Pluton de Semonville
Étiquette stratigraphique : [narc]smv
Symbole cartographique : nAsmv
 

Première publication :  
Dernière modification :

 

 

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
nAsmv3 Tonalite et granodiorite, à biotite-magnétite-hornblende, foliées
nAsmv2 Diorite mélanocrate et amphibolite à hornblende-biotite, foliées
nAsmv1 Tonalite, granodiorite et granite, à biotite-magnétite
 
Auteur(s) :
Goutier et al., 2021
Âge :
Néoarchéen 
Stratotype :
Aucun
Région type :
Région du lac Semonville (partie W du feuillet SNRC 33H05)
Province géologique :
Subdivision géologique :
Sous-province de La Grande
Lithologie : Roches intrusives felsiques et intermédiaires
Catégorie :
Lithodémique
Rang :
Lithodème
Statut : Formel
Usage : Actif

 

 

 

Historique

Dans la carte géologique au 1/250 000 du feuillet 33H, les roches du Pluton de Semonville sont assignées à une unité non différenciée de granodiorite et de granite syntectoniques à tarditectoniques (Gauthier, 1996). Dans les levés des feuillets 33G08 et 33H05, trois unités lithologiques sont définies : une tonalite à biotite et magnétite, foliée (I1Dd), un ensemble de diorite mélanocrate et d’amphibolite de diorite à hornblende-biotite, foliées (I2Jb), et une tonalite à biotite, magnétite, hornblende et sphène, foliée (I1Dc) (Burniaux et al., 2011; Goutier, 2011). Le nom formel de Pluton de Semonville apparaît dans les travaux de Goutier et al. (2021) en référence au lac éponyme (partie ouest du feuillet 33H05). Le pluton est alors subdivisé en trois unités informelles (nAsem1 à nAsem3) en fonction des unités lithologiques définies par Burniaux et al. (2011) et Goutier (2011).

 

Description

Le Pluton de Semonville est principalement formé de tonalite, de granodiorite et de granite à biotite et magnétite (nAsmv1). Cette unité renferme un massif de diorite mélanocrate et d’amphibolite à hornblende-biotite dérivée de cette diorite, lesquelles sont foliées (nAsmv2) (Goutier et al., 2021). Au niveau du bras centre-est de l’intrusion, une zone de forte susceptibilité magnétique marque un ensemble de tonalite et de granodiorite foliées, à biotite, magnétite et hornblende (nAsmv3).

 

Pluton de Semonville 1 (nAsmv1) : Tonalite, granodiorite et granite, à biotite-magnétite

Les roches de cette unité sont à grain moyen et présentent une patine grise ou beige, avec une cassure fraiche légèrement plus foncée (Goutier et al., 2021). Elles sont légèrement foliées. Le principal minéral ferromagnésien est la biotite (5 à 20 %). Il y a également présence de magnétite (<2 %), de chlorite ou de muscovite (<2 %), et, plus rarement, de hornblende, de pyrite et de grenat.

Une granodiorite à biotite, faiblement foliée, est l’hôte de la zone minéralisée de Sao, caractérisée par un réseau de veines de quartz minéralisées en molybdène, et dont le diamètre est de ~300 m (Goutier et al., 2021). Les veines présentent de multiples orientations et des épaisseurs variant de 1 et 90 cm. Elles coupent la foliation affectant la granodiorite. La minéralisation se traduit par la présence de molybdénite (traces à 15 %), de chalcopyrite (traces à 3 %) et de malachite (traces à 2 %) dans les veines de quartz. Des traces de chalcocite et de cuivre natif sont aussi présentes. Une altération potassique est exprimée par la présence de microcline en bordure des veines de quartz (auréole centimétrique rosée), d’une fine bordure limpide (albite ou feldspath potassique?) autour des cristaux de plagioclase partiellement séricitisés et de paillettes de muscovite.

 

Pluton de Semonville 2 (nAsmv2) : Diorite mélanocrate et amphibolite à hornblende-biotite, foliées

La diorite est mélanocrate, de granulométrie fine à moyenne, faiblement foliée et riche en hornblende et en biotite (Goutier et al., 2021). Elle forme la matrice d’une brèche intrusive composée de fragments anguleux centimétriques à décimétriques de nature très variée (roches ultramafiques, gabbroïques, dioritiques et tonalitiques). Toutefois, les fragments gabbroïques sont prédominants. L’amphibolite, également de granulométrie fine à moyenne, est bien foliée et provient du métamorphisme de la diorite, localement du gabbro. Elle contient par endroits de la biotite, de la trémolite ou de la pyrite. Des injections tonalitiques centimétriques à décimétriques, foliées et localement boudinées, coupent la totalité de l’intrusion parallèlement à la foliation.

 

Pluton de Semonville 3 (nAsmv3) : Tonalite et granodiorite, à biotite-magnétite-hornblende, foliées

L’unité nAsmv3 se distingue de l’unité principale (nAsmv1) essentiellement par sa signature magnétique élevée (Goutier et al., 2021). La roche est gris pâle en cassure fraiche et grise ou blanche en patine d’altération. Elle est à grain fin ou moyen et homogène. De plus, elle montre une structure foliée et une texture granoblastique. Les minéraux accessoires sont la biotite (10 %), la magnétite, la hornblende, le sphène (1 %) et, localement, le grenat et l’allanite.

 

Épaisseur et distribution

Le Pluton de Semonville est situé dans la partie centrale de la Sous-province de La Grande (principalement le feuillet 33H05, ainsi que le feuillet 33G08). De forme irrégulière, il mesure au plus 24,5 km de longueur selon une orientation NW-SE et ~4 à 13 km de largeur. L’unité nAsmv2 forme un massif de 5 km de long sur 700 m de large au centre du feuillet 33H05 (Goutier et al., 2021). L’unité nAsmv3 forme un crochet au bout de la partie centrale qui est d’une longueur plissée de 11,5 km sur une largeur de 1 à 3 km.

 

Datation

La datation Pb-Pb sur zircon d’une tonalite a donné un âge de cristallisation de 2746 ±5 Ma (Davis et al., 2018).

Unité Échantillon Système isotopique Minéral Âge de cristallisation (Ma) (+) (-) Référence(s)
nAsmv 2011-CD-3040A Pb-Pb Zircon 2746 5 5 Davis et al., 2018

Relations stratigraphiques

Le Pluton de Semonville coupe les amphibolites de la Formation de Rouget et les roches sédimentaires et les paragneiss de la Formatin de Marbot, au nord et à l’est, ainsi que dans les roches volcano-sédimentaires de la Formation de Corvette, au SW (Goutier et al., 2021). Il coupe également l’Intrusion de Kamusaawach (2831 ±0,6 Ma) sur son flanc SW. Il est coupé par différentes intrusions de la Suite granitique du Vieux Comptoir (2618 à 2613 Ma), du côté est. Au centre du côté ouest, trois petits massifs de gabbro de 500 m à 1,5 km de diamètre font intrusion dans le Pluton de Semonville ou la Formation de Corvette (Goutier et al., 2021). Le pluton est également coupé par des dykes de diabase protérozoïques appartenant aux Dykes du Lac Esprit et à l’Essaim de dykes de Mistassini.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

  

BURNIAUX, P., GOUTIER, J., BANDYAYERA, D., 2011. GÉOLOGIE – LAC SEMONVILLE. MRNF; CG-33H05-2011-01, 1 plan.

DAVIS, D. W., LAFRANCE, I., GOUTIER, J., BANDYAYERA, D., TALLA TAKAM, F., GIGON, J., 2018. Datations U-Pb dans les provinces de Churchill et du Supérieur effectuées au JSGL en 2013-2014. MERN; RP 2017-01, 63 pages.

GAUTHIER, M., 1996. GÉOLOGIE DE LA RÉGION DU LAC SAUVOLLES (SNRC 33H ET 23E OUEST). MRN; MB 96-27, 1 plan.

GOUTIER, J., GIGON, J., BURNIAUX, P., DION, C., TALLA TAKAM, F., CHARTIER-MONTREUIL, W., BANDYAYERA, D., 2021. Géologie de la région du lac de la Corvette, Eeyou Istchee Baie-James. MERN; RG 2020-01, 69 pages, 1 plan.

 

Citation suggérée

Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Pluton de Semonville. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-superieur/pluton-de-semonville [cité le jour mois année].

 

Collaborateurs

Première publication

Céline Dupuis, géo., Ph. D. celine.dupuis@mrnf.gouv.qc.ca (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D.; Céline Dupuis, géo., Ph. D. (coordination); Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique).

 

 

28 février 2024