Groupe de Sugluk
Étiquette stratigraphique : [ppro]su
Symbole cartographique : pPsu

Première publication: 16 août 2016
Dernière modification: 4 septembre 2019
Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.

Aucune

Auteur :

Lucas et St-Onge, 1991
Âge : Paléoprotérozoïque
Coupe type : Aucune
Région type : Région du village nordique Salluit
Province géologique : Province de Churchill
Subdivision géologique : Orogène de l’Ungava / Arc de Narsajuaq
Lithologie : Roches métasédimentaires
Type : Lithostratigraphique
Rang : Groupe
Statut : Formel
Usage : Actif

Historique

Le Groupe de Sugluk a été défini par Lucas et St-Onge (1991) pour décrire des bandes de roches métasédimentaires d’extension kilométrique distribuées au sein de l’Arc de Narsajuaq

Dans la partie ouest de l’Arc de Narsajuaq, les récents travaux de cartographie géologique (Charette et Beaudette, 2018) ont permis de mettre en évidence un degré de métamorphisme élevé affectant les roches métasédimentaires, qui se manifeste par la présence des paragenèses du faciès des amphibolites et localement celui des granulites, la présence d’indices de fusion partielle ainsi que la perte des structures sédimentaires primaires. Au regard du Code stratigraphique nord-américain (1983, 2005), le rang de Groupe devient inapproprié. C’est pourquoi ces roches hautement métamorphisées ont été affectées au Complexe d’Erik Cove (Charette et Beaudette, 2018), qui inclut non seulement les roches métasédimentaires, mais aussi les migmatites issues de leur fusion et leur mobilisat de type granite d’anatexie.

Le terme Groupe de Sugluk tendra à être progressivement abandonné à mesure que les travaux de cartographie de l’Arc de Narsajuaq se poursuivront.

Description

Lucas et St-Onge (1991) incorporent dans le Groupe de Sugluk des bandes de métasédiments semi-pélitiques graphiteux et sulfurés localement interstratifiées avec des unités de pélites et de quartzite (localement arkosique) ou, plus rarement, des unités de carbonates (St-Onge et Lucas, 1992). Le quartzite contient une forte proportion de magnétite et passe localement à des formations de fer (St-Onge, 1992). La prédominance des semi-pélites et la rareté d’unités caractéristiques d’un environnement de plateforme semblent indiquer un environnement de déposition relativement profond.

Épaisseur et distribution

Les métasédiments sont dispersés dans l’ensemble de l’Arc de Narsajuaq et forment des bandes d’épaisseur limitée.

Datation

Plusieurs zircons détritiques et rutiles ont été datés par la méthode U-Pb dans un échantillon de quartzite prélevé au nord de la baie de Salluit. Le plus vieux zircon détritique a été daté à >2545 Ma, alors que le plus jeune a donné un âge de 1830 Ma (Parrish, 1989). Ces âges indiquent que la provenance des métasédiments du Groupe de Sugluk est diverse (archéenne et paléoprotérozoïque) et que l’âge maximal de déposition est de 1830 Ma. Toutefois, Parrish (1989) et St-Onge et al. (1992) soulignent l’incohérence de cette date avec les événements d’intrusions tardives et de métamorphisme au faciès des granulites qui affectent le Groupe de Sugluk et qui ont été daté approximativement entre 1835 et 1820 Ma. Un âge de refroidissement de 1719 Ma a été obtenu par Bracciali et al. (2013) sur des grains de rutile du même échantillon de quartzite du Groupe de Sugluk. Cet âge suggère une longue période de refroidissement suite au métamorphisme collisionnel de l’orogenèse de l’Ungava.

Unité Numéro d’échantillon Système isotopique Minéral Âge (Ma) (+) (-) Référence(s)
pPsu PCA-Sugluk-4 U-Pb Zircon 2545 Parrish, 1989
Zircon 1830 3 3
Monazite 1835 2 2
U-Pb Rutile 1719 14 14 Bracciali et al., 2013

Relations stratigraphiques

Les roches métasédimentaires du Groupe de Sugluk se trouvent en lambeaux dans les unités granulitiques et les suites intrusives de l’Arc de Narsajuaq. Ils sont interprétés comme des dépôts de milieu profond mis en place en bordure d’un complexe d’arc insulaire. La géochronolo­gie des unités de l’Arc de Narsajuaq laisse croire à un enfouissement rapide des sédiments probablement à la suite du chevauchement par les unités des diverses suites intrusives de l’arc vers 1830 Ma (Parrish, 1989; St-Onge et al., 1992).

Paléontologie

Aucun fossile rapporté.

Références

9 février 2016