La Suite de Joubert est composée principalement de tonalite à biotite associée à de la granodiorite à biotite. Les roches sont leucocrates, à grain moyen à fin et granoblastiques. De couleur grise, elles sont un peu plus foncées en cassure fraiche et présentent une légère teinte rosâtre. La roche montre une foliation nette et, localement, un rubanement et un aspect gneissique. La granodiorite échantillonnée contient 3 % à 5 % de biotite et des traces à 1 % de hornblende et de magnétite. En lame mince, on note la présence de traces d’épidote, de muscovite, d’apatite et de sphène. La chlorite et la séricite sont observés et représentent des produits d’altération de la biotite et du plagioclase, respectivement.

Le but de l’analyse est de déterminer l’âge de mise en place de la Suite de Joubert.

 

Plus de 50 analyses ont été effectuées en ciblant les deux types de structures internes ainsi que les surcroissances. Les âges ²⁰⁷Pb/²⁰⁶Pb obtenus se distribuent en deux groupes : un premier dont les résultats varient de 2706 Ma à 2639 Ma (discordant de 2 à 13 %), et un second avec des résultats compris entre 2773 Ma et 2740 Ma (-1 à ≥10 %). Les rapports Th/U du premier groupe sont faibles (0,01 à 0,1), alors que ceux du second groupe sont plus dispersés (0,05 à ≥0,6). Les résultats analytiques du premier groupe (8 analyses) se distribuent sur une même ligne et ont permis de calculer une droite de régression pour laquelle l’intersection supérieure indique un âge de 2679,4 ±9,9 Ma (MSWD = 0,8) interprété comme l’âge de cristallisation magmatique. Les résultats du second se distribuent, eux aussi, le long d’une droite et le calcul de régression linéaire indique un âge de 2831,4 ±6,2 Ma (MSWD = 0,2) interprété comme un âge d’héritage.

Les résultats des analyses sont disponibles dans le SIGÉOM et accessibles en cliquant sur ce lien (voir fichiers Excel dans MB201816ADN001.zip).

L’âge de cristallisation de la Suite de Joubert, estimé à 2679,4 ±9,9 Ma, se rapproche de celui établi sur l’échantillon 2015-PB-1039A provenant d’une intrusion appartenant à la même suite (2681,7 ±5,6 Ma). Ceci appuie l’existence de cette suite qui regroupe plusieurs intrusions partageant plusieurs caractéristiques pétrographiques et géochimiques (Hammouche et Burniaux, 2018). Nous présumons que l’âge de 2831,4 ±6,2 Ma, équivalent à celui reconnu dans l’échantillon 2015-PB-1039A (2820 ±23 Ma), provient de zircons hérités. Sur le terrain, il est clairement établi que les roches de la Suite de Joubert coupent les roches métasédimentaires de la Formation de la Rivière Salomon. L’âge de 2679,4 ±9,9 Ma constitue donc l’âge minimal de cette dernière unité.