La Commission géologique du Canada (CGC, 1943) inclut d’abord les roches correspondant au Pluton de Refuge dans une importante masse intrusive non différenciée de granite, syénite, granodiorite, diorite et gneiss granitique qui englobe toutes les roches intrusives de la partie sud de la Sous-province de Pontiac. Sur une carte inédite du Ministère datant de 1978 (in Gobeil, 1982), elles font partie d’une unité de monzonite, syénomonzonite, syénodiorite et syénite. Dans les parties nord et NE du lac Simard, Gobeil (1982) décrit un complexe batholitique comprenant des faciès granodioritique, quartzo-monzonitique, monzodioritique ou granitique et injecté localement par plusieurs générations de pegmatite et d’aplite. Ce complexe batholitique est associé à un batholite de monzonite quartzifère ou de monzodiorite centré sur le lac Simard qui montre une forte signature magnétique contrastant avec les roches intrusives adjacentes.

Pendant ce temps, Rive (1975) décrit un faciès à grain fin leucocrate à l’intérieur d’un batholite centré sur le lac Simard et constitué de monzodiorite quartzifère mésocrate. Deux décennies plus tard, Rive (1994) introduit les noms formels de « Pluton du lac Simard-Est » et « Pluton du lac Simard-Nord » pour désigner les roches du faciès à grain fin leucocrate de Rive (1975) et assigne la monzodiorite à hornblende (à cœur de pyroxène) localement quartzifère au Batholite du Lac Simard Sud. Dans les travaux de compilation du Ministère (Goutier, 1999), les deux plutons sont regroupés sous le nom de « Pluton du Lac Simard Est », lequel est constitué de monzodiorite à hornblende et pyroxène. Les deux plutons sont finalement séparés à nouveau : le corps intrusif situé au nord devient le « Pluton de Refuge », alors que le corps oriental conserve le nom de « Pluton du Lac Simard Est » (Jean Goutier, communication personnelle, 17 février 2022). Le nom fait référence à l’île du Refuge située dans la partie nord du lac Simard (feuillet 31M10-200-0202).​

Le Pluton de Refuge est principalement constitué de monzodiorite à pyroxène et hornblende (Rive, 1994; Goutier, 1999). La roche est rose en cassure fraiche, rose à blanc rosâtre en patine d’altération, de granulométrie fine à moyenne et d’aspect saccharoïde, car intensément granulée (Rive, 1994). Une foliation et une linéation minérale sont bien marquées par les minéraux ferromagnésiens, principalement les pyroxènes. La roche est composée de clinopyroxène, d’actinote, de hornblende verte, de biotite, de plagioclase et de microcline. Le clinopyroxène se présente en cristaux trapus automorphes à subautomorphes, vert très pâle, faiblement pléochroïques. Les cristaux sont corrodés en couronne par l’actinote. La hornblende et la biotite sont peu abondantes. Les minéraux accessoires sont l’apatite, l’épidote, la titanite et la magnétite. Cette dernière se trouve généralement à proximité du pyroxène.

La monzodiorite est coupée de dykes de pegmatite, localement nombreux (Gobeil, 1982). Cette pegmatite est complexe et habituellement blanche. Elle se compose de proportions variables de plagioclase, de quartz, de microcline et de muscovite. Les minéraux accessoires sont la biotite, le grenat, la magnétite, la cleavlandite (variété d’albite), le béryl, le spodumène, la colombo-tantalite et l’amazonite.