase et de néphéline. Les analyses à la microsonde électronique indiquent que le plagioclase sodique (albite) est la phase principale et qu’il contient des inclusions d’orthopyroxène et de feldspath potassique. Il s’agit donc d’une antiperthite. Cette roche contient également de l’allanite (type Ce), de la calcite, de l’apatite et la biotite. Ces trois minéraux sont associés à un carbonate de terres rares légères, la parisite, dans les fractures. La parisite est enrichie en Ce avec des concentrations en TR totales dépassant de 2,5 fois celles de l’allanite. La taille des plages de carbonate varie de <50 µm à 1 mm.

La gabbronorite est à grain grossier, localement à texture pegmatitoïdique et est injectée par des veines de syénite grise à grain fin. Elle contient du plagioclase, de la biotite, de l’amphibole, de l’orthopyroxène et du clinopyroxène. La pyrite et la chalcopyrite sont observées disséminées ici et là dans la roche. L’amphibole entoure les deux pyroxènes pour former une texture coronitique.