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Gabbronorite d’Édouard
Étiquette stratigraphique : [mpro]edo
Symbole cartographique : mPedo

Première publication: 16 février 2018
Dernière modification:

 

 

 

 

 

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
mpedo3 Syénite, charnockite, monzonite, syénogranite

 

 

 

 

mPedo2 Gabbronorite, leuconorite, mangérite, gabbro, diorite

 

 

 

 

mPedo1 Pyroxénite, webstérite, harzburgite, lamprophyre, diabase
 
Auteur :Nadeau et al., 1997
Âge :Mésoprotérozoïque
Coupe type : 
Région type :Haut-Saint-Maurice (feuillet SNRC 31P09)
Province géologique :Province de Grenville
Subdivision géologique :Allochtone
Lithologie :Roches intrusives mafiques à ultramafiques
Type :Lithodémique
Rang :Lithodème
Statut :Formel
Usage :Actif

 

 

 

 

 

 

 

Historique

La Gabbronorite d’Édouard a été introduite par Nadeau et al. (1997) lors de la cartographie du feuillet SNRC 31P09 (lac Édouard). Ces auteurs l’ont alors subdivisée en deux unités : l’unité mPedo1, formée de gabbronorite, et l’unité mPedo2, constituée de diabase. Moukhsil et Côté (2018) ont cartographié cette intrusion plus en détail; ils ont ajouté des lithologies aux deux unités et en ont créé une troisième (mPedo3). Cette intrusion est bien connue car elle est l’hôte de la minéralisation de Ni-Cu de la mine du lac Édouard (69 000 t à 1,55 % Ni et 0,5 % Cu; Poirier, 1988), exploitée brièvement dans les années 1970. Une monzonite, datée à 1164,7 ±3,6 Ma (David et al., 2010), coupe la Gabbronorite d’Édouard. Ceci indique que la gabbronorite a cristallisé avant 1164,7 Ma (âge minimum).

 

 

 

Description

Du point de vue géochimique, les roches de cette unité sont de composition ultramafique à felsique avec des teneurs en SiO2 variant de 46,13 à 63,33 %. La Gabbronorite d’Édouard est de composition gabbroïque à syénitique et d’affinité tholéiitique à calco-alcaline.

 

Gabbronorite d’Édouard 1 (mPedo1) : Pyroxénite, webstérite et quantités mineures de harzburgite, de lamprophyre et de diabase

L’unité mPedo1 est constituée de roches de composition mafique à ultramafique se présentant surtout sous forme de lambeaux métriques à kilométriques. Les faciès les plus abondants sont la pyroxénite et la webstérite, avec ou sans olivine. Nadeau et al. (1997) ont reconnu uniquement des dykes irréguliers et submétriques de diabase aphanitique (gabbro), alors que Sappin (2012) a mis en évidence la présence, dans le secteur de la mine du lac Édouard, de la norite, de la webstérite et de l’harzburgite. Moukhsil et Côté (2018) ont cartographié plusieurs faciès dans cette unité. Il s’agit de pyroxénite (clinopyroxénite et orthopyroxénite), de webstérite et de quantité mineure de gabbronorite et de lamprophyre. La pyroxénite est à grain moyen, foliée à massive et contient localement de la chalcopyrite et de la pyrrhotite. La webstérite, avec ou sans olivine, est à grain fin à moyen et à clinopyroxène (pigeonite) associé à la biotite brunâtre à rougeâtre (lumière naturelle sous le microscope). Dans le secteur de la mine du lac Édouard, Sappin (2012) a observé un litage compositionnel avec une alternance de niveaux d’harzburgite, de webstérite et d’orthopyroxénite. Une zone de brèche fait partie de l’unité mPedo1. Cette zone est constituée d’une pyroxénite contenant des enclaves de gabbro. Cette pyroxénite est à grain moyen, foliée et contient du clinopyroxène, du plagioclase, de la biotite et de la pyrite. Celle-ci est finement disséminée dans la matrice. Le lamprophyre est à grain fin et est constitué d’amphibole, de biotite, de clinopyroxène, de calcite ainsi que de pyrrhotite. Cette dernière est sous forme d’amas de 1 mm et constitue environ 3 % de la roche.

Gabbronorite d’Édouard 2 (mPedo2) : Gabbronorite, leuconorite, mangérite, gabbro et diorite

L’unité mPedo2 est formée de gabbronorite généralement massive, qui présente localement une foliation et un rubanement magmatique peu marqués. Le grain est moyen, avec par endroits des phénocristaux de hornblende pœcilitique. L’hypersthène, plus ou moins ouralitisé, l’augite et la hornblende constituent de 35 à 55 % de la roche. On note également des traces de grenat. La biotite, l’ilménite et la magnétite sont des minéraux accessoires dans la gabbronorite. Le plagioclase présente des macles polysynthétiques subparallèles, indiquant une structure magmatique (ophitique à subophitique). Des quantités mineures de leuconorite, de mangérite, de gabbro et de diorite lui sont également associées. La diorite est à grain fin et contient du clinopyroxène et de l’amphibole. Localement, de petits niveaux de pyroxénite à amphibole de l’unité mPedo1 sont observés dans la gabbronorite.

Gabbronorite d’Édouard 3 (mPedo3) : Syénite, charnockite, monzonite et syénogranite

L’unité mPedo3 est constituée d’une syénite à hypersthène à grain moyen, localement porphyrique à phénocristaux de feldspath potassique (perthitique) et foliée. Elle est aussi quartzifère; de grandes plages de cristaux de quartz à extinction ondulante sont visibles. Elle contient également, en quantités moindres, du clinopyroxène, du plagioclase, de l’amphibole, de la magnétite et du zircon. Cette unité est aussi constituée de charnockite et de syénogranite. La charnockite est à grain moyen à grossier et de teinte brunâtre en surface altérée. Le syénogranite est à grain moyen et à texture granoblastique. Il est constitué de quartz, de feldspath potassique (microcline) perthitique et séricitisé, de plagioclase, de magnétite et de traces d’orthopyroxène et de biotite. Localement, cette dernière remplace le pyroxène.

 

 

 

 

 

 

 

Épaisseur et distribution

La Gabbronorite d’Édouard affleure uniquement dans le sud du feuillet SNRC 31P16, sous forme de deux plutons elliptiques marqués par une forte susceptibilité magnétique, dont les dimensions sont de 10 km x 6 km et de 7,8 km x 5 km. Les axes longs sont orientés NW-SE, conformément au grain structural de la région.

Datation

Système isotopiqueMinéralÂge minimum de cristallisation (Ma)(+)(-)Référence(s)
U-PbZircon1164,7 (monzonite)3,63,6David et al., 2010

 

 

 

 

Relation(s) stratigraphique(s)

Les deux principaux plutons (mPedo2 et mPedo3) de la Gabbronorite d’Édouard sont injectés dans le Groupe de Montauban. D’autres intrusions satellites (mPedo1) de cette gabbronorite forment des boudins, entre autres dans la Suite de Borgia, ou sont injectées dans le Complexe de La Bostonnais.  

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Auteur(s)TitreAnnée de publicationHyperlien (EXAMINE ou Autre)
DAVID, J. – MOUKHSIL, A. – GOBEIL, A. – SAPPIN, A.-A. – DION, C.Datations U-Pb effectuées dans la Province de Grenville en 2007-2008. Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, Québec; RP 2010-02, 19 pages.2010RP 2010-02
MOUKHSIL. A. – COTÉ, G.Géologie de la région du lac Borgia, Province de Grenville, nord de La Tuque, régions de la Mauricie et du Saguenay – Lac-Saint-Jean, Québec, Canada. Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, Québec.2018Bulletin géologiQUE
NADEAU, L. – BROUILLETTE, P. – LÉVESQUE, S. – GAUTHIER, E. – CORRIGAN, D.Géologie du Lac-Édouard. Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, 1 carte à l’échelle 1/50 000.1997CG SIGEOM31P
POIRIER, G.Étude métallogénique de gîtes de nickel, cuivre et platinoïdes de l’ouest de la Province de Grenville, Québec. Mémoire de maîtrise, université du Québec à Montréal, Québec, 299 page.1988
SAPPIN, A.-A.Pétrologie et métallogénie d’indices de Ni-Cu-EGP du domaine de Portneuf-Mauricie, Québec, Canada. Thèse de doctorat, université Laval, Québec, 618 pages.2012Source
SAPPIN, A.-A., – CONSTANTIN, M. – CLARK, T. – VAN BREEMEN, O.Géologie des indices de Ni-Cu-EGP des lacs Nadeau et Long, région de Portneuf. Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, Québec; RP 2004-03, 11 pages.2004RP 2004-03
SAPPIN, A.-A. – CONSTANTIN, M. – CLARK, T.Pétrologie et géochimie d’indices de Ni-Cu-EGP dans le domaine de Portneuf-Mauricie. Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, Québec; RP 2005-03, 12 pages.2005RP 2005-03

 

 

 

 

 

 

 

7 juin 2018