Historique

Description

Le Pluton de La Savonnière est une intrusion possiblement synvolcanique formée de roches intrusives felsiques à intermédiaires foliées. Deux unités informelles la composent : 1) tonalite, granodiorite et granite à biotite ± magnétite, foliés (nAsav1); et 2) diorite, diorite quartzifère et monzodiorite à hornblende-biotite, foliées (nAsav2). Les roches du pluton ont une affinité calco-alcaline, sont hyperalumineuses à métalumineuses et s’apparentent chimiquement à des roches dérivées d’un magma de type I (Guemache et al., 2017; Hammouche et al., 2017).

Pluton de La Savonnière 1 (nAsav1) : Tonalite, granodiorite et granite à biotite ± magnétite, foliés

L’unité nAsav1 est composée de tonalite, de granodiorite et d’une faible proportion de granite. En surface fraîche, ces lithologies sont gris pâle (Burniaux et al., 2018). En surface altérée, une teinte plus rosée est attribuable à de l’hématitisation, ou brunâtre à cause de l’altération de la biotite.

La tonalite est la lithologie la plus répandue au sein de l’unité. Elle est fortement foliée, par endroits mylonitisée, avec une granulométrie très fine à moyenne, mais généralement fine (Hammouche et al., 2017). La roche comprend 3 à 25 % de biotite en paillettes, jusqu’à 3 % de muscovite ainsi que de l’épidote, de la titanite et du zircon en traces. Localement, on trouve jusqu’à 15 % de hornblende, 1 à 3 % de magnétite et des traces d’apatite (Hammouche et al., 2017; Burniaux et al., 2018). La tonalite est fortement recristallisée et, par endroits, les minéraux ont subi une réduction de granulométrie, notamment le quartz. Le plagioclase est généralement fortement séricitisé et la biotite est faiblement chloritisée. La granodiorite est foliée et moyennement grenue, bien que localement finement grenue. Elle coupe la tonalite. La roche contient 1 à 15 % de biotite, jusqu’à 3 % de muscovite, de l’épidote et des traces de magnétite (Hammouche et al., 2017). Elle est fortement recristallisée. Le granite est folié et à grain moyen. Il contient 25 % de biotite et des traces de magnétite. Par endroits, on observe jusqu’à 5 % de hornblende (Burniaux et al., 2018).

Des injections tardives de granite massif à grain fin coupent les différentes phases de l’unité nAsav1 (Hammouche et al., 2017). Cette roche contient 2 à 5 % de biotite ainsi que de la magnétite. Des enclaves décimétriques de diorite granoblastique à grain moyen ont aussi été observées dans l’unité nAsav1, de même que des dykes de diorite (Hammouche et al., 2017; Burniaux et al., 2018). Burniaux et al. (2018) associent ces éléments à l’unité nAsav2. 

Dans l’unité nAsav1, on observe localement des tectonites en « L » dans la partie est et près des bordures du pluton (Burniaux et al., 2018).

Pluton de La Savonnière 2 (nAsav2) : Diorite, diorite quartzifère et monzodiorite à hornblende-biotite, foliées

L’unité nAsav2 se trouve au cœur du Pluton de La Savonnière, cernée par l’unité nAsav1. Elle est formée de diorite, de diorite quartzifère et de monzodiorite fortement foliées et moyennement à finement grenues (Labbé et Bélanger, 1998; Hammouche et al., 2017; Burniaux et al., 2018). La roche est grise à gris verdâtre en surface fraîche et légèrement plus pâle en surface altérée. Elle présente une texture granoblastique et équigranulaire. Elle contient 20 à 60 % de hornblende et 5 à 15 % de biotite. En lame mince, de l’orthose, de la titanite, de l’épidote et de la magnétite ont été observés en moindres proportions. On note également que les cristaux de plagioclase sont fortement altérés en séricite et que la chlorite se développe par endroits aux dépens de la biotite et de l’amphibole.

Des injections de tonalite, de granodiorite et de granite dans l’unité nAsav2 correspondraient à des injections de l’unité nAsav1 (Hammouche et al., 2017). On note également la présence d’enclaves d’amphibolite.

Épaisseur et distribution

Le pluton couvre la majeure partie du sud du feuillet 33H09, en plus de chevaucher trois autres feuillets (33H07, 33H08 et 33H10). Il suit une direction E-W relativement parallèle au lac La Savonnière situé à 1 km au sud. Le pluton occupe une superficie de ~216 km², s’étendant sur une longueur de ~30 km d’est en ouest. Sa largeur atteint près de 9 km dans sa partie centrale. Les roches de l’unité nAsav1 sont les plus abondantes, couvrant ~75 % du pluton. L’unité nAsav2 forme une bande de près de 20 km de long d’orientation NE-SW dans la partie ouest du pluton. Une structure plicative anticlinale d’axe E-W affecte ce pluton; celle-ci est notamment perceptible dans sa partie est.

Datation

Une première datation a été réalisée par David et Parent (1997), qui ont obtenu un âge de cristallisation de 2685 Ma, de même qu’un âge hérité de 2739 Ma. Hammouche et al. (2017) estiment que l’âge de cristallisation n’est pas fiable, car sinon les roches bien foliées du Pluton de La Savonnière seraient plus jeunes que celles du Batholite de Polaris, pourtant beaucoup moins déformées (2732 ±6 à 2697,1 ±0,9 Ma; Augland et al., 2016; David et al., 2018). Une nouvelle datation est alors réalisée et un âge de cristallisation de 2741,7 Ma est obtenu (David, 2019). L’âge de 2685 Ma (David et Parent, 1997) pourrait donc représenter un âge de métamorphisme, ou encore l’âge d’une intrusion tardive coupant le Pluton de La Savonnière (Hammouche et al., 2017; Burniaux et al., 2018).

L’âge de cristallisation de 2741,7 Ma (David, 2019) suggère que le Pluton de La Savonnière ne fait pas partie de la Suite de Lariboisière, tel que préconisé par Lamothe et al. (2000). Avec sa composition à dominance tonalitique plutôt que granodioritique, son degré de déformation élevé et l’absence de recoupement entre la Formation de Dalmas et le Pluton de La Savonnière, ce dernier serait donc probablement synvolcanique plutôt que tarditectonique comme les intrusions de la Suite de Lariboisière (Burniaux et al., 2018).

Relations stratigraphiques

Hammouche et al. (2017) observent une interdigitation des roches des unités nAsav1 et nAsav2. Localement, Burniaux et al. (2018) notent la présence d’enclaves de même que de dykes de l’unité nAsav2 dans les roches de l’unité nAsav1. Ces observations semblent indiquer que les deux unités du Pluton de La Savonnière se sont mises en place simultanément.

Le Pluton de La Savonnière est bordé au SW par une partie des roches plus jeunes de la Suite de Joubert (2681,7 ±5,6 Ma; David, 2018), ainsi que par un ensemble de diorite, de diorite quartzifère et de monzodiorite à hornblende, non datées. Ailleurs, il est en contact avec les roches supracrustales également plus jeunes du Groupe de Duhesme, soit les formations de l’Escale au NE (2707,5 ±1 Ma, David et al, 2018; 2706,4 ±0,8 Ma, David, 2019), de Thor au NE (âge maximal de sédimentation de 2698 ±3 Ma; David, 2019) et de Dalmas au nord.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

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