La Mangérite de Lachance est constituée de plusieurs intrusions éparses caractérisées par de fortes anomalies magnétiques en bordure, alors que l’intensité du magnétisme est faible à modérée ailleurs. Ces intrusions sont dominées par des lithologies mangéritiques, mais contiennent aussi de la syénite et du granite à feldspath alcalin. La proportion de quartz au sein de ces roches est très variable d’un affleurement à l’autre (5 à 30 %). L’échantillon 2019-AM-0067A est une mangérite foliée brun rouille en surface altérée, gris verdâtre en cassure fraiche. Elle est porphyroïde à phénocristaux de feldspath (jusqu’à 20 %, 1 à 3 cm de longueur) baignant dans une matrice à grain moyen à grossier. La roche contient du quartz, du feldspath potassique, du plagioclase, de l’orthopyroxène et de la magnétite. Les phénocristaux sont majoritairement composés de feldspath potassique perthitique. L’orthopyroxène, concentré dans des amas de minéraux ferromagnésiens, est partiellement remplacé par l’amphibole.

L’objectif de cette analyse est de déterminer l’âge de cristallisation de la Mangérite de Lachance.

La concentration en uranium des grains analysés varie de 21,1 ppm U à 415 ppm U (moyenne de 102 ppm U). Les analyses isotopiques des domaines luminescents avec un rapport Th/U > 0,1 ont donné un âge d’intersection supérieure de 1031 ±17 Ma (2σ, n = 54, MSWD = 1,4) qui est interprété comme l’âge de cristallisation de la mangérite.

Les résultats des analyses sont disponibles dans le SIGÉOM et accessibles en cliquant sur ce lien (voir fichiers Excel dans MB202009ADN001.zip).

La datation indique un âge de cristallisation de 1031 ±17 Ma. Cet âge se compare avec celui déterminé pour la Mangérite de Lachance dans le feuillet 32A08 (1044 ±6,9 Ma, échantillon 2018-AM-0125A; Papapavlou, 2019). Les deux âges coïncident avec l’évènement magmatique du Grenville moyen défini par Gower et Krogh (2002; 1050 à 1018 Ma) qui correspondrait à la période collisionnelle reconnue dans le Grenville (p. ex. Moukhsil et al., 2017).