Formation de Beauparlant
Étiquette stratigraphique : [ppro]be
Symbole cartographique : pPbe
Première publication : 9 février 2016
Dernière modification :
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Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
pPbe8 Calcaire dolomitique
pPbe7 Grès arkosique
pPbe6 Formation de fer silicatée et carbonatée
pPbe5 Volcanoclastites
pPbe4 Rhyolite et lave felsique
pPbe3 Phyllades
pPbe2 Siltstone, grès et conglomérat
pPbe1 Basalte, amphibolite
Auteur : | Lamothe et al., 1984 |
Âge : | Paléoprotérozoïque |
Coupe type : | Aucune |
Région type : | Région du lac Beauparlant (feuillet SNRC 35G08) |
Province géologique : | Province de Churchill |
Subdivision géologique : | Orogène de l’Ungava / Fosse de l’Ungava / Domaine sud |
Lithologie : | Roches volcanosédimentaires |
Type : | Lithostratigraphique |
Rang : | Formation |
Statut : | Formel |
Usage : | Actif |
Unité(s) apparentée(s)
Historique
La Formation de Beauparlant a été décrite à l’origine par Lamothe et al. (1984). Ces auteurs ont subdivisé le Groupe de Povungnituk en deux sous-groupes : 1) le Sous-groupe de Lamarche, formé d’unités sédimentaires; et 2) le Sous-groupe de Beauparlant composé principalement de roches volcaniques. Conformément au Code stratigraphique nord-américain, l’utilisation de ces deux sous-groupes a été abandonnée. Le Sous-groupe de Lamarche est disparu, alors que le Beauparlant a été ramené par Lamothe (1994) au rang de formation au sein du Groupe de Povungnituk. Dans la présente compilation, le Beauparlant incorpore la Formation de Dumas (Lamothe, 1994), dont l’usage a été abandonné. Hynes et Francis (1982), Francis et al. (1983) et Picard (1989a, 1989b) ont décrit la stratigraphie et le volcanisme du Povungnituk.
Description
La Formation de Beauparlant représente un assemblage allochtone principalement volcanique formant la base ou la portion médiane du Domaine Sud. Elle est composée principalement de coulées basaltiques tholéiitiques. Des dômes de rhyolite calco-alcaline et des niveaux de pyroclastites sont notés localement. L’unité présente dans sa portion inférieure un volume significatif de roches sédimentaires détritiques interlitées entre les coulées, dont la proportion diminue progressivement vers le sommet. Le Beauparlant est injecté par un volume important de filons-couches hypovolcaniques de microgabbro (Suite du lac Bélanger) qui deviennent plutôt rares vers le sommet de la formation. L’unité montre, en proportion plus faible, des filons-couches et des dykes mafiques et ultramafiques de la Suite du lac Esker qui se distinguent des premiers par leur granulométrie plus grossière, leur composition plus mafique et leur nature communément différenciée. De minces lambeaux d’érosion de Beauparlant plissé et métamorphisé au faciès supérieur des amphibolites (Bareste,1990a, 1990b; Bégin, 1992) sont observés en contact de chevauchement avec le socle archéen de l’Antiforme de Kovik, ainsi qu’en niveaux continus à l’interface entre l’Antiforme de Kovik et l’Arc de Narsajuaq.
Formation de Beauparlant 1 (pPbe1): Basalte, amphibolite
L’unité volcanique du Beauparlant est formée de coulées massives ou coussinées de basalte tholéiitique à plagioclase. Les coulées massives sont abondantes à la base de la séquence et les coulées coussinées prédominent dans la partie supérieure. Les coulées de basalte, généralement fortement cisaillées, ont une épaisseur variable de 10 mètres et plus, et peuvent avoir une extension latérale de quelques centaines de mètres. Par endroits, les coussins renferment des cavités de forme tabulaire, remplies de calcite et de quartz. Les coussins présentent aussi une bordure aphanitique de 2 cm d’épaisseur. La patine d’altération des basaltes est vert clair à moyen, parfois rougeâtre en raison de l’oxydation de la pyrrhotite et de la pyrite disséminées. En lame mince, les basaltes contiennent des microlites ou des phénocristaux de plagioclase avec des aiguilles d’actinote dans une matrice fine de plagioclase ou une pâte chloriteuse partiellement épidotisée (Togola, 1992; Moorhead, 1996).
Formation de Beauparlant 2 (pPbe2) : Siltstone, grès et conglomérat
Les niveaux de siltstone, de grès et de conglomérat sont surtout concentrés à la base de la Formation de Beauparlant. Ces niveaux de roches sédimentaires, généralement interlités avec les basaltes, ont une faible extension latérale (100 à 200 m) et ne dépassent pas une dizaine de mètres d’épaisseur. Le siltstone se compose de grains de quartz arrondis et subanguleux dans une matrice formée de chlorite. Le grès est constitué essentiellement de grains subarrondis de quartz et de plagioclase et d’un peu de biotite et de muscovite. La matrice est formée de fins grains de quartz et de fines paillettes de séricite ou de biotite. La matrice du grès est constituée contient également du carbonate secondaire. Ces sédiments immatures proviennent possiblement d’une source proximale (Togola, 1992). Le faciès de conglomérat à texture bréchique se trouve dans le secteur du lac Chukotat. Vers l’est, il passe à des niveaux de volcanoclastites. Ce faciès peut avoir jusqu’à 250 m d’épaisseur et s’étendre sur 6 km. Les fragments qui le composent sont anguleux à subarrondis (de 0,1 à 40 cm) et de composition variée : siltstone, grès, calcaire, dolomie, chert, rhyolite et basalte. La matrice est composée de cristaux détritiques (souvent recristallisés) de calcite, de quartz, de plagioclase, de biotite et de dolomie. Ces roches sont très riches en carbonates secondaires (Moorhead, 1989).
Formation de Beauparlant 3 (pPbe3) : Phyllades
Les niveaux de phyllade et d’ardoise, interlités dans l’empilement volcanique, forment des unité sédimentaires de faible extension latérale (100 à 200 m) et de puissance variant entre 1 et 10 m. Ces roches présentent de fines lamines siliceuses parallèles d’épaisseur millimétrique. La patine d’altération est généralement brun rougeâtre à cause de l’oxydation de la pyrrhotite et de la pyrite disséminée. La surface fraîche est typiquement noire à gris foncé. L’étude pétrographique de lames minces montre des grains de quartz et de plagioclase anguleux à subanguleux dans une matrice argileuse parfois épidotisée. Les dépôts argileux à l’origine de ces niveaux de phyllade et d’ardoise se sont formés durant les périodes d’accalmie de l’activité volcanique (Togola, 1992; Moorhead, 1996).
Formation de Beauparlant 4 (pPbe4) : Rhyolite et lave felsique
Quelques niveaux de rhyolite et de lave felsique sont observés au sein de la Formation de Beauparlant où ils forment des lentilles discontinues latéralement. Ces roches fortement recristallisés sont grises à vert clair en surface d’altération et grise à vert jaunâtre très clair en surface fraîche. Les affleurements sont généralement massifs et montrent peu de structures internes. Des phénocristaux de quartz et de plagioclase de 0,2 à 2 mm de longueur sont toujours présents. La matrice est microgrenue et est composée de quartz, de feldspath, de biotite, d’épidote, de calcite ± riébeckite ± magnétite ± pyrite (Moorhead, 1989).
Formation de Beauparlant 5 (pPbe5) : Volcanoclastites
Les roches volcanoclastiques interlitées dans la séquence de coulées de basalte tholéiitique représentent une très faible proportion (1 %) de l’unité. Elles comprennent des brèches volcaniques, des tufs laminés fins et des tufs à lapillis et à blocs. Les brèches volcaniques forment des niveaux de faible épaisseur constituées de matériel fragmentaire de composition basaltique. Les fragments, de forme angulaire à subangulaire, ont un diamètre variant entre 1 et 10 cm et flottent dans une matrice formée de chlorite et carbonate. Les tufs à cendres et à lapillis laminés forment des unités de sédimentation de quelques mètres à quelques dizaines de mètres d’épaisseur. Ces tufs sont gris à gris verdâtre en cassure fraîche et en surface d’altération. Ils sont massifs ou présentent des lamines parallèles. En lame mince, la roche montre des grains anguleux à subanguleux de quartz et de plagioclase dans une matrice composée de grains fins de quartz. Les tufs à lapillis et à blocs forment une écaille de 12 sur 2,5 km dans la portion orientale de l’unité basaltique (pPbe1). Ces tufs sont typiquement massifs avec des fragments anguleux à subarrondis composés de basalte, de lave felsique, de gabbro et de chert. La matrice est typiquement riche en chlorite et en carbonates de fer (Togola, 1992; Moorhead, 1996).
Formation de Beauparlant 6 (pPbe6) : Formation de fer silicatée et carbonatée
La formation de fer est laminée et montre une alternance de bandes d’épaisseur centimétrique composées de: 1) bandes blanchâtres souvent boudinées composées presque uniquement de quartz (chert recristallisé) accompagné de quantités mineures de grunérite, stilpnomélane et sidérite; 2) bandes brunes à rouge foncé composées surtout de stilpnomélane et de grunérite avec de la sidérite; et 3) bandes de couleur rouille constituées de sidérite et de goethite avec des quantités mineures de quartz, de grunérite et de stilpnomélane. Les contacts entre ces trois types de bandes sont généralement nets ou parfois transitionnels (Moorhead, 1996).
Formation de Beauparlant 7 (pPbe7) : Grès arkosique
Peu d’information disponible. Cette unité est localisée dans le secteur du Lac Bélanger (feuillet 35G06).
Formation de Beauparlant 8 (pPbe8) : Calcaire dolomitique
Les calcaires dolomitiques et les dolomies sont des roches généralement massives de couleur chamois en surface d’altération et en surface fraîche. Elles peuvent se présenter sous forme d’interlits centimétriques à l’intérieur d’une unité de conglomérat ou former un horizon de plusieurs dizaines de mètres d’épaisseur interlité avec des horizons de phyllade, de siltstone et de grès. Les calcaires et les dolomies sont localement conglomératiques et renferment une composante détritique importante constituée de grains de quartz et de fragments provenant du remaniement des faciès sédimentaires encaissants. Les contacts entre les dolomies et les calcaires et d’autres faciès sédimentaires et volcaniques sont parfois graduels. Le milieu de dépôt est possiblement en eau peu profonde. De plus, la précipitation des carbonates s’est faite en synchronisme avec une activité volcanique explosive (Moorhead, 1989, 1996).
Épaisseur et distribution
Voir détails dans la section Description.
Datation
Aucune.
Relations stratigraphiques
La Formation de Beauparlant fait partie de l’assemblage allochtone d’unités volcaniques et/ou sédimentaires composant le Domaine Sud. Le Beauparlant repose généralement en concordance sur la Formation de Nituk, avec laquelle l’unité est localement interdigitée. Le Beauparlant est injecté, principalement à sa base, par une suite hypovolcanique de microgabbro (la Suite du lac Bélanger) (2038 +4/-2 Ma; Machado et al., 1993) ainsi que par la suite mafique et ultramafique du lac Esker (1918 +9/-7 Ma). Elle est surmontée par la Formation de Cécilia (1959 +3/-2 Ma; Parrish, 1989) composée de volcanites alcalines. Une intrusion de diorite leucocrate dans l’assemblage volcanique a été datée à 1991 ± 2 Ma (Machado et al., 1993). Ces âges permettent d’estimer la durée de cet épisode volcanique à environ 80 Ma (entre 2038 et 1959 Ma).
Paléontologie
Ne s’applique pas.
Références
Auteur(s) | Titre | Année de publication | Hyperlien (EXAMINE ou Autre) |
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FRANCIS, D.M. – LUDDEN, J. – HYNES, A.J. | Magma evolution in a Proterozoic rifting environment. Journal of Petrology; volume 24, no. 4, pages 556–582. | 1983 | |
HYNES, A.J. – FRANCIS, D.M. | A transect of the early Proterozoic Cape-Smith fold belt, New Quebec. Tectonophysics, volume 88, pages 23-59. | 1982 | Source |
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MOORHEAD, J. | Géologie de la région du lac Chucotat (Fosse de l’Ungava). Ministère des Ressources naturelles, Québec; ET 87-10, 56 pages. | 1989 | |
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