MÉTHODE DE TRAVAIL
Levés du Quaternaire effectués dans les milieux isolés avec quelques accès routiers
Cartographie des dépôts de surface
Photo-interprétation préliminaire
Une photo-interprétation préliminaire est réalisée préalablement à la campagne de terrain afin de délimiter grossièrement les zones géomorphologiques, d’identifier les secteurs d’intérêt à investiguer sur le terrain et de cibler les sites d’échantillonnage potentiels pour le till et les eskers. Cette étape permet également de déterminer les endroits pouvant servir de zone d’atterrissage pour l’hélicoptère (tourbières et affleurements rocheux dégagés). L’interprétation préliminaire est effectuée à l’échelle 1/50 000 à l’aide de photographies aériennes noir et blanc et l’imagerie satellitaire numérique.
Travaux de terrain
Les travaux de cartographie de sédiments de surface sont réalisés par deux équipes de travail composées d’un géologue et d’un étudiant. L’accès au territoire est majoritairement par hélicoptère. Toutefois, des cheminements en camion sont effectués le long de quelques accès routiers qui sillonnent la zone d’étude. Les équipes de deux personnes sont déposées le plus près possible de leur point d’observation ou d’échantillonnage, où le couvert forestier le permet. Ainsi, les équipes progressent jusqu’à leur cible, réalisent leurs observations, puis retournent à leur point d’entrée. Les sites d’observations visités sont espacés de ~5 km, ce qui correspond à la maille d’échantillonnage de sédiments glaciaires. Cette couverture est cependant plus dense (~2 km) le long des routes carrossables afin de profiter des coupes et des affleurements décapés disponibles. En forêt, les sites d’observation correspondent principalement à des trous creusés à la pelle. D’autres observations sont également réalisées dans les zones dont l’interprétation est problématique par photo-interprétation, dans les sablières et le long des rivières. Les descriptions réalisées sur les sites d’observation du Quaternaire (lithologies des sédiments de surface, géomorphologie, marques d’érosion glaciaire, échantillons prélevés) sont compilées dans une géofiche du Quaternaire (DV 2013-05). Ces données sont ensuite intégrées à la base de données du SIGÉOM.
La nomenclature utilisée pour les zones morphosédimentaires et la géomorphologie de la carte de sédiments de surface sont basées sur la légende des formations superficielles conçue par la commission géologique du Canada (CGC) (Parent et al., 2010, non publié), incluse dans la légende du SIGÉOM (Roy, 2014). Les cartes de dépôts de surface sont intégrées dans la base de données du SIGEOM et présentées en format PDF.
Inventaire des marques et des formes d’érosion glaciaire
Afin de caractériser la dynamique glaciaire de la région, un relevé systématique des marques d’érosion glaciaire (stries, broutures, cannelures, etc.) est réalisé lors des campagnes de terrain et l’orientation des différentes formes fuselées est colligée à l’étape de la photo-interprétation. Les affleurements en bordure de route, délavés par les rivières ou observés en forêt sont donc examinés en détail. Lorsqu’il est impossible de déterminer le sens du mouvement, la polarité de certaines marques d’érosion peut être parfois déterminée à l’aide du profilage de l’affleurement (roche moutonnée). La chronologie des écoulements est établie lorsque l’affleurement présente des recoupements de différentes phases de stries ou des surfaces abritées permettant la préservation de mouvements anciens. Cette information est disponible dans le SIGÉOM à la carte.
Échantillonnage de sédiments glaciaires et fluvioglaciaires
Sédiments glaciaires (till)
Le till de fond du secteur à l’étude est échantillonné afin de caractériser le potentiel minéral régional. Les zones présentant des faciès de till remanié, d’ablation ou mince sont évitées si possible. Dans le cas où ils sont observés, ces faciès ne sont pas prélevés. La densité d’échantillonnage est d’environ un échantillon par 30 km2 pour le till, ce qui représente une maille d’échantillonnage de ~5 à 6 km. Les échantillons sont prélevés à la pelle dans l’horizon C à une profondeur de 1 à 1,5 m, sous la zone d »influence de l’altération causée par des processus pédologiques. Les pelles sont frottées et nettoyées à l’eau avant chaque échantillonnage afin d’éviter une contamination des échantillons précédents. Deux échantillons sont prélevés à chaque site d’échantillonnage, un premier échantillon de 10 kg pour en séparer les minéraux lourds et un second de 1 kg à des fins d’analyse géochimique de la fraction fine (voir les détails concernant l’analyse des sédiments de surface).
Sédiments fluvioglaciaires (esker)
Les sédiments provenant d’eskers sont échantillonnés préférablement au sommet des crêtes et tamisés sur place pour en récupérer la fraction <8 mm. De cette fraction, 15 kg sont prélevés pour obtenir un concentré de minéraux lourds. Un compte pétrographique sommaire de 100 clastes est également réalisé pour la fraction >8 mm laissée sur place.
Références
ROY, G., 2014. Symboles et abréviations de la carte géoscientifique. MERN. DV 2014-06, 87 pages.