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Complexe de Jannière
Étiquette stratigraphique : [arch][ppro]jai
Symbole cartographique : ApPjai
 

Première publication :  
Dernière modification :

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
ApPjai2 Tonalite
ApPjai1 Gneiss tonalitique et granitique, foliés à mylonitiques

 

Auteur : Taner, 1992 ; Charette et al., 2019
Âge : Archéen à Paléoprotérozoïque
Stratotype : Aucun
Région type : Région du lac Juillet (feuillet SNRC 23I16)
Province géologique : Province de Churchill
Subdivision géologique : Domaine lithotectonique de Mistinibi-Raude
Lithologie : Gneiss et tonalite
Catégorie : Lithodémique
Rang : Complexe
Statut : Formel
Usage : Actif

Historique

L’unité a d’abord été nommée « Métasédiments du lac Jannière » par Taner (1992) dans la région du lac Juillet, en référence au lac Janières localisé dans le feuillet 23I16. Ce terme n’a toutefois pas été utilisé par Hammouche et al. (2012) lors de la cartographie de la région du lac Zeni, un secteur qui comprend la région cartographiée par Taner. Hammouche et al. (2012) ont préféré utiliser les termes lithologiques I1Db et M1p pour décrire cette unité. Dans le cadre de la synthèse régionale du sud-est de la Province de Churchill (SEPC; Lafrance et al., 2018), cette unité a été renommée « Complexe de Jannière » par Charette et al. (2019) étant donné l’assemblage de roches de différentes natures qu’elle regroupe.

Description

Le Complexe de Jannière est localisé dans une région pauvre en affleurements rocheux. Hammouche et al. (2012) ont interprété les zones non affleurantes recouvertes par les dépôts quaternaires en s’appuyant sur la carte géologique limitrophe du Labrador (James, 1994) et sur les cartes aéromagnétiques.

Complexe de Jannière 1 (ApPjai1) : Gneiss tonalitique et granitique, foliés à mylonitiques

L’unité ApPjai1 est composée de gneiss tonalitique à granitique, par endroit migmatitisés, ainsi que de tonalite et de granite foliés. Les gneiss sont à grain moyen à fin avec un rubanement millimétrique discontinu. Les rubans leucocrates sont de composition quartzofeldspathique, alors que les rubans mélanocrates contiennent principalement de la biotite et de la hornblende faiblement altérées en chlorite, du grenat (<3 %) et un peu de magnétite. Le gneiss granitique contient aussi environ 10 % de porphyroblastes d’orthose mesurant jusqu’à 2 cm.

La tonalite et le granite foliés forment des intrusions métriques à décamétriques à grain fin à très fin montrant une structure porphyroclastique. Les porphyroclastes de feldspath potassique (0,1 à 2 mm) représentent 5 à 10 % de la roche. Ces intrusions felsiques contiennent de la biotite (10 à 20 %) et de la muscovite très fine (5 %). Les minéraux accessoires sont le sphène, l’hématite, le carbonate et le zircon. Le feldspath est fortement altéré en séricite, tandis que la biotite et la hornblende sont partiellement remplacées par la chlorite. On note aussi la présence d’épidote dans les fractures submillimétriques. Près du contact avec le Complexe de Zeni (ApPzen1), au nord, ces roches intrusives sont très déformées à mylonitisées, visiblement affectées par le Zone de cisaillement de Zeni.

Complexe de Jannière 2 (ApPjai2) : Tonalite

L’unité ApPjai2 se compose principalement de tonalite leucocrate, localement migmatitisée, et de rares granite et granodiorite foliés. La tonalite a une granulométrie fine à moyenne. Elle contient principalement de la biotite (5 à 15 %) avec un peu de hornblende, de magnétite (1 à 3 %) et d’hématite. Dans les portions migmatitisées, le mobilisat est composé de quartz, de plagioclase et d’un peu de biotite. La tonalite est par endroits fortement déformée à mylonitisée. Dans ce cas, elle est caractérisée par l’aplatissement des cristaux de quartz et des rubans de quartz millimétriques à centimétriques. Des enclaves lenticulaires d’amphibolite vert sombre à grain fin à moyen (≤1 %) ont été observées localement dans la tonalite.

Le granite et la granodiorite ont une granulométrie qui varie de fine à grossière. Le feldspath potassique se présente localement en porphyroclastes de 1 à 2 cm et peut constituer jusqu’à 20 % de la roche. De la biotite, de la muscovite, du sphène, de l’apatite et un peu d’épidote ont été observés.

Taner (1992) mentionne la présence de roches métasédimentaires au nord du lac Jannière, dans le secteur couvert par l’unité ApPjai2. Il est donc possible que cette unité comprenne aussi une part de roches métasédimentaires. Ces dernières montrent une alternance millimétrique à centimétrique de rubans leucocrates (méta-arkose) et de rubans mésocrates riches en biotite. La roche est à grain fin, à patine gris clair brunâtre et à cassure fraîche gris moyen beige. Elle est constituée de biotite, de sillimanite, d’andalousite, de grenat, de muscovite et de chlorite.

Épaisseur et distribution

Le Complexe de Jannière est localisé dans la partie sud du Domaine lithotectonique de Mistinibi-Raude. Il se poursuit au Labrador, vers l’est. Les unités ApPjai1 et ApPjai2 couvrent des superficies respectives de 176 km2 et de 207 km2.

Datation

Aucune datation n’a été effectuée dans le Complexe de Jannière. Toutefois la présence d’enclaves de cette unité au sein du Granite La Pinaudière indique qu’il est plus vieux que 2571 Ma.

Relation(s) stratigraphique(s)

Le Complexe de Jannière est en contact cisaillé avec le Complexe de Zeni, situé juste au nord et à l’ouest. Les gneiss du Jannière (ApPjai1) se trouvent en enclaves à l’intérieur du Granite de La Pinaudière. La Syénite de Juillet est intrusive dans l’unité ApPjai2 du Complexe de Jannière.

 

Paléontologie

Ne s’applique pas. 

Références

29 janvier 2019