
Dernière modification :
| Auteur(s) : |
Hébert et Lacoste, 1998a
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| Âge : |
Mésoprotérozoïque
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| Stratotype : |
Aucun
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| Région type : |
Région du lac Poulin-De Courval (feuillets SNRC 22D09 et 22D16)
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| Province géologique : | |
| Subdivision géologique : | |
| Lithologie : | Roches intrusives intermédiaires à felsiques |
| Catégorie : |
Lithodémique
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| Rang : |
Lithodème
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| Statut : | Formel |
| Usage : | Actif |
Aucune
Historique
Hébert et Lacoste (1998a, b) ont introduit l’unité de la Mangérite de Cap Trinité lors de la cartographie des feuillets 22D07 et 22D09 et ont principalement reconnu une monzonite verte à phénocristaux de feldspath. Bien que le feuillet 22D16 situé plus au nord n’ait pas été recartographié, une vaste étendue de roche massive à composition mangéritique a été associée à cette même unité (Hébert et Lacoste 1998c). Ce lithodème a été nommé selon le cap Trinité (Commission de toponymie), localisé sur la rive sud de la rivière Saguenay (feuillet 22D08).
Par la suite, Talla Takam et al. (2024) ont cartographié cette intrusion à l’échelle 1/50 000 dans les feuillets 22D09 et 22D16, la divisant en trois unités (mPtri1, mPtri2 et mPtri3) selon l’abondance relative des lithologies.
Description
Mangérite de Cap Trinité non subdivisée (mPtri) : Mangérite porphyrique et massive
La monzonite à orthopyroxène (mangérite) telle que décrite par Hébert et Lacoste (1998a) est « une roche très massive et porphyrique, avec des phénocristaux le plus souvent isolés dans une matrice de couleur verte à brun verdâtre. En de rares endroits, elle contient un litage magmatique. [Elle] est constituée de 40 à 45 % de feldspath potassique, de 25 à 40 % de plagioclase, de 5 à 10 % de quartz et d’environ 5 % de pyroxènes auxquels est associée un peu de hornblende. On note aussi la présence de <3 % de biotite brun-rouge et d’un peu de minéraux opaques ». La mésoperthite ainsi que des textures rapakivi et antirapakivi sont présentes, quoique peu développées.
Les affleurements 1995-CV-2449 à 1995-CV-2457 localisés en bordure de la route au nord du feuillet 22D07 exposent une roche felsique de couleur rose fortement tectonisée (foliation mylonitique E-W), localement porphyroïde et qui ressemble à la Mangérite de Cap Trinité (mPtri). Ces affleurements renferment des enclaves de gneiss granulitique, renfermant elles-mêmes de nombreux fragments ou enclaves d’amphibolite à texture gabbroïque, un assemblage caractéristique du Complexe gneissique de Cap à l’Est (Hébert et Lacoste, 1998a).
Mangérite de Cap Trinité 1 (mPtri1) : Mangérite, proportions mineures de granite à feldspath alcalin, de syénite à hypersthène et de jotunite, porphyroïdes

Cette unité est dominée par le faciès mangéritique de l’intrusion. Cette mangérite est typiquement gris blanchâtre en patine d’altération et gris verdâtre à vert brunâtre en cassure fraiche. La roche est porphyroïde et présente généralement 1 à 5 % de phénocristaux de feldspath de 1 à 3 cm de diamètre. Par endroits, comme à l’affleurement 2024-SC-4183, les phénocristaux (>1 cm) représentent jusqu’à 30 % de la roche. Au microscope, la roche est composée de ∼40 % de feldspath potassique, 35 à 40 % de plagioclase, 10 à 15 % de quartz, 5 % d’orthopyroxène, <2 % de clinopyroxène, de magnétite et par endroits d’un peu de hornblende et de biotite. La roche est faiblement foliée et de granulométrie moyenne.
L’unité contient une proportion mineure de granite à feldspath alcalin porphyroïde (affleurement 2024-SC-4027), mais ce faciès est mieux représenté dans l’unité mPtri2.
Le faciès de syénite à hypersthène est rare dans cette unité et semble être associé aux zones fortement déformées (affleurement 2024-AN-3226). La roche a une patine gris-beige et une cassure fraiche beige à verdâtre. Elle est composée des minéraux suivants : feldspath potassique, plagioclase, quartz, orthopyroxène, clinopyroxène et magnétite. La syénite à hypersthène présente une granulométrie fine à grossière causée par la mylonitisation ayant réduit la taille des phénocristaux.
La monzodiorite à hypersthène (jotunite) porphyroïde est beige grisâtre en patine d’altération et beige-brun verdâtre en cassure fraiche. Elle contient jusqu’à 5 % de phénocristaux de plagioclase de 1 à 3 cm de diamètre. Ceux-ci présentent une texture rapakivi avec une auréole de feldspath potassique rosé. Au microscope, la roche est constituée principalement de plagioclase, de quartz, de feldspath potassique, de ∼5 % d’orthopyroxène et de <2 % de clinopyroxène, de biotite et de magnétite. Ce faciès a été échantillonné pour une datation U-Pb à l’affleurement 2024-SC-4171.
Tous les faciès de cette unité renferment des enclaves (centimétriques à décimétriques, localement métriques) de gabbronorite assimilées et arrondies. On trouve à l’occasion une famille distincte de phénocristaux de plagioclase violacé (<1 % de la roche et jusqu’à 2 cm de diamètre), comme sur l’affleurement 2024-SC-4171 (voir photo).
Mangérite de Cap Trinité 2 (mPtri2) : Mangérite et granite à feldspath alcalin porphyroïdes
La mangérite de cette sous-unité est très semblable à celle décrite ci-haut. Ce faciès contient généralement 1 à 5 % de phénocristaux de feldspath de 1 à 3 cm, et plus rarement 10 à 15 %. La roche apparait gris blanchâtre en patine d’altération et gris verdâtre à vert brunâtre en cassure fraiche. Comme pour l’unité mPtri1, l’observation en lame mince permet de déterminer que la mangérite est composée de ∼40 % de feldspath potassique, 35 à 40 % de plagioclase, 10 à 15 % de quartz, 5 % d’orthopyroxène, <2 % de clinopyroxène, de magnétite, et localement d’une faible proportion de hornblende et de biotite.

Le granite à feldspath alcalin est rosé à grisâtre en patine d’altération et en cassure fraiche. La roche est à grain moyen et foliée, mais renferme localement jusqu’à 10 % de phénocristaux de feldspath potassique (affleurement 2024-AN-3130). Au microscope, la roche est principalement composée de ∼40 à 60 % feldspath potassique, 20 à 40 % de quartz, 10-15 % de plagioclase ainsi que de faibles proportions de biotite, d’orthopyroxène et de magnétite.
Mangérite de Cap Trinité 3 (mPtri3) : Granite à feldspath alcalin, syénogranite, mangérite, proportions mineures de syénite à hypersthène, de leuconorite et de gabbronorite
Cette sous-unité est caractérisée par la présence non négligeable de roches mafiques telles que la gabbronorite et la leuconorite.

Le granite à feldspath alcalin et la mangérite de cette unité sont généralement non porphyroïdes ou très faiblement porphyroïdes (0 à 3 % de phénocristaux centimétriques de feldspath). La roche est foliée et à grain moyen ou grossier. Elle est rosée à beige-gris en patine d’altération et beige-gris à verdâtres en cassure fraiche. Au microscope, la roche est composée de feldspath potassique, de quartz, de plagioclase, d’orthopyroxène, de biotite, de magnétite, et localement de clinopyroxène ou de hornblende.

Le syénogranite est beige grisâtre en patine d’altération et gris rosé en cassure fraiche. Il est généralement à grain moyen, folié et peut contenir jusqu’à 5 % de phénocristaux de feldspath centimétriques. Au microscope, le syénogranite est composé de quartz, de feldspath potassique, de plagioclase et de ≤4 % de minéraux ferromagnésiens (proportions variables d’orthopyroxène, de clinopyroxène, de hornblende et de magnétite).
La syénite à hypersthène est beige grisâtre en patine d’altération et gris verdâtre en cassure fraiche. La roche est à grain moyen, foliée à mylonitique. Le feldspath potassique est par endroits porphyroïde. Au microscope, la syénite à hypersthène est composée principalement de feldspath potassique, de 5 à 10 % d’orthopyroxène et d’une proportion mineure de biotite, de magnétite et de clinopyroxène (ce dernier étant présent par endroits).

La gabbronorite est de couleur gris-beige à noire en patine d’altération et noire à gris foncé en cassure fraiche. La roche est de granulométrie fine à grossière et est généralement foliée. Au microscope, la gabbronorite est constituée principalement de plagioclase, de clinopyroxène, d’orthopyroxène, de biotite et de magnétite. La gabbronorite présente un faible taux de fusion partielle, comme en témoigne la présence de 5 à 10 % de mobilisat tonalitique à grain grossier. Dans de rares cas (p. ex. affleurement 2024-SC-4116), la gabbronorite contient des amas lui conférant une texture subophitique.
L’unité contient des leuconorites contenant des phénocristaux de plagioclase atteignant jusqu’à 4 cm de longueur. Au microscope, la roche est composée de plagioclase, d’orthopyroxène, de clinopyroxène, de magnétite et d’ilménite. Certains échantillons présentent de la biotite et/ou de la hornblende et de la pyrite.
Les roches alcalines de cette unité (granite à feldspath alcalin, syénogranite et syénite à hypersthène) sont propices aux minéralisations en éléments des terres rares, thorium, niobium et zirconium, notamment dans les zones favorables de Fauvette Nord, d’Étangs Ouest, de Lac aux Brumes et de Lac du Soleil. On trouve également dans l’unité mPtri3, la zone minéralisée de Belette Nord-Ouest, une leuconorite minéralisée en fer, titane, phosphore et vanadium.
Épaisseur et distribution
La Mangérite de Cap Trinité a été cartographiée sur une superficie de ∼1850 km² et une longueur NNE de près de 100 km. L’intrusion se situe dans la partie est du feuillet 22D, et s’étend du feuillet 22D02 au feuillet 22D16.
L’unité mPtri3 constitue une apophyse au NW de la masse principale de ∼4,5 km d’épaisseur apparente. La partie sud de l’intrusion n’est pas encore subdivisée.
Datation
L’échantillon daté provient de l’affleurement 2024-SC-4171 constitué de monzodiorite à hypersthène (jotunite) porphyroïde. La roche est beige grisâtre en patine d’altération et gris verdâtre en cassure fraiche. La roche est légèrement foliée et renferme jusqu’à 5 % de phénocristaux de feldspath de 1 à 3 cm de diamètre. Certains de ces phénocristaux sont constitués de plagioclase violacé. La jotunite contient de l’orthopyroxène, de la biotite, de la hornblende et des traces de magnétite et d’ilménite. L’affleurement se situe au cœur de l’intrusion, qui est marquée par un magnétisme élevé sur la carte de champ magnétique total résiduel.
| Unité | Échantillon | Système isotopique | Minéral | Âge de cristallisation (Ma) | (+) | (-) | Référence(s) |
| mPtri1 | 2024-SC-4171A | U-Pb | Zircon | 1092 | 4 | 4 | David, comm. pers., 13 mars 2025 |
Relations stratigraphiques
Cette intrusion est encaissée dans les roches du Complexe gneissique de Cap à l’Est. L’unité de la Mangérite de Cap Trinité coupe également les roches du Complexe gneissique de Saguenay, et les roches de cette dernière unité se trouvent aussi en enclaves dans la masse intrusive de Cap Trinité.
Paléontologie
Ne s’applique pas.
Références
Publications accessibles dans SIGÉOM Examine
TALLA TAKAM, F., COULOMBE, S., MOUKHSIL, A., 2024. Géologie de la région du lac Poulin-De CCourval, Province de Grenville, région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Québec, Canada. MRNF; BG 2024-07, 1 plan.
HÉBERT, C., LACOSTE, P., 1998a. GÉOLOGIE DE LA RÉGION DE BAGOTVILLE (22D/07). MRN; RG 97-06, 24 pages, 1 plan.
HÉBERT, C., LACOSTE, P., 1998b. GÉOLOGIE DE LA RÉGION DE LAC DES SAVANES (SNRC 22D09). MRN; CG SIGEOM22D, 1 plan.
HÉBERT, C., LACOSTE, P., 1998c. Géologie de la région de Poulin-de-Courval, 22D/16. MRN; RG 97-03, 15 pages, 1 plan.
Citation suggérée
Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Mangérite de Cap Trinité. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-de-grenville/mangerite-de-cap-trinite [cité le jour mois année].
Collaborateurs
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Première publication |
Samuel Coulombe, géo., stag., M. Sc. samuel.coulombe@mrnf.gouv.qc.ca et Abdelali Moukhsil, géo., Ph. D. A. abdelali.moukhsil@mrnf.gouv.qc.ca (rédaction)
Philippe Pagé, géo., Ph. D. (coordination); François Leclerc, Ph. D. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); André Tremblay (montage HTML). |
