La mangérite est généralement blanchâtre en surface altérée et verdâtre en cassure fraîche. Elle est caractérisée par une microstructure porphyroïde. Les phénocristaux de feldspath potassique perthitique et, dans une moindre mesure, de plagioclase baignent dans une matrice à grain moyen à grossier composée de quartz, d’amphibole, de biotite, d’orthopyroxène et de magnétite. La proportion de phénocristaux de feldspaths varie de 20 % à 30 % de la roche et leur dimension est généralement comprise entre 1 cm et 4 cm. L’orthopyroxène est associé à des amas de minéraux ferromagnésiens et est partiellement remplacé par la biotite et l’amphibole. Le contenu en quartz est variable, mais généralement faible. Celui-ci forme de grandes plages à extinction roulante. La magnétite est généralement présente, mais en proportion très variable. La roche contient aussi des cristaux automorphes d’épidote magmatique associés à d’autres minéraux accessoires comme l’apatite et le zircon. La structure de la mangérite est marquée par une foliation faiblement à moyennement développée. En bordure de l’intrusion, cette foliation est généralement plus développée et la roche montre une granulométrie plus fine et des phénocristaux dont l’alignement est plus prononcé. L’augmentation apparente de l’intensité de la déformation vers la bordure de l’intrusion coïncide avec un accroissement de la susceptibilité magnétique.

L’objectif de cette analyse est de déterminer l’âge de cristallisation de la Mangérite de Lachance.

Au total, 76 analyses ont été effectuées dans les domaines centraux. Les résultats ont donné un âge d’intersection supérieure de 1044,2 ±6,9 Ma (MSWD = 0,87) avec des valeurs Th/U entre 0,35 et 1,06 et des teneurs en uranium de 21,4 à 371 ppm U (concentration moyenne de 73,8 ppm U). Ces analyses visant les domaines à zonation magmatique indiquent que 1044,2 ±6,9 Ma représente l’âge de cristallisation ignée.

Les résultats des analyses sont disponibles dans le SIGÉOM et accessibles en cliquant sur ce lien (voir fichiers Excel dans MB201911ADN001.zip).

L’âge de cristallisation de la Mangérite de Lachance est estimé à 1044,2 ±6,9 Ma. Un autre échantillon provenant de cette intrusion a donné un âge plus jeune de 1031 ±17 Ma (échantillon 2019-AM-0067A, Papapavlou, 2020). Ces deux datations indiquent que cette mangérite s’est mise en place dans un intervalle de temps de 1044 Ma à 1031 Ma qui coïncide avec l’évènement magmatique du Grenville moyen défini par Gower et Krogh (2002; 1050 à 1018 Ma). Cet intervalle correspond à la période de collision reconnue dans la Province de Grenville (voir p. ex. Rivers et al., 2012; Moukhsil et al., 2017).