La Suite plutonique de Saint-Méthode correspond à un grand batholite polyphasé formé principalement de granite à feldspath alcalin, de mangérite et de syénite quartzifère. Elle contient également des proportions mineures de gabbronorite, de syénite à hypersthène et d’enclaves de paragneiss du Complexe de Barrois. La mangérite est blanchâtre à grisâtre en patine d’altération et rosâtre à verdâtre en surface fraiche. Elle est constituée principalement de quartz formant de larges plages à extinction ondulante, par endroits myrmékitique, de plagioclase séricitisé, de feldspath potassique à structure en treillis (microcline) et de minéraux ferromagnésiens (orthopyroxène, clinopyroxène, hornblende verte et biotite). Ces deniers forment des amas allongés qui soulignent la foliation. On note également la présence de minéraux opaques (magnétite et pyrrhotite) et de minéraux accessoires tels que l’apatite, le zircon et la titanite. La roche est surtout porphyroïde à feldspath potassique. Cet échantillon provient d’une zone de cisaillement.

L’objectif de cette analyse est de déterminer l’âge de cristallisation de la Suite plutonique de Saint-Méthode.

La concentration en uranium des grains analysés varie de 47 ppm U à 644 ppm U (moyenne de 150 ppm U). Les analyses isotopiques des domaines internes des grains ayant un rapport Th/U > 0,1 ont donné une intersection supérieure correspondant à un âge de 1021 ±15 Ma (2σ, n = 42, MSWD = 0,97) qui est interprété comme l’âge de cristallisation de la mangérite.

Les résultats des analyses sont disponibles dans le SIGÉOM et accessibles en cliquant sur ce lien (voir fichiers Excel dans MB202009ADN001.zip).

La datation indique un âge de cristallisation de 1021 ±5 Ma. Cet âge de mise en place coïncide avec l’évènement magmatique du Grenville moyen défini par Gower et Krogh (2002; 1050 à 1018 Ma) qui correspond à la période collisionnelle grenvillienne marquée par un épaississement de la croûte (Moukhsil et al., 2017).